Alors
que certains linguistes et intellectuels en sont encore à pinailler
et à se demander s'il faut employer le terme de génocide pour
désigner les crimes au Cambodge, les Cambodgiens, eux, essayent
aujourd'hui de panser leurs blessures et de tourner la page. Mais il
faudra plusieurs générations pour que le pays fasse le deuil de ses
morts. Car le Cambodge a payé le prix fort de cette folie meurtrière
nourrie par les desseins génocidaires de Pol
Pot et
ses sbires. En quatre ans, entre 1975 et 1979, près de deux millions
de personnes ont péri, soit près de 20 % de la population,
sacrifiés sur l'autel de l'Angkar.
L'Angkar désigne
l'Organisation suprême et infaillible chargée de forger l'Homme
nouveau voulu par les Khmers rouges. Celui qui ne sert pas
l'Angkar doit
être éliminé et tué. Cette machine à détruire se targue de
vouloir créer une société sans classes, sans école, sans
tribunaux, sans monnaie. Un Homme nouveau qui doit être entièrement
rééduqué par le travail manuel dans des camps de travail forcé.
En faisant table rase du passé, l'Angkar détruit
les cellules familiales et brise les individus dans leur identité.
L'individu n'est plus rien.
Un des slogans de l'Angkar : si
on vous tue on ne perd rien, si on vous garde on ne gagne rien. Terrible
réalité où tous les prétextes étaient finalement bons pour
torturer, tuer, massacrer.
Dans ce documentaire nimbé d'une
poésie presque surnaturelle, Phandarasar
Fenies,
alias Thell,
témoigne et raconte l'horreur, la famine, les exécutions perpétrées
par les Khmers rouges. Son récit est poignant, bouleversant et d'une
grande dignité. Cette femme qui a réussi à s'extirper des griffes
de l'Angkar est
une miraculée, et son témoignage nous aide à
comprendre l'Enfer qui
a balayé le pays durant presque 4 années.
Bonus
:
- 17
avril 1975, les Khmers Rouges entrent à Phnom Penh,
une évocation de cette journée particulière qui a vu la
déportation de toute la population de Phnom Penh avec les
interventions du journaliste Patrice
de Beer,
ancien correspondant d’Asie du Sud-Est pour le journal Le
Monde.
(France Inter 54mn - Flac)
- Trois
ans, huit mois et vingt jours dans l’enfer du Kampuchéa démocratique avec
le regard éclairé du cinéaste franco-cambodgien Rithy
Panh (France
Inter 55mn - Flac)
- Une série d'articles sur les procès des
dirigeants Khmers rouges et les témoignages des rescapés.
(pdf)
- L'utopie
meurtrière de Pin
Yathay :
un rescapé du génocide cambodgien témoigne... Vous trouverez ici
de larges extraits de son livre
: https://books.google.fr/books?id=4Do...A304&dq=angkar
-Interview de Phandarasar
Fenies :
-
Un livre que je conseille vivement : L'élimination de Rithy
Panh
-
Et enfin, trouvé dans mes vieux cartons, un article
de Pierre-Richard
Féray,
écrit en 1980 (Cambodge
: non à l'oubli),
véritable cri du cœur entièrement dévoué à la cause
cambodgienne, à une époque où beaucoup refusaient de voir la
réalité et dénigraient l'ampleur des crimes... (pdf)
Kermite.
Lien :
https://1fichier.com/?yqdebgr3mhnn3dgntunj
TVRip (720x576)
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