jeudi 30 mai 2019

Les Aventures Fantastiques – Karel Zeman 1958 VOSTFR


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Synopsis : L’ambitieux et peu scrupuleux comte Artigas découvre que le professeur Roch est l’inventeur d’un explosif extraordinairement puissant ; il décide donc de l’enlever afin de s’approprier sa création. Cette bombe représente en effet la clef de l’accession au pouvoir pour le comte.



Karel Zeman n'en finit pas de m'étonner. Comment diable fait-il pour réussir à frapper les imaginations avec si peu de moyens techniques ? Les clefs du succès sont peut-être à chercher dans la volonté du cinéaste à mettre sa passion au service d'un cinéma artisanal, revendiqué et assumé. Une passion qui lui permet de laisser libre cours à son génie imaginatif en réalisant des trucages d'une folle inventivité. Voilà ce qui explique, je crois, pourquoi ses films ont une âme. Après avoir sorti Voyage dans la préhistoire en 1955, Karel Zeman continue d'explorer l'œuvre romanesque de Jules Verne, en réalisant en 1958, les Aventures Fantastiques, connues également sous le titre de l'invention diabolique. Le film, librement adapté du roman peu connu de Jules Verne, Face au drapeau (1896) est une merveille de conte fantastique. Qui me fait, pour mon plus grand plaisir, doucement retourner en enfance. Le réalisateur surprend, par son audace inventive et son art du bricolage. Les trucages, aussi surprenant que cela puisse paraître, donnent à l'illusion obtenue, une réalité intangible qui prend corps avec les vrais personnages. On est ici dans un cinéma fait par des artisans passionnés, aux antipodes des superproductions hollywoodiennes déclinant une surenchère d'effets spéciaux. Et pour moi, inutile de préciser vers quel cinéma va ma préférence...


     




Machines étranges, monstres de papier, marionnettes, gravures ou décors peints à la main, accompagnent le plus naturellement du monde les acteurs réels, et offrent un mélange détonant et singulier, imprimant au film une poésie surréaliste.
Traits particuliers du film, les stries omniprésentes, sous forme d'ondulations, s'affichent comme un hommage aux gravures de Léon Benett et Édouard Riou qui illustraient les romans de Jules Verne.
Le très redoutable Conte Artigas voulant s'approprier l'invention diabolique et devenir le maître du monde, rappelle assez bien, je trouve, le capitaine Nemo de Vingt mille lieues sous les mers.
Au final, Karel Zeman réussit à perpétuer «l'esprit» de Jules Verne et, par ses audacieuses inventions formelles, parvient à donner au cinéma d'animation tchèque, ses véritables lettres de noblesse.


                          


            Image associée





Bonus : (Les vidéos sont issues du DVD, les aventures fantastiques, parus chez Malavida Films
- La mer sous l'objectif de K. Zeman (Remux DVD- 2mn VOSTFR)
- La naissance d'une légende de cinéma (Remux DVD- 5mn VOSTFR)
- Pourquoi K. Zeman a-t-il tourné ce film ? (Remux DVD - 3mn VOSTFR)
- K. Zeman, la légende continue (Remux DVD- 3mn VOSTFR)
- Chaque film de K. Zeman est comme un objet de musée à exposer (Flac -radio cz -31mn)
- K. Zeman le visionnaire du grand écran (Flac - radio cz - 10mn)
- Une plongée dans l'univers fantastique de K. Zeman (Flac-radio cz-11mn)
- Les Aventures fantastiques de K. Zeman (Flac- France musique- 11mn) 
- Portrait de K. Zeman extrait du passionnant, 100 ans et plus du cinéma fantastique et de science fiction (jpg)
- Critique du film du même livre (PDF - 2p)
- Un dossier pédagogique bien fourni, retraçant dans le détail toute la filmographie de Karel Zeman, et la restituant dans la longue tradition du cinéma d'animation Tchèque. (PDF - 39p)
- Un article critique du film trouvé sur la toile (PDF-2p)
PS : le film issu du Bluray, sorti en 2013 et en VO, avec sous-titres tchèque et anglais. Je lui ai rajouté évidemment les sous-titres en fr. J'ai réalisé la synchro en 2013 donc, parce qu'à l'époque, en 2013, aucune édition française du film de K. Zeman n'était sortie, (première édition du film chez Malavida Films en décembre 2014...) alors que le Blu-Ray en VO était déjà disponible sur le marché ! Ne pouvant plus attendre plus longtemps, j'ai donc acheté le Blu-ray en VO, en me disant que j'arriverai bien à trouver sur la toile un fichier srt du film à synchroniser. Je l'ai trouvé, en effet, mais le problème c'était la syhnchro... Je n'étais pourtant pas un débutant... J' ai essayé toutes les méthodes i-ni-ma-gi-nables, impossible, il y avait toujours un décalage croissant qui m'a mis la rage au ventre ... Je me retrouvais avec un film que j'avais une folle envie de regarder, mais sans sous-titres... Alors, pris d'une incommensurable envie de bien faire, je me suis résolu à faire la synchro à la main, sous-titre après sous-titre... Trois journées de travail... Une tâche épuisante ! Et ce, d'autant plus, que je n'ai pas fait tchèque en deuxième langue (j'avais déjà assez avec l'allemand...) alors pour trouver les points de repère, et deviner à quel moment il fallait faire coïncider précisément les mots et la voix... Pas évident du tout, mais à force de persévérance, j'y suis arrivé, et ma foi, c'est l'essentiel ! Mais un an plus tard, le DVD sortait en France, avec de jolis sous-titres fr synchronisés...
Voilà pourquoi vous trouverez mes sous-titres fr (en jaune) accompagnés des sous-titres fr issus, eux, du DVD...

Kermite.

Liens : 

Film :  https://1fichier.com/?0qyqp3ypyw3z22vz0j89Bonus :

Bonus : https://1fichier.com/?a2dcdhmbt0hlqk5iw64y


dimanche 26 mai 2019

Sous les ponts - Helmut Käutner 1946 VOSTFR +VF







Deux hommes pour une seule femme, l'éternelle dilemne.
 Deux hommes pour une seule femme, l'éternel dilemme.
                             




Helmut Käutner fait partie des rares cinéastes allemands ayant travaillé sous le IIIe Reich sur le sol allemand, à valoir le détour par la qualité de ses films. Sa filmographie pointe comme une étrange anomalie dans la litanie des films de propagande, et bien qu'ayant réalisé peu de films pendant la guerre, on peut se demander par quel miracle il réussi à s'extraire du joug nazi et de la pression de son Ministre de la Propagande, Joseph Goebbels, pour concocter des petits joyaux, à mille lieux des poncifs idéologiques édictés par le régime...
Tourné pendant l'été 1944 à la périphérie de Berlin, Unter den Brücken, réalisé par Helmut Käutner est l'un des derniers films allemands à passer avec succès la censure de Goebbels. Il reçoit le visa de censure du Bureau de vérification du cinéma national-socialiste en mars 1945. Mais ne sera projeté en Allemagne que bien après la guerre. Il faudra attendre le 18 mai 1950 pour qu'il passe enfin sur les écrans à Hambourg.



Complice dans l'amour.
                     




Sous les ponts est aux antipodes des films de propagande nazie qui ont fait florès auprès du public allemand. Le film fait volontairement l'impasse sur l'état de délabrement où se trouve le pays, et nous présente, en quelques plans fugitifs, un Berlin idyllique, miraculeusement épargné par les bombardements et les restrictions de la guerre.
Le tournage, lui, ne fut pas une sinécure et fut constamment entrecoupé par les nombreuses alertes aériennes, causées par les bombardiers russes et alliés qui allaient larguer leurs bombes quelques kilomètres plus loin sur Berlin... Mais curieusement, rien n'entame le moral des comédiens. Au contraire, à l'image du film lui-même, le tournage a été vécu comme une parenthèse enchantée, un moment de détente presque irréel. L'acteur Carl Raddatz évoque «une période de tournage idyllique, presque romantique, au cours de laquelle les flots de bombardiers passaient au-dessus de nos têtes, en direction de Berlin. Quelques minutes plus tard, alors, au loin, à l'horizon, nous voyions s'élever des champignons de fumée, le ciel devenait plus sombre, on entendait un grondement distant, la terre tremblait doucement, les grenouilles coassaient autour de nous, le vent sifflait dans les roseaux, la Havel continuait de couler, doucereuse, comme si de rien n'était. Nous nous regardions soucieux, le travail continuait. (...) À l'époque, notre travail nous rendait tous très heureux.» 
Helmut Käutner lui-même abonde dans le même sens, et dira : «Nous vivions perdus dans nos songes, à côté de notre époque, et nous oubliions toute cette terreur par le travail.» Difficile de faire le reproche au cinéaste de vouloir échapper à cette atmosphère pesante de fin de monde. J'ai l'impression que Käutner s'est construit une bulle, déconnectée des exigences et des atrocités de la guerre, une bulle d'air salutaire, lui permettant de traverser, plus ou moins sereinement, ces années orageuses, et d'échapper, pour un moment seulement, aux dures réalités de la guerre. 
Pour moi, nul doute que Käutner est un poète. Ses films, tournés dans la tourmente de la guerre, sont comme des songes éveillés, des poèmes euphorisants, mâtinés d'une insouciance irréelle.



Toute la légèreté du style de Käutner brillamment mise en scène.
              



Cette balade fluviale sur les eaux de la Havel est une douce rêverie, une flânerie idyllique, bercée entre réalisme et poésie, et réalisée avec un évident savoir-faire. (très beaux plans des dessous des ponts) L'histoire, classique, transposée dans l'itinérance des bateliers, nous offre un triangle amoureux, où deux hommes se disputent la même femme. Sur un vieil air d'accordéon aux accents mélancoliques, on suit avec une curiosité grandissante les pérégrinations amoureuses de ce trio d'acteurs, au charme d'un naturel confondant. 
Dans une Allemagne en pleine déliquescence, Helmut Käutner signe là une œuvre poétique, naïve et romantique, filmée dans un style moderne, avec des cadrages étonnants pour l'époque, et propose une fin atypique, assez osée, loin des schémas familiaux et des stéréotypes habituels auxquels le public est en droit de s'attendre en 1945...

Bonus : 

- Ciné Kino  : l' épisode 3 de la série documentaire dresse un aperçu un peu trop rapide à mon goût du cinéma allemand depuis F.W. Murnau jusqu'aux succès récents, mais en 29 minutes, comment faire autrement ? (HDTV)

- La fabrique du film allemand: la UFA fête son centenaire. (58mn - HDTV- Ts)

- Extrait d'Une histoire du cinéma allemand : la UFA, de Klaus Kreimeier, quelques pages sur le film de Käutner, Unter den Brücken, ainsi qu'un chapitre entier réservé aux films de divertissement, produits par la UFA pendant la période nazie, et dans lesquels s'insinue souvent une propagande masquée.

- Article critique du film Sous les ponts.



Kermite.


Liens : https://1fichier.com/?g53g4nm8vv6ttsfd0stz   

(Film HDTV VOSTFR + VF + Bonus)

Ciné Kino (à part) :  https://1fichier.com/?eeouoetrmv0w9nsub85t


Autres liens : 

Remux Blu-Ray en VO, (St anglais ) ajout de st Fr, synchronisés par mes soins. La copie est superbe, à part quelques scènes nocturnes, faiblement contrastées.

https://1fichier.com/?tfbai25zipr79i1fy9i1
https://1fichier.com/?xzz3857oqo3hyiq2d2hg
https://1fichier.com/?kgj95148cy8h61mvqm6q
https://1fichier.com/?efx9a55qxde3r1pg14o7
https://1fichier.com/?bmctclfrpacaovg9y6tq
https://1fichier.com/?k6zm3j2axvzvdd8na0om







vendredi 24 mai 2019

Le général du Diable - Helmut Käutner 1955 VOSTFR




On pourrait se dire que ce film tourné 10 ans après la fin de la guerre sonne comme une réhabilitation de la résistance allemande, effaçant un peu trop vite d'un revers de manche, 12 années de servitude du peuple allemand au service du régime nazi. Comme si le réalisateur allemand, Helmut Käutner, réussissait à cristalliser dans la figure du général Harry Haras, héros de la Luftwaffe, tous les desiderata du peuple allemand jamais formulés à l'encontre des dignitaires nazis, quand ces derniers dirigeaient le pays. Sur le fond, je trouve cette critique vraiment injuste. D'abord, n'oublions pas que la résistance allemande dans la Wehrmacht, bien que minime et agissant en coulisse, a bel et bien existé : la préparation méticuleuse qui a conduit à l'attentat du 20 juillet 1944, par le colonel Stauffenberg en est la cinglante illustration. Et si on a longtemps reproché au peuple allemand sa responsabilité collective dans la mise en place du nazisme, je pourrai tout aussi bien mettre en avant, la quarantaine d'attentats ou tentatives d'attentats, auxquels Hitler échappa, parfois, miraculeusement. Ce que l'historien Ian Kershaw résumait parfaitement par cette formule : la chance du diable... L'Histoire, souvent, se joue sur des détails.
Pour en revenir au film et à son contexte, un rapide retour en arrière nous fera vite comprendre que le cinéma allemand, au lendemain de la guerre, est matériellement ruiné, les cinémas détruits par les bombardements sont à reconstruire, et les réalisateurs en exil n'ont, pour l'heure, aucune envie de retrouver la mère Patrie... Il a donc fallu tout reconstruire, et surtout se reconstruire une identité, en cela bien aidé par les Alliés qui se sont donné pour tâche de rééduquer, dénazifier collectivement le peuple allemand...
C'est dans ce contexte de reconstruction morale que la figure du général Harry Haras prend tout son sens. Curd Jürgens campe à la perfection cet officier réfractaire au nazisme, mais plus encore, le méprisant ostensiblement. Voir comment il dénonce avec une force impitoyable, devant l'officier SS, toutes les exactions du régime, en attribuant à chaque lettre du mot Vaterland, un type d'abomination directement imputable au nazisme, et conduisant l'Allemagne au désastre. C'est on ne peut plus clair ! Voir aussi l'éloquente scène de retrouvailles avec un ancien camarade de tranchées. Pour ce compagnon de la première heure qui manifeste un peu trop chaleureusement son attachement au Führer, il a ce silence assourdissant et réprobateur qui en dit plus long que n'importe quel discours anti-nazi !








Curd Jürgens en impose naturellement dans le portrait de ce général aux épanchements rabelaisiens. L'armagnac coule à flots, et dans le dédale des festivités, les micros de la Gestapo ne sont jamais très loin...
Ce qui m'a paru le plus intéressant, c'est l'attitude du Général confronté aux injonctions des officiers nazis, suivre son cheminement, fruit de ses engagements et réflexions personnelles, c'est tout l'enjeu du film. Et constater combien cette figure emblématique de la Luftwaffe, va se trouver inextricablement prise dans l'étau de la Gestapo, comment l'étau va peu à peu se resserrer sur lui, et combien les tentatives d'échapper à son emprise s'avéreront illusoire...
Au final, le film de Käutner servi par une distribution remarquable (mention spéciale à Viktor de Kow en officier nazi) et doté parfois d'un sacré sens de l'humour, est bien plus qu'une simple curiosité, c'est un film à découvrir impérativement ! 


Bonus : 


Extrait du DVD, le général du diable:

- Le général du Diable par Monika Bellan (Remux DVD- MKV- 12mn) : l'historienne du cinéma revient précisément sur la pièce de théâtre écrite par Carl Zuckmayer, dont le film s'est largement inspiré.


Extrait du DVD, le pont, de Bernhard Wicki :


- Allemagne, année zéro par Monika Bellan (Remux DVD- MKV- 7mn) qui dresse un état des lieux sinistre du cinéma allemand juste après la guerre.




Kermite.

Film : 

Lien :  https://1fichier.com/?22ju9fsclhsvc0nqbe73


Remux Bluray (1920x1080)


Bonus : https://1fichier.com/?en9zjef2c9mbykagnddg




mercredi 22 mai 2019

Le monde sous les bombes de Guernica à Hiroshima

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Voilà un doc exceptionnel qui explique et détaille pourquoi, d'un point de vue strictement militaire, les bombardements massifs et systématiques de la Seconde guerre mondiale, n'ont pas eu l'efficacité escomptée. Si les bombardements réussissent à semer la terreur parmi la population civile, ils n'ont, en revanche, pas eu les résultats que certains militaires espéraient : faire plier la guerre de par leurs seuls agissements. D'un point de vue stratégique, ce fut une erreur. En 1944, dans une Allemagne exsangue et écrasée sous un tapis de bombes, Albert Speer réussissait l'exploit de faire augmenter la production industrielle, par une totale réorganisation des moyens de production.
Concernant les bombardements au Japon, les réalisateurs, Emmanuel Blanchard et Fabrice Saliniés, décortiquent  et démantèlent littéralement la propagande  américaine qui a voulu faire croire à l'opinion publique, que pour épargner la vie des GI's en terre nippone, un bombardement méthodique des métropoles japonaises s'imposait. Les bombardements n'avaient rien de stratégique dans le sens où ils avaient bien évidemment d'autres buts que la simple destruction d'objectifs militaires. Ils visaient purement et simplement à anéantir les populations. Résultat de cette  effarante politique destructrice : plus de 60 villes japonaises sont partiellement ou intégralement détruites. Certaines sont carrément rayées de la carte. Les bombardements de Tokyo au napalm firent à eux seuls plus de 100 000 morts et constituent  le raid le plus meurtrier de toute l'Histoire. Hiroshima et Nagasaki achèvent en apothéose cette monstrueuse politique d'anéantissement. Plus tard, Curtis Lemay, patron des Forces aériennes américaines, l'avouera lui-même : «Si nous avions perdu la guerre, j'aurai été pendu pour crime contre l'Humanité.» Tout est dit.

Kermite. 


Lien : https://1fichier.com/?n3wbwktrwl6czewtygqf

HDTV (1080x1440)

mardi 21 mai 2019

Voyage dans la Préhistoire - Karel Zeman 1955 Vostfr

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Synopsis : Quatre jeunes garçons remontent le fleuve du temps sur une barque et  entreprennent un voyage initiatique à travers les différents âges de la Préhistoire. 



  


Karel  Zeman est un admirable et merveilleux conteur. Ses films possèdent bien plus que le charme vintage des vieilles productions : ils ont ce qu'on appelle une âme, et s'adressent directement à l'enfant qui sommeille en chacun d'entre nous. Surnommé à juste titre le "Méliès Tchèque", le cinéaste déploie un goût immodéré pour l'art du bricolage et des trésors d'inventivité pour réaliser un cinéma d'animation plein d'audace. Maquettes, peintures naïves, illustrations, gravures, tout est bon pour créer l'illusion et la fantaisie. D'abord publicitaire, marionnettiste et dessinateur, avant de se consacrer exclusivement au cinéma d'animation, Karel Zeman  réalise son premier long-métrage en 1952, avec Le trésor de l'île aux oiseaux, puis récidive trois ans plus tard avec le superbe Voyage dans la Préhistoire. Quatre jeunes garçons remontent le fleuve du temps sur une barque et entreprennent un voyage initiatique à travers les différents âges de la Préhistoire. Pédagogique et  didactique, le récit de ces aventures s'inspire librement du Voyage au centre de la Terre de Jules Verne. Tout au long de sa vie, le cinéaste tchèque restera longtemps  fasciné par la poésie et l'univers fantastique des romans de Jules Verne. Il en fera par la suite plusieurs adaptations, dont une, qui restera pour moi son chef-d'œuvre, L'invention diabolique.  


                               

Voyage dans la Préhistoire possède le charme indéniable des vieux films d'aventures. Depuis The Lost World, réalisé par  Harry O. Hoyt en 1925, les histoires de mondes perdus et de dinosaures  ont longtemps excité  l'imagination des cinéastes. Karel Zeman perpétue une longue tradition. Mais loin, très loin des (super) productions hollywoodiennes.... Les monstres préhistoriques sont, ici, des marionnettes ou des ombres chinoises. Et les effets spéciaux s'apparentent davantage à des trucages. Pourtant, le film n'a pas vieilli d'un iota et n'en finit pas de m'émerveiller. C'est que l'auteur mêle habilement prises de vues réelles et techniques d'animation. Et plus précisément la stop-motion  qui  consiste à décomposer le mouvement des personnages "image par image",  ce qui s'avère parfois particulièrement fastidieux, un plan de 3 secondes dans le film pouvant exiger une journée de travail ! D'une façon extraordinairement réaliste, la stop-Motion réussit à créer l'illusion du mouvement, et les monstres préhistoriques doués d'une âme vivante sont loin d'être ridicules. Tigre à dents de sabre, autruche géante, mammouth, stégosaures et autres bêtes sauvages composent un bestiaire alléchant. Bien sûr, les "monstres" sont d'une naïveté confondante, mais c'est justement ce qui les rend encore plus attachants.

Une chose est sûre : les films de Karel Zeman continuent d'être appréciés aujourd'hui encore, pour preuve, le musée créé à Prague en 2012 qui lui est entièrement dédié et qui confirme que l'engouement du public pour ce cinéaste n'a rien d'anecdotique...


PS : Le Blu-Ray d'origine étant en VO, uniquement sous-titré en anglais, j'y ai donc rajouté, à part, les sous-titres en français, synchronisés et costumés par mes soins. 



 Bonus :

Les fééries optiques de Karel Zeman  (France Culture - 3mn - Flac)
- Petit aperçu de l’œuvre de Karel Zeman avec sa fille, Ludmila Zemanová et présentation du Musée  (Radio Prague - 16mn - Flac)
- La naissance d'une légende du cinéma (5mn - Vostfr)
- Karel Zeman, la légende continue (3mn - Vostfr)
- Karel Zeman et les enfants  (17mn - Vostfr)
- Un visite du musée Karel Zeman à Prague (8mn - Sans commentaire)



https://www.telerama.fr/sortir/karel-zeman-l-univers-magique-d-un-pionnier-du-cinema-d-animation,128052.php


https://www.lesechos.fr/2015/05/cinema-les-univers-fantastiques-de-karel-zeman-265242


Kermite. 


Lien : 

https://1fichier.com/?bqqs5fv7b9gpup1pagim 




Remux Bluray (1920x1080)





lundi 20 mai 2019

Nadia Bouzid - Quand Beretta est morte

Quand Beretta est morte par Bouzid



Nadia Bouzid signe un premier roman d'une insolente maturité. Nul doute que le livre possède de grandes qualités, en premier lieu son écriture, mordante et cristalline. J'aime son style, alerte et sémillant. Les dialogues, saillants, claquent comme des uppercuts. Mais c'est une qualité que d'aucuns devraient lui envier : on ne s'y ennuie jamais. De la première à la dernière page, je n'ai pas lâché le livre des mains. Cette histoire de lycéennes prises dans l'étau sentimental des passions amoureuses, entièrement dominée par la figure de Beretta, brute et magnétique, m'a singulièrement frappé.
Je n'aurai qu'un seul reproche à faire : celui d'avoir révélé, dès la première page, le sort de Beretta. Le roman aurait, à mon avis, gagné en force dramatique, en suspense surtout, en ne dévoilant rien de son destin tragique.
Ces réserves mises à part, je dois bien reconnaître que pour un coup d'essai, c'est déjà presque un coup de maître.
Kermite.

Les bombes perdues de la guerre froide

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Le verdict, après avoir vu ce doc, est sans appel : que nous soyons sortis de la guerre froide, pratiquement indemnes, sans avoir causé la moindre apocalypse, relève du miracle à mon sens... Et pourtant, Dieu sait si les prises de risques étaient énormes, à l'image de ces bombardiers américains qui, en 1968, volaient 24 h sur 24, chargés de bombes H, prêtes à  être larguées au cas où... Avec à la clef des accidents  aux conséquences imprévisibles, comme ce bombardier qui s'est malencontreusement crashé à l'atterrissage au Groenland, provoquant du même coup une importante contamination radioactive...
Mais, à bien y réfléchir, quand on songe aux velléités belliqueuses d'un Kim Jong-un, on est en droit de penser que le pire n'est peut-être pas derrière nous...


Lien : https://1fichier.com/?38xcaaq0xt0i770u96nw



HDTV (1080x1440)


vendredi 17 mai 2019

Louis Malle le rebelle





Rebelle, 
Louis Malle l'a été pendant toute sa vie. Ce que confirme sa riche et foisonnante filmographie qui a l'étonnante particularité de mettre en première ligne des sujets dérangeants, sulfureux, éminemment personnels, soit autant de pieds de nez  à la bienséance. Ce qui explique aussi pourquoi Louis Malle tiendra une position à part dans le cinéma français. Pierre-Henri Gilbert réalise ici un portrait du cinéaste d'une clairvoyance extraordinaire. Qui veut comprendre un peu mieux qui était vraiment Louis Malle se doit de regarder ce documentaire, qui, par la richesse des archives utilisées, apporte à ce fascinant objet cinématographique un arôme, une saveur envoûtante. Plus que sa carrière, soigneusement retracée, c'est l'homme, exposé avec ses fêlures, ses doutes, ses interrogations, qui m'auront le plus impressionné.
Avec en filigrane, la voix du cinéaste, qui, à travers ses interviews, carnets et lettres, se livre nu, sans détours, dans toute son intimité. Un beau et grand documentaire.
Kermite.




Lien : https://1fichier.com/?euf64ncvg50ebky8u7iz
HDTV (1440x1080)

Toutankhamon - Série 2016 (Saison 1 - 4 épisodes)

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Quand le 4 novembre 1922,  l'archéologue britannique, Howard Carter déterre près de la tombe de Ramsès IV, les douze marches d'un escalier le conduisant face à une porte portant le sceau d'Anubis, il sait qu'il touche enfin au but, et que sa quête effrénée du tombeau de Toutânkhamon trouve, ce jour-là, son aboutissement. Et ce qu'il découvre, derrière cette porte, c'est l'un des plus fascinants, l'un des plus incroyables trésors archéologiques :  la chambre mortuaire du pharaon Toutânkhamon, reposant dans un amoncellement d'objets aux reflets dorés et scintillants...


C'est justement  cet épisode de la vie d'
Howard Carter que s'attache à retranscrire la série Toutankhamon. La mise en scène est soignée,  les acteurs impeccables, voilà du bon divertissement qui nous immerge dans l'entrelacs des fouilles archéologiques, dans une Égypte passionnément mystérieuse. Dépaysement assuré.


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Bonus :



- Toutankhamon, le trésor du pharaon : 
Vincent Rondeau, directeur du département des Antiquités Égyptiennes du Musée du Louvre, et l'égyptologue Dominique Farrout, nous donnent un aperçu alléchant de la grande exposition consacrée à Toutânkhamon,  qu'on peut voir à la Grande Halle de la Villette, à partir du 23 mars 2019.
Il retrace, avec un enthousiasme juvénile, l'histoire et la vie du plus célèbre pharaon de l'Égypte antique, ainsi que la découverte de son tombeau par l'archéologue britannique, 
Howard Carter. (France Inter - 44mn - Flac)

1967-2019 une égyptomania orchestrée par les grandes expositions :  en 1967, l'exposition Toutânkhamon, au Petit Palais à Paris, relance l'intérêt pour l'Égypte Antique et rassemble plus d'un million de visiteurs... Avec les interventions, entre autres,  de Dominique Farrout et Christiane Desroches-Noblecourt,  l'une des plus célèbres égyptologues.   ( France Culture -  51 mn - Flac)

-  La découverte de la tombe de la mère nourricière de Toutânkhamon :  l'égyptologue Alain Zivie évoque les rapports des Égyptiens d'aujourd'hui avec leur histoire,  et décrypte les enjeux touristiques et économiques de l'énorme patrimoine archéologique de l'Égypte.
Un petit cours d'histoire sur celui qui fut le père de Toutânkhamon, le controversé et sulfureux Akhénaton, nous amène ensuite à la découverte d'une tombe, qui pourrait bien être celle de la mère de Toutânkhamon... ( France Culture - 49mn - Flac)


Les 5 énigmes de Toutânkhamon : voilà une curieuse vidéo qui revient sur la "prétendue"  malédiction dont on a affublé le pouvoir de la momie  pour expliquer la mort de certains protagonistes ayant troublé le sommeil du pharaon... !  (Vidéo INA - 25mn - MP4)
Howard Carter- Pierre Lacau. L'affaire Toutânkhamon (HDTV - 55mn - TS)
- Histoire magazine 2019 : un numéro spécial Égypte Antique. (PDF - 100p)
- Science et Vie  Hors-Série n°286 entièrement consacré à Toutânkhamon. (PDF - 124p)
- Télérama 2019.  (PDF - 3p)
- La marche de l'Histoire :  Akhénaton, Toutânkhamon, Ramsès II3 pharaons incontournables de l''Égypte Ancienne. (PDF -23p)


Tout-Ankh-Amon par Jean Capart (PDF - 141p) : il s'agit ici de la première édition réalisée en 1923. Jean Capart, égyptologue belge qui a eu le privilège de pouvoir entrer dans le tombeau de Toutânkhamon le jour de son ouverture officielle, le 18 février 1923, nous présente ici, non pas une biographie du pharaon Toutânkhamon, mais un ensemble de textes et d'impressions publiés dans diverses revues, liés à la découverte de son tombeau. Je vous conseille de lire avant, la préface de Jean-Michel Bruffaerts, écrite elle, pour l'édition posthume de 1950, sensiblement remodelée, et qui décrit parfaitement les rapports houleux et conflictuels que l'égyptologue belge et l'archéologue Howard Carter entretenaient mutuellement.  

- Préface de JF Bruffaerts (PDF - 28p) 

Lien :  https://1fichier.com/?t7ouzaskrcbtzfwwyiyc

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