À la fin des années 20, la carrière d'Erich Von Stroheim aux
Etats-Unis a brusquement décliné, puisque plus personne ne veut
désormais l'engager en tant que metteur en scène. La raison ? La
démesure financière de ses projets qui énerve passablement ses
producteurs... Il prend alors la décision de s'exiler et, en 1936,
part pour la France. Bien lui en a pris, car Jean Renoir l'engage en
tant qu'acteur dans La
Grande Illusion,
et c'est le succès immédiat ! Un succès foudroyant qui lui
assure une seconde jeunesse. Sa popularité en France est telle, qu'
il devient une véritable vedette ! On le verra par la suite dans près
de 17 films français! Mais la guerre éclate et l'oblige à nouveau
à partir en 1939 vers....l'Amérique !
En
1944, il va être amené à jouer, pour la très modeste Republic
Pictures,
(petite société de production réputée pour ses séries B
fauchées) dans The
Lady and the Monster.
George Sherman s'est en grande partie inspiré du roman de Curt
Siodmak, Donovan’s
Brain,
pour réaliser cette attachante et virevoltante série B, conduite
sans temps mort. Curt Siodmak avait vendu les droits de son roman
pour la somme dérisoire de 1900 dollars. Et Herbert Yates, alors
patron de la RP s'est
empressé d'en changer le titre, au grand dam de l'auteur. Mais il
est bien connu qu'une fois leurs œuvres vendues, les écrivains
n'ont plus qu'un seul droit, celui de fermer leur gueule...(enfin,
pas toujours, heureusement...) Ainsi, le titre du roman se transforme en The
Lady and the Monster,
pour la raison essentielle, que le big boss, Herbert Yates, a longuement insisté pour faire jouer dans le film, une lady, sa petite amie, Vera
Ralston, une ancienne patineuse tchèque...
D'emblée,
le film dépeint une ambiance gothique particulièrement prenante :
un vieux château, une mystérieuse et sombre gouvernante (on songe à
Mrs. Danvers de Rebecca d'Hitchcock),
et un inquiétant professeur infirme (?)
s'adonnant fiévreusement à toutes sortes d'expériences, composent
un étrange tableau. Voilà pour le décor.
Erich
Von Stroheim incarne avec passion, ce savant fou qui a pour obsession
de vouloir extraire le cerveau des animaux (morts), pour les
maintenir en vie dans un bocal. Une culture de la cervelle en somme.
Jusqu'au jour où, tout naturellement, l'idée lui vient de tenter
l'expérience sur un homme...
Bien
sûr, la thématique du savant fou n'est pas nouvelle, mais au lieu
de la ressasser, le film prend malicieusement la tangente et bifurque
inopinément vers un genre qu'on ne lui soupçonnait pas : le
thriller ! Du coup, le personnage d'assistant, interprété par un
Richard Arlen en forme olympique, gagne de l'épaisseur au fil de
l'intrigue, au point d' éclipser la prestation de Stroheim ! Finalement, George Sherman élabore un film réellement séduisant, sur un
scénario original et une photographie superbe, nimbée de
resplendissants jeux d'ombre et de lumière. Seul petit bémol, et on
aura compris pourquoi : la prestation vraiment faiblarde de Vera
Ralston...
Bonus:
-
Un article extrait de la revue Mad
Movie sur
la carrière prolixe de Curt Siodmak. (pdf- 5p)
-
Extrait de Erich
von Stroheim, du Guetto au Gotha,
Hommage et discours d'Erich Von Stroheim à son Maître D.W.
Griffith. (pdf- 4p)
-
Extrait du très bon livre de Kevin Brownlow, Hollywood
les pionniers,
chapitre 22, Erich von Stroheim, l'homme que vous aimeriez haïr.
L'auteur revient notamment sur la nature conflictuelle des relations
que Von Stroheim entretenait méticuleusement avec ses producteurs...
(pdf - 4p)
- Entre
mythe et mensonge, le double jeu d'Erich von Stroheim par
Manuel Durand-Barthez (pdf - 12p)
- Erich
von Stroheim, mythe et réalité par
Fanny Lignon, suivis de Erich von Stroheim, l’art d’être
méchant, du même auteur. (pdf - 20p)
Kermite.
Liens :
Bonus :
https://1fichier.com/?s6vww22wxabpi360nlnq
https://uptobox.com/1qt270pn0x1u
Film :
https://uptobox.com/4t9ukhr1y6v2
https://1fichier.com/?2s98tctlcf8i6z4jpaoe
Remux DVD (720x576)
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