dimanche 16 juin 2019

The strawberry blonde – Raoul Walsh 1941 VOSTFR








Synopsis : Biff Grimes, qui vient d'obtenir son diplôme de dentiste, a ouvert un cabinet. La clientèle se fait attendre et Biff se demande si les années qu'il a passées en prison ne sont pas la cause de la réticence des malades. En compagnie de son ami Nick, il se remémore les événements qui l'ont conduit jusque là...




The Strawberry Blonde réalisé par Raoul Walsh en 1941 et sorti en France, 26 ans plus tard, sous les titres peu inspirés de, la blonde framboise, ou un dimanche après-midi, est un film absolument savoureux, d’une délicatesse et d’une légèreté délicieuses. Un film d’époque au charme fou. Le temps des premières automobiles et des premiers… spaghettis ! Le temps des premiers raccordements électriques, et des premiers gaz anesthésiants au protoxyde d'azote dont se servaient les dentistes pour soulager leurs patients... Toute cette époque révolue est merveilleusement restituée. 
Et pour le casting, on est plutôt bien servi : habitué aux rôles de caïds, James Cagney casse son image de dur, et se frotte à la comédie sentimentale avec une élégance jubilatoire. Rita Hayworth et Olivia De Havilland réunies ensemble, difficile de rêver mieux…Les scènes de séduction, brillamment orchestrées et mises en scène, sont vraiment drôles, inventives et touchantes.

Il faut voir la tête que fait 
James Cagney à son premier rendez-vous amoureux, littéralement interloqué par les œillades libertines de la séduisante Olivia de Havilland, qui feint, à merveille, la féministe dévergondée prête à tout pour un baiser ! Divinement cocasse !

À noter que Rita Hayworth devient une star juste après la sortie du film, alors qu’au départ, elle ne devait même pas y jouer ! Remarquée et engagée par Raoul Walsh, elle remplaça au pied levé Ann Sheridan, à qui le rôle était promis, mais qui le refuse, en conflit avec son producteur, Jack Warner. Un caprice de star qui profite à Rita Hayworth. Comme quoi, le succès tient parfois à bien peu de choses…


Bonus :

- Extrait de la revue Positif (avril 1982) : Tribute to a good man, James Cagney ou l'ambivalence de l'Amérique. Long survol de la filmographie de J. Cagney. (PDF- 13 p)
- Un extrait de, Un demi-siècle à Hollywood, écrit par Raoul Walsh. Un bref passage relatant les circonstances un peu particulières dans lesquelles Rita Hayworth  fut engagée. ( PDF - 2p)

PS: le DVD d'origine est en VO, ajout des sous-titres en fr (en jaune) synchronisés par mes soins. 

Kermite.

Lien : https://1fichier.com/?qa2zootkh0p9iyieii5l 

Remux DVD (720x480)


dimanche 9 juin 2019

Déluge 1933 - Felix E. Feist – VOSTFR + VF




Synopsis : des comportements météorologiques chaotiques menacent le monde et des secousses sismiques d'une ampleur jamais atteinte provoquent des catastrophes à la chaîne. Bientôt, dans une atmosphère de fin du monde, des tsunamis géants balaient les côtes des États-Unis... 


Le grand amateur de films catastrophe que je suis, attendais avec une impatience fébrile la sortie en DVD de Déluge, marqué par ces incroyables scènes de fin du monde aux effets spéciaux d'un réalisme saisissant. Et voilà qu'il sort enfin chez nous ! Malheureusement, peut-être parce que j'y ai mis trop d'attentes, je ne vous cache pas ma déception, tant le film, tout compte fait, s'appuie sur un scénario aussi épais qu'une peau de chagrin. Je m'attendais à nettement mieux.

De ce film qu'on croyait à jamais perdu, il ne restait semble-t-il qu'une copie italienne. Mais c'était sans compter sur l'abnégation de Serge Bromberg, qui réussit à dégoter une copie du film, dans les archives françaises du CNC à Paris, et à la restaurer. 

Déluge, produit par la RKO, est réalisé par un gamin de 22 ans, le dénommé Felix E. Feist qui n'aura franchement pas laissé par la suite un souvenir impérissable. Notons tout de même à son actif deux films majeurs : Donovan's Brain qui porte le nom du roman de Curt Siodmak en 1953, ainsi qu'un honnête western, la Vallée des géants, avec Kirk Douglas, réalisé en 1952. À part ça, pas grand-chose à se mettre sous la dent. 
Déluge est donc son premier film, et on entre très vite dans le vif du sujet, sans fioritures. Un raz-de-marée géant, suite à des tremblements de terre d'une ampleur planétaire, menace directement les États-Unis. Juste le temps pour les autorités de prévenir in extremis la population, et la déferlante s'abat comme un rouleau compresseur. New-York est englouti en quelques minutes et le spectacle des grattes-ciel qui se lézardent et s'effondrent par la force des éléments naturels est incontestablement la partie la plus réussie du film. Bien que réalisés à partir de maquettes, les effets spéciaux sont fabuleux pour l'époque, et d'autant plus impressionnants qu'ils ont bénéficié, pour leur conception, de moyens financiers très limités. Les images sont parfois d'un réalisme effrayant, comme ces fissures gigantesques qui laissent entrevoir les entrailles béantes de la terre. 



Mais passé la séquence d'ouverture, avec ses effets spéciaux dantesques, la tension baisse nettement d'un cran, et on se retrouve, après l'apocalypse, dans un drôle de survival pas très réaliste, qui frise, à mon sens, la caricature et par moments, le ridicule. Notre valeureux héros, ayant survécu, réussit à trouver, perdu dans ce No Man's land, une jolie petite maison, toute équipée, miraculeusement épargnée. Et au lieu de partir à la recherche de sa femme et de ses deux enfants qu'il a perdus de vue pendant la catastrophe et qu'il croit déjà morts, il s'y installe, tel un Robinson Crusoé, en attendant des jours meilleurs. En fait, il peut remercier le Bon Dieu de trouver un jour, presque à ses pieds, la belle Peggy Shannon nageuse émérite, qui s'est échouée inconsciente et à bout de forces, après avoir nagé des heures durant, afin d'échapper à des ravisseurs aux intentions malveillantes. On imagine facilement la suite, comment en enterrant un peu vite sa femme et ses deux enfants, il va rapidement tomber sous le charme de la belle et mystérieuse nageuse. En fait, la véritable star du film, c'est elle justement, Peggy Shannon, objet de toutes les convoitises masculines. Car ce survival a pour mérite de mettre en évidence l'âpreté d'un monde soumis aux appétences sexuelles des plus forts. Bon, ce n'est pas Mad Max, il ne faudrait pas exagérer....Et dans cette mouvance un peu glauque, il y en a un qui tire manifestement son épingle du jeu : Fred Kohler. Cet acteur m'a vraiment tapé dans l'œil. Issu du théâtre et du vaudeville, il fait une belle carrière dans le muet avant de négocier, avec succès, le virage du parlant. Doté d'un physique imposant, il avait pour habitude de jouer des rôles de personnages odieux et pourris jusqu'à la moelle, en incarnant avec un naturel désarmant la méchanceté même. Trait physique particulier : il avait perdu deux doigts de sa main droite dans le maniement des explosifs, alors qu'il travaillait dans une compagnie minière, à une époque où il ne vivait que de petits boulots. Il meurt prématurément en 1938, d'une crise cardiaque en plein sommeil, à l'âge de 50 ans.
Dans Déluge, il excelle dans le rôle de la brute épaisse, libidineuse, prête à tout pour satisfaire ses instincts. Il transpire la lubricité à plein nez, et ses attitudes, d'une rudesse sans équivoque, font de lui un personnage qu'on aime haïr. Voilà un sacré bon personnage, un sacré bon acteur, que j'aime parce que détestable à souhait...
Parmi les bons points du film, il faut souligner que Déluge est un film Pré-Code, et qu'à ce titre, il offre des situations que la censure par la suite ne rendra hélas plus possible.
Pour commencer, Peggy Shannon en bikini nous offre un panel de ses atouts naturels des plus convaincants... Elle partage aussi la même couche que notre héros, aux avances duquel elle ne résiste pas longtemps... Triste fin d'ailleurs, que celle de cette artiste qui, après avoir totalement bousillé sa carrière d'actrice en sombrant dans l'alcoolisme, meurt aussi prématurément, d'une crise cardiaque en 1941, à l 'âge de 34 ans, un verre vide à la main...

Déluge fait évidemment écho à la Grande Dépression qui ravagea les États-Unis à la même époque, et on n'est pas étonné de retrouver, à travers ces phénomènes naturels catastrophiques, le cataclysme économique qui a secoué et bouleversé l'Amérique en la dépouillant de ses beaux idéaux.
Finalement, nous avons donc affaire à un petit film, une curiosité, qui se laisse malgré tout regarder, bien qu'entaché d'un scénario prévisible et d'acteurs pas toujours convaincants. Avec un peu d'indulgence, on pourrait même lui trouver un certain charme...



Les éditions Lobster Films ont eu le mérite et l'heureuse initiative de rajouter au film, qui dure à peine une heure, des bonus de qualité, jugez plutôt : 


Survival Town (3’) : Comme si vous y étiez... une explosion nucléaire réalisée au Nevada en 1955 et entièrement filmée... décoiffant ! 
- La destruction de San Francisco 1906 (25’) : ce petit film nous transporte un siècle en arrière, en 1906, après le terrible séisme, à San Francisco. La ville est envahie par les décombres et ravagée par les incendies qui durèrent trois jours. Des images étonnantes rapportées par une caméra qui témoignent aussi bien de la violence de l'événement, que de la résilience de la population prête à se retrousser les manches et à reprendre le cours normal de son existence. Un document captivant.
- Un extrait des Derniers Jours de Pompéi d’Ernest B. Schoedsack (1935 – 10’).

À noter que le film est sorti en Blu-ray chez Kino, mais en VO uniquement.


Liens : 


Remux DVD (VOSTFR+VF +St Fr - 720x576)  : 

https://1fichier.com/?30bxzmhtl3eq5q06tq27





ou :


Remux Blu-Ray (12,3 Go + VO + St anglais + St Fr synchronisés par mes soins) :

https://1fichier.com/?65z9ra6litmnsrf3gnyn
https://1fichier.com/?zcz2laai8ro4ohc89c8j
https://1fichier.com/?2273a3mwuxo0kzqu9a76
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https://1fichier.com/?f5bau1zidnctfeeyrrx2



Kermite.