
Après
la Seconde guerre mondiale, le cinéma français se trouve dans une
situation pour le moins étrange et paradoxale : alors que la
fréquentation des salles n'aura jamais été aussi grande. (430 millions d'entrées pour l'année 47...!) La production française
est moribonde. Préambule au gigantesque plan Marshall qui vise à
remettre sur pied une Europe totalement exsangue et ruinée, les
accords Blum-Byrnes vont
apporter une urgente et précieuse aide financière à la France. En
contrepartie, dans le but de favoriser le développement de
l'industrie culturelle et cinématographique américaine, les accords
obligent la France à ouvrir ses salles de cinéma aux productions
américaines. Résultat : 2/3 des films exploités dans les salles
sont réservés aux films hollywoodiens !
Pour
redresser et relancer l'économie du cinéma, le CNC (le Centre
National de la Cinématographie) est créé en octobre 1946.
Parallèlement, en réaction aux superproductions hollywoodiennes qui
inondent le marché, une prise de conscience collective s'organise,
et en 1949, sous l'impulsion de Jean Cocteau, un ciné-club parisien
voit le jour. Il a pour nom Objectif
49,
et son principal objectif est de promouvoir un cinéma d'avant-garde,
coupé des circuits traditionnels de distributions. Figure
emblématique du cinéma français, Jean Cocteau, réussit à
entraîner avec lui, une pléthore d'artistes, parmi lesquels Jean
Grémillon, André Bazin, René Clément, Raymond Queneau, Alexandre
Astruc et Claude Mauriac qui vont former, la même année, à
Biarritz, le jury du premier Festival du Film Maudit.
Maudit,
parce que les films présentés n'ont pas trouvé de distributeurs,
ni de salles, et qu'ils se situent en dehors des circuits officiels.
Plus généralement, le festival se fera le chantre d'une certaine
idée du cinéma, et privilégiera un cinéma de qualité, ce qu'on
appellera plus tard un cinéma d'auteur. Le réalisateur Alexandre
Astruc écrira : la mise en scène est un vrai travail d'écriture.
L'auteur écrit avec sa caméra comme un écrivain écrit avec son
stylo. Le Festival du Film Maudit aura fait une apparition aussi
retentissante que fulgurante, puisqu'il disparaît déjà en 1950.
Au-delà des mondanités dont il s'est accoutré, le Festival du Film
Maudit réussit à forger chez le spectateur une
véritable conscience
critique et à mettre l'accent, le plus naturellement et le plus simplement du
monde, sur l'amour du
cinéma.
Bonus
:
-
Préface de Jean Cocteau (pdf)
-
Extraits du livre Objectif 49 par Frédéric Gimello (pdf)
-
Fabrique de l'Histoire : interview de Frédéric Gimello (53mn -
FLAC)
Kermite.
Lien :
https://uptobox.com/f4auhv8scphy
https://1fichier.com/?gyopwaq4io6n5bcc0jtc
TVRip (720x576)
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