vendredi 23 août 2024

Zapping Canal + VHSRip






Vingt-six ans déjà… C'est déjà loin, et quand je revois ces images, des souvenirs ressurgissent, inévitablement. Car 1998, c'est évidemment l'année de la Coupe du monde de football. La société française en liesse découvre l'ivresse de la victoire.
Nous voilà donc plongés en cette année 1998, avec les enjeux et les polémiques de l'époque. L’affaire Virengue, la cohabitation Chirac/Jospin, l’affaire Monica Lewinsky, le procès Maurice Papon...
Je retiendrai deux moments particulièrement saisissants parmi le flot d'images : la gouaille provocante de Jean-Pierre Mocky, qui propose un plan cul à la très prude Christine Boutin sur un plateau TV (en présence de l'intéressée !), et le témoignage édifiant de cet inspecteur de police d'Abidjan, qui nous explique le plus calmement et le plus sérieusement du monde
que le tabassage fait partie des méthodes classiques employées par la police pour interroger les suspects et leur extorquer des aveux. Une violence légitime et nécessaire, parce que la Côte d'Ivoire ne dispose ni du savoir-faire ni des moyens techniques et scientifiques des Européens permettant de confondre les accusés ! 

C'est un zapping éclectique, piloté par l’éternel Philippe Vandel et décliné à travers différentes thématiques : sport, jeux, information… Certains visages ont depuis, hélas, disparu, alors que d’autres, encore bien vivants, ont rajeuni de presque trente ans. Choc assuré.

Enregistrement d’époque sur VHS, numérisé par mes soins.

Kermite.

Lien : 

https://1fichier.com/?bz28bb1i77u9wzvlaw3

16,5 Go (1920x1080), qualité VHS.

vendredi 2 août 2024

Titanic 1943 - Herbert Selpin, Werner Klinger VOSTFR

Qu'y a-t-il dans ce navire qui saisit l'imagination et ne veut pas lâcher prise ?Parce que c'est l'épave qui fait pâlir toutes les autres. C'est le trésor le plus légendaire, et pourtant le plus insaisissable, de l'histoire contemporaine. Une simple photo du navire suffit à faire battre le cœur plus vite. Connaître son histoire, l'équipage qui le manœuvrait, les gens qui ont arpenté ses ponts durant quelques jours de son existence, c'est cela qui enflamme l'imagination. Le Titanic, ce sont les immenses archives d'une époque que nous ne reverrons jamais. »

Renflouez le Titanic, Clive Cussler


 


 

 

 

 

Le plus célèbre drame maritime a toujours enflammé les imaginations, nourri fantasmes et légendes, et suscité les rumeurs les plus folles. Alors que l'épave gisant à près de 4000 mètres de fond est vouée à disparaître inexorablement, rongée peu à peu par les cyanobactéries, le mythe perdure par-delà les siècles et son emprise semble aujourd'hui plus forte que jamais. Comment expliquer que tant de drames maritimes sont tombés dans l'oubli et que celui du Titanic est resté dans la mémoire collective ? La force symbolique du mythe a sans doute décuplé nos peurs et nos angoisses collectives et  cristallisé, avec une acuité démesurée, notre rapport à la mort. Cette survivance du mythe a quelque chose de sacré. Comme l'écrit Gérard A. Jaeger  dans Il était une fois le Titanic, elle a suscité « la naissance d'un culte » ¹ du fait qu'elle est moulée dans « une admiration rituelle » et entretenue par « une reconnaissance mémorielle » Le Titanic est tombé dans une sacralité intemporelle, renvoyant le mythe à ses origines olympiennes. Car le mastodonte des mers, en entrant dans la famille des Titans, fut soudain paré d'une aura mythologique. Pour les superstitieux, un baptême malheureux semble prédestiner le paquebot à la catastrophe. Son nom faisait planer une ombre maléfique sur le présumé insubmersible, en lui présageant le même sort, le même destin funeste que celui des Titans. Pour d'autres, ce fut une tragédie fomentée par l'orgueil des hommes dans leur entreprise titanesque à vouloir maîtriser la puissance des éléments naturels, à se rendre techniquement maître d'une Nature sauvage et indomptable. Pour David Brunat, auteur d'un brillant TitanicMythe moderne et parabole pour notre tempsle naufrage du Titanic incarne justement « l'avertissement le plus solennel contre les égarements de la confiance illimitée de l'homme dans l'homme et dans ses œuvres, il résume dans un curieux précipité de tôle et d'eau salée les promesses déçues et les écueils insurmontables du règne de la technique. ». ² Mais au-delà des superstitions et des explications de toutes sortes auxquelles a donné lieu la tragédie, le Titanic  fut peut-être, simplement et avant tout, victime de la fatalité.

L'histoire du Titanic a évidemment été, tout au long du 20e siècle, une source d'inspiration pour le cinéma. Les derniers cadavres flottant sur l'océan Atlantique sont à peine repêchés, que sort déjà dans les salles aux États-Unis, un mois seulement après le naufrage, le 14 mai 1912, Saved from The TitanicPremière tentative cinématographique pour faire revivre le naufrage du Titanic. 

Le producteur Jules Brulatour, qui n'avait aucun scrupule pour envisager une exploitation commerciale de la tragédie, profite du battage médiatique autour de la catastrophe et de l'impact émotionnel que le drame suscite dans l'opinion publique, pour financer et mettre sur pied ce petit film de 10 minutes, dont malheureusement toutes les copies ont disparu dans l'incendie des studios Eclair. Et pour donner plus de crédits au scénario, rien de tel que de faire jouer une survivante du drame, qui plus est, actrice de son métier ! La star du muet, Dorothy Gibson, avec laquelle il entretenait en secret une liaison amoureuse, était en effet elle-même à bord du Titanic, pour son voyage inaugural ! Ayant survécu au naufrage, elle était donc un témoin direct du drame et sa présence assurait au film un gage d'authenticité. Le film joue sur cette ambivalence pour attiser la curiosité du public. L'affiche du film est plutôt explicite, car Dorothy Gibson y est présentée au premier plan et semble être autant l'héroïne d'une fiction que l'unique rescapée de cette effroyable tragédie. Elle avouera avoir été traumatisée par les appels déchirants des derniers survivants tentant désespérément de survivre dans les eaux froides, en essayant de rejoindre, dans un ultime effort, les canots de sauvetage à la nage. Cette vision glaçante hantera pour longtemps les rescapés, qui se souviendront toute leur vie de cette clameur insoutenable, faite des cris et gémissements des malheureux qui auront péri en mer. ³

Réalisé par Étienne Arnaud, le film connut un vif succès dans les salles. Il faut dire que les journaux de l'époque avaient largement couvert l'évènement pour en faire ses choux gras. Elle s'est emparée du drame dans un déchaînement des passions et avec une voracité peu commune jusqu'alors. Le retentissement mondial de la catastrophe avait ouvert l'appétit d'une presse avide de sensations. Féroce dans ses accusations et ne manquant pas de se faire l'écho d'une opinion publique bouleversée par l'horreur du drame, elle ne s'est pas fait prier pour alpaguer et nommer les coupables. C'est ainsi que Joseph Bruce Ismay, qui a eu le tort et l'affront de survivre, et sur lequel s'est abattue la vindicte populaire, a fait les frais de cette campagne médiatique à charge et calomnieuse. Pour beaucoup, il a été difficile d'accepter que cette tragédie soit le fruit de la fatalité. Il fallait bien trouver des boucs émissaires.   



En 1929, quand sort Atlantic, d'Ewald André Dupont, le cinéma entame la révolution du parlant. Le réalisateur britannique prend le parti de ne rien montrer de l'ultime et fatidique moment du drame. Le naufrage est ainsi vu à travers le prisme de la clameur déchirante qui a précédé l'engloutissement du paquebot dans les eaux glacées de l'Atlantique. Priorité est donnée aux effets sonores pour exprimer toute l'intensité de cette nuit d'horreur et mettre en valeur l'effroyable cacophonie de cris, de hurlements et de bruits qui ont suivi les derniers soubresauts du Titan. Une séquence aussi brève que glaçante. 
 
 



Quelques années plus tard, sous le IIIe Reich, le Titanic devient le symbole suprême de la décadence du capitalisme. C'est la course aux profits qui est ici la cause du drame. Bruce Ismayprésident de la White Star Line, est présenté comme un patron obnubilé par l'appât du gain, au mépris de la sécurité des passagers. Voilà un film anglophobe et anticapitaliste, dont les intentions sont tellement grossières et évidentes, qu'on peut réellement douter de leur efficacité sur le public. Joseph Goebbels a pourtant voulu frapper fort en finançant une superproduction à coup de millions de reichsmarks. Son ambition était de réaliser un divertissement de haut vol dans l'espoir de rivaliser avec les meilleures productions hollywoodiennes. Si, comme l'écrit Cyril Neyrat dans l'Arche et le Titanic, « [t]out film-catastrophe fait la démonstration et la promotion de la puissance de l'industrie cinématographique », on mesure combien ce projet devait tenir à cœur à Goebbels.

 

Des effets spéciaux réalistes au service d'une superproduction ambitieuse.

 

Concevant le cinéma comme une arme idéologique capable de façonner l'opinion publique, le Ministre de la Propagande envisage alors un film catastrophe moulé dans un discours idéologique des plus simplistes. Son intention est de s'inspirer de la véritable histoire du Titanic en falsifiant sciemment la réalité des faits et en nommant expressément les coupables : Bruce Ismay et l'idéologie capitaliste qu'il véhicule deviennent les seuls véritables responsables du naufrage. Dans le seul dessin de capitaliser de fructueux bénéfices, le patron de la White Star Line aurait ainsi cédé aux sirènes de la spéculation boursière en ordonnant au capitaine une navigation bien trop rapide et dangereuse, pour ne pas dire suicidaire, parmi les nombreux icebergs repérés, circulant dans les eaux de l'Atlantique. Évidemment, le premier officier, Petersen, un Allemand à la conduite héroïque, percevra les signes avant-coureurs du drame et déploiera toute son énergie pour empêcher qu'il ne se produise... Le message envoyé par Goebbels était de faire comprendre au public que le national-socialisme, au rebours du modèle capitaliste, forge une société plus soucieuse de la valeur humaine de ses sujets.  

L'héroïsme, valeur refuge du film-catastrophe.
                                    


Alors que la bataille d'Angleterre fait rage et que la perspective d'une invasion en terre britannique était à l'étude en 1940, il faut bien évidemment infuser à la population allemande un sentiment antibritannique, qui justifierait cette occupation. En présentant la Perfide Albion et l'establishment anglais comme une société cupide, soumise à la corruption et obsédée par l'appât du gain, Goebbels a fait du Titanic un film foncièrement anglophobe. Mais les ficelles sont tellement grosses, qu'en définitive, Titanic est une œuvre de propagande ratée. On peut dire que, sur ce coup-là, Goebbels s'est bien planté. Filmer un naufrage en temps de guerre, voilà déjà une entreprise plutôt périlleuse, la symbolique du naufrage étant porteuse d'un message intrinsèquement défaitiste. Le risque est de voir la conduite de la guerre assimilée au naufrage du Titanic lui-même ! Sans doute pas la meilleure façon de remonter le moral de la population allemande ! La symbolique du naufrage peut effectivement laisser penser que l'Allemagne est elle-même un navire en perdition et sombre, tel le Titanic, dans une tragédie inéluctable. Bruce Ismay, patron de l'emblématique transatlantique, jugé responsable du désastre qui s'annonce, peut alors se comparer à Hitler, lui-même incapable de mettre un terme à la guerre et au chaos, et précipitant l'Allemagne vers des abîmes sans fond. 

 

Scène de panique collective et d'hystérie, prémices du chaos général.
 

Quand la panique gagne les passagers et que le commandant Smith lance à l'équipage : « Maintenant, c'est chacun pour soi », ces paroles peuvent même s'entendre comme l'écho d'une société allemande en pleine déliquescence, désagrégée par le chaos de la guerre.

 

Au-delà du naufrage, c'est toute l'Allemagne qui semble en déroute et lutte désespérément pour sa survie.

 

Certains historiens, tel Jared Poley, n'ont pas hésité à prêter à Herbert Selpin ces intentions cachées, et à proposer cette lecture métaphorique du film, qui en ferait une critique à peine voilée du régime nazi. Ce qui expliquerait, en partie, pourquoi le film n'est pas sorti en Allemagne pendant la Guerre. Il est vrai, aussi, que le contexte historique a bien évolué depuis 1940. En 1943, la Wehrmacht a perdu de sa superbe, et le spectre de la défaite pointe déjà le bout de son nez. 

Pour réaliser cette œuvre titanesque, le réalisateur Herbert Selpin, alors au sommet de sa carrière, est engagé aux côtés de son ami scénariste Walter Zerlett-Olfenius. Le Cap Arcona, paquebot de luxe mouillant dans le port de Gotenhafen pour le transport de troupes, sert de décor pour le Titanic. Mais pour les scènes du naufrage final, une reproduction de 6 mètres de long du célèbre paquebot est spécialement construite aux abords du lac de Scharmützel, au fond duquel la maquette doit aujourd'hui reposer. À Gotenhafen, le tournage se passe mal, les conditions météo sont mauvaises, le bruit continu du trafic maritime gêne considérablement le travail de l'équipe, et les actrices Sybille Schmitz et Monika Burg se font plus remarquer pour leurs sorties avec des officiers de la Kriegsmarine que pour leur rigueur professionnelle. C'en est trop pour Herbert Selpin qui, au cours d'un dîner arrosé avec l'équipe de production au début du mois de mai 1942, pique une colère lourde de conséquences. Il s'en prend aux conditions de tournage exécrables, dénonce les rapports tendus entre les comédiens et les officiers de la Kriegsmarine présents sur le Cap Arcona, et finit par jeter des propos injurieux et défaitistes contre l’armée allemande à la face de son scénariste et ami Walter Zerlett-Olphenius. Celui-ci, décoré de la croix de fer, prend la diatribe de Selpin comme une insulte personnelle et se rend fissa à Berlin pour rapporter les propos calomnieux du cinéaste. Un bel exemple de dénonciation, comme il en a beaucoup existé en Allemagne. Dans le collimateur de la Gestapo, Herbert Selpin voit l’étau peu à peu se resserrer. Ses jours semblent comptés. Convoqué et interrogé une dernière fois par Goebbels dans les bureaux de la WilhelmStrasse, le 31 juillet 1942, à Berlin, Herbert Selpin a pourtant l'occasion de sauver sa peau en revenant sur ses propos et en se rétractant. Mais il n'en fit rien. En défiant sciemment l'autorité de Goebbels, Herbert Selpin signe son arrêt de mort. Le réalisateur est retrouvé pendu par ses bretelles dans sa cellule, le 1ᵉʳ août 1942. Une mort qui laisse planer un sérieux doute sur son suicide.

Walter Zerlett-Olfenius, offensé dans son honneur, a sans doute agi par vengeance personnelle en voulant la peau de son ami Herbert Selpin. Le directeur artistique Fritz Maurischat, qui voulait intercéder en faveur de Selpin et contraindre Walter Zerlett-Olfenius à revenir sur sa position, s'est vu répondre par ce dernier qu'il creuserait lui-même la tombe de Selpin

 

Le naufrage final dans sa tragique splendeur.

Werner Klinger prit la relève et termina le film en octobre 1942. Une première a lieu en septembre 1943 à Prague, et le film sort en novembre 1943 à Paris. Mais pas en Allemagne, car pour elle, déjà, le vent a tourné et les débâcles militaires semblent bien préfigurer le naufrage final qui l'attend... Le film ne sera donc pas distribué pendant la guerre en Allemagne et ne sera projeté qu'en 1949 en RFA, et en 1950 en RDA, où il remportera, pour d'évidentes raisons idéologiques, un certain succès. 





PS : Le remux a été réalisé à partir du Blu-ray, sorti chez Kino Lorber en 2017, en VO uniquement. Ayant déjà enregistré le film sur Arte, j'ai récupéré les sous-titres français, pour les intégrer au remux en les synchronisant.


1. Gérard A. Jaeger, Il était une fois le Titanic. Éditions de l'Archipel. 2012. p. 289-291.

2. David Brunat, Titanic - Mythe moderne et parabole pour notre temps. Éditions Les Belles Lettres. 2013. p. 41.

3. Parmi le récit des survivants, celui du colonel Archibald Gracie est édifiant. Dans Rescapé du Titanic, il écrit avoir perçu « les sons les plus horribles jamais donnés d'entendre à un mortel. Les cris d'agonie poussés par plus d'un millier de gorges, les lamentations et les râles de douleur, les hurlements de terreur et les suffocations de ceux qui se noyaient sont quelque chose dont les survivants se souviendront jusqu'à leur dernière heure. » p. 69. Dans Le Naufrage du Titanic, écrit presque 30 ans après le drame, John B. Thayer comparait cette clameur à un crissement d'insectes par une nuit d'été. Irréelle et terrifiante, cette vision a, pour sûr, bouleversé la plupart des survivants qui ont revécu ce drame toute leur vie. 

4. L'arche et le Titanic. Films-catastrophe et cinéma du désastre, publié dans la revue Critique, n°783-784 - août-septembre 2012. p. 743.


Bonus  :


Vidéos : 


- Nazi Titanic : incroyable propagande. (HDTV - 86 mn - TS)


Documentaire réalisé par Oscar Chan, Titanic nazi montre à quel point le contexte historique de la Seconde Guerre mondiale a structuré la genèse de l'un des plus célèbres films réalisés sous l'ère nazie. Il met parfaitement en lumière des conditions de tournage chaotiques et revient longuement sur le sort tragique de son réalisateur, Herbert Selpin, qui fut arrêté après avoir violemment critiqué l'armée, emprisonné et retrouvé pendu le lendemain de son arrestation, dans sa cellule.

Le Titanic nazi par Antoine Resche (41mn - MP4).

- Retour sur le Titanic par Antoine Resche (3h30 mn - MP4).

- Une Histoire du Cinéma - Épisode III - La parenthèse nazie  (40 mn - MP4). Passionné par le mythe du Titanic, Matthieu Blomme décortique  la propagande orchestrée par Goebbels dans la conception et la réalisation de film.

- Actualités (10 mn - Cartons en Anglais - MKV).

- À bord de l'Olympique (16 mn- cartons en Anglais - MKV).

- La Hantise, (1914) de Louis Feuillade. Une curiosité qui fait la part belle au mélodrame et dénonce les méfaits de la chiromancie, avec le drame du Titanic en toile de fond. Néanmoins, l'indigence des moyens financiers offre, cinématographiquement parlant, une image piteuse, risible et ridicule du naufrage lui-même ! (MKV - 24 mn)



Radio : 


- Jack-Thayer, 17 ans, rescapé du Titanic (MP3 - 39 mn). Le talent de Christophe Hondelatte fait revivre le destin du jeune Jack Thayer qui était à bord du Titanic, le 12 avril 1912. Ayant miraculeusement survécu au drame, il publie, en 1940, le récit du naufrage, tel qu'il l'a vécu.

- Il y a 110 ans, le naufrage du Titanic ( France Inter - FLAC - 49 mn).  

Dans le cadre d'une série radiophonique, André Dussollier  raconte, à travers la figure de son commandant, Edward J. Smith, l'histoire du Titanic, depuis sa construction dans les ateliers de Belfast, jusqu'au tragique voyage inaugural. 

- Le Titanic avec David Brunat (France Inter - FLAC - 31 mn). 

David Brunat évoque à travers son livre, Titanic - Mythe moderne et parabole pour notre temps, la dimension mythologique que le drame du Titanic a fini par enfanter. Il montre combien le mythe du Titanic est ancré dans notre inconscient collectif et continue, aujourd'hui encore, de susciter une ardente et profonde émotion. Une réflexion brillante sur la force symbolique du mythe. 

- Traverser l'Atlantique à bord des Titans des mers (France Culture - 59 mn - FLAC). Antoine Resch et Marie-Anne Du Boullay nous font revivre la splendeur de ces monstres d'acier, palaces flottants et microcosmes d'une société en pleine mutation. 


- Titanic : à la recherche de l'Étoile Blanche (France Inter - 55 mn -  FLAC). 

Le récit de l'expédition Étoile Blanche qui permit la découverte, en 1985, de l'épave du Titanic. C'est l'occasion d'entendre le regretté Paul-Henri Nargeolet qui manifeste son enthousiasme devant l'épave retrouvée, mais aussi sa profonde émotion pour ce géant d'acier, vestige du passé, transformé en cimetière marin. Il confie notamment son appréhension de retrouver, près de 70 ans après la catastrophe, des restes humains (France Inter - 55 mn -  FLAC).


- Titanic témoignages des survivants (CD -  44 mn - FLAC) + Livret (PDF - 20p).




- Revues, livres et journaux :


- Un dossier plutôt bien fourni sur le Titanic, extrait de la revue Historia n°782, 2012 (PDF - 24p).

- Extrait de la revue maritime Cols Bleus n°2433, 1998. Le récit de la catastrophe par Philippe Masson (PDF - 5p).

- Extrait de la revue maritime Cols Bleus n°2076, 1990. Les souvenirs du Titanic refont surface (PDF - 2 p).

- L'Histoire du cinéma nazi, de Francis Courtade et Pierre Cadars (Extraits - PDF - 3 p).

- Le Titanic nazi (PDF - 10 p). Antoine Resche remet le film d'Herbert Selpin et de Werner Klinger dans son contexte historique en soulignant les conditions chaotiques du tournage. 

- Le dernier camp de la mort. La tragédie du Cap Arcona. 3 Mai 1945. Éditions Tallandier.2017. Pierre Vallaud et Mathilde Aycard (PDF - 2 p).

- L'illustration du 20 avril 1912 (PDF - 5 p).

- L'illustration du 27 avril 1912 (PDF- 4 p).

 

 

 

 

- Ciné mondial n°115 (PDF - 1 p).

- Un recueil des critiques du film écrites dans les journaux d'époque (PDF - 11p).


Sans une série d'articles, publiés sur son blog, Antoine Resche revient sur le drame du Titanic en tant qu'historien. Il insiste notamment sur la fragilité et la fiabilité des témoignages, et tord le cou aux idées reçues qui ont longtemps prédominé autour du naufrage.  


Ce que le Titanic m'a appris sur l'histoire (PDF - 20 p).

- Le Titanic n'a pas coulé et autres complots (PDF - 11 p).

- Le Titanic et ses rivets moisis (PDF - 6 p).


Quelques articles sur la tragédie du Titanic qui ont fait la une des journaux de l'époque : 

- La Presse du 17 avril 1912 (jpge).

- Le Petit journal du 17 avril 1912 (PDF - 2 p).

- L'Impartial du 19 avril 1912 (PDF - 1 p).
 
- Le Petit Journal - Supplément illustré du 28 avril 1912 (PDF - 1 p).




                      
Cette affiche est doublement fausse, parce qu'elle donne l'impression que le Titanic naviguait à (trop) vive allure, ce qui n'était pas le cas, et qu'il heurta l'iceberg de plein fouet, alors qu'il le racla par tribord.


 

 

- La Disparition du SS Titanic. Lawrence Beesley. Traduit et commenté par Antoine Resche (PDF - 213p). Un témoignage à chaud, rapporté et écrit juste après le drame. Un livre indispensable qui donne toute la mesure du drame.

- L'arche et le Titanic. Films-catastrophe et cinéma du désastre de Cyril Neyrat. Article publié dans la revue Critique n° 783-784 - août-septembre 2012 (PDF - 7p). Symbolique et puissance du film-catastrophe dans l'imaginaire culturel américain. Une réflexion sur le cinéma du désastre.




- Titanic, l'épopée écrite, de  René Moniot Beaumont. Édition La Découvrance, 2012 (Extraits - PDF - 18 p).

 
     



 
Les paquebots étaient souvent représentés de trois quarts pour illustrer 
leur grandeur symbolique et réelle. Effets de perspective garantis pour
 donner une idée de leur taille et mettre en valeur le prestige de la nation
 qui les a conçus !




 
 
 

Bibliographie sélective :


Beesley (Lawrence), La perte du Titanic. Le témoignage d'un rescapé, traduction de Patrick Allen. Éditions Durand-Peyroles. 2012.
- Blommen (Matthieu), Le deuxième naufrage du Titanic. Éditions Librinova. 2023.
Brewster (Hugh), Titanic. Des vies dorées. Le destin des passagers de première classe, traduit de l'anglais par Paul Benita. Jean-Claude Gawsewitch Éditeur. 2012.
- Brown (Franck), L'album Titanic du Révérend Père Browne. Les photographies et souvenirs personnels d'un passager. Traduit de l'anglais par Pierrick Roullet. Éditions Marcel-Didier Vrac. 1998.
Brunat (David), Titanic. Mythe moderne et parabole pour notre temps. Éditions Les Belles Lettres. 2013.
- Conrad (Joseph), Le Naufrage du Titanic et autres écrits sur la mer. Traduit de l'anglais par Christophe Jaquet. Éditions Arléa, 2009.
Eaton (John P.) et Haas (Charles A), Titanic. Destination Désastre. Traduit de l'anglais par Patrick Roullet. Éditions Marcel-Didier Vrac. 1997.  
Gracie (Colonel Archibald), Rescapé du Titanic, suivi de Le naufrage du Titanic par John B. Thayer, traduit de l'américain par Viviane Mikhalkov. Éditions Ramsay, 1998.
- Jaeger (Gérard A.), Il était une fois le Titanic. Éditions de l'Archipel. 2012.
Lynch (Don), Titanic. La Grande Histoire illustrée, traduction de Pierre Reyss. Éditions Glénat.1996.
Masson (Philippe), Le Drame du Titanic. Éditions Tallandier, 1998.
- Moniot Beaumont (René) Titanic, l'épopée écrite. Éditions La Découvrance.2012.
Walter (Lord), La nuit du Titanic. Traduit de l'anglais par Yves Rivière. Éditions l'Archipel, 1998.  



Liens : 

Film : 
 
 https://1fichier.com/?gi5frxhfmnx40qdlslsg


Bonus : 

Les deux archives sont à décompresser séparément.
 
 https://1fichier.com/?q5dlw4m3h4i3yefgav3g
 
 https://1fichier.com/?r8g4t05wkgerddjb0vc4
 

jeudi 2 mai 2024

Rochefort, Marielle, Noiret : Les copains d'abord - Pascal Forneri, 2020, HDTV








Ceux qui, comme moi, ont grandi avec les films illuminés par la classe et le panache de ce merveilleux trio d’acteurs que furent Rochefort, Marielle et Noiret, regarderont ce documentaire avec un pincement au cœur, et le sentiment que ces trois monstres du cinéma français ont laissé depuis leur disparition un sacré vide. Et c'est vrai qu'ils nous manquent. Leurs films ont heureusement gardé la trace de leur talent. Et un peu de leur vie, comme un goût d’éternité. Voilà pourquoi le documentaire de Pascal Forneri est à voir absolument, car il permet de cerner dans toutes ses nuances la sensibilité de ces trois figures si chères à notre cinéma. Il donne la parole aux réalisateurs qui ont parcouru un petit bout de chemin avec eux (Bertrand Tavernier, Patrice Leconte, Joël Seria…) ainsi qu’aux acteurs qui les ont côtoyés (Thierry Lhermitte, Guy Bedos …). 

Avec Marielle, Noiret et Rochefort, c’est tout un pan du cinéma populaire qui m'a ouvert ses portes. J'ai découvert  Philippe de Broca, Yves Robert, Claude Zidi, Édouard Molinaro, autant de réalisateurs français qui m’ont fait apprécier et aimer le cinéma populaire, qu'on aurait tort de mésestimer. Car qu'est-ce que le vrai cinéma populaire, sinon un cinéma d'auteur à portée de tous, comment l'écrit si bien Philippe Noiret dans son autobiographie ? ¹

Alexandre le Bienheureux, réalisé par Yves Robert, a justement été l’un des tout premiers films à m'enthousiasmer. Je m’étonne, encore aujourd’hui, de l'impression qu’il m’a laissée. Sa fraîcheur de ton, son immoralité et son ode à la flemmardise m'avaient littéralement stupéfié. Ce vibrant plaidoyer pour la paresse avait fait vibrer en moi une corde sensible et révélé mon irrésistible attirance pour ces originaux épris de liberté, ces doux dingues toujours enclins à suivre des chemins détournés et à  écouter leur âme.

En évoquant Alexandre le Bienheureux, un poème de Jacques Prévert me revient en mémoire, un poème qui fait délicieusement entrevoir toute la difficulté à passer ses journées à ne rien faire, à paresser, à glandouiller. Dans  Il faut passer le temps,² Prévert joue sur ce paradoxe : quoi qu'on en pense, le farniente, c'est du travail !    



« On croit que c'est facile 

de ne rien faire du tout 

au fond c'est difficile

c'est difficile comme tout

il faut passer le temps

c'est tout un travail

il faut passer le temps

c'est un travail de titan


Ah ! 

du matin au soir

je ne faisais rien

rien

ah ! quelle drôle de chose

du matin au soir

du soir au matin

je faisais la même chose

rien !

je ne faisais rien 


j'avais les moyens

ah ! quelle triste histoire

j'aurai pu tout avoir

oui

ce que j'aurai voulu

si je l'avais voulu

je l'aurai eu 

mais je n'avais envie de rien

rien »


Mes souvenirs se perdent avec Prévert, poète populaire que je chéris tant. Sa prose, d'une simplicité désarmante, dévoile une symphonie de mots dont j'apprécie la musique, le rythme et l'éclat. Je recopiais par amour ses poèmes pour mieux les apprécier, comme si j'avais eu moi-même l'honneur de les avoir créés. Prévert rejoint ce bienheureux Alexandre dans cet hommage au farniente.

Et aux trois Grands Ducs du cinéma français qui occupent dans mon cœur et dans le grand temple du septième art une place de premier choix, Pascal Forneri a incontestablement su  rendre un juste et bel hommage. 


Bonus :  


MarielleNoiret et Rochefort, un trio légendaire. Il faut aller aux sources pour apprécier leur talent. Il y a les films et les pièces de théâtre, bien sûr, mais aussi les interviews et leurs biographies qu'ils ont chacun écrites et qui aident à mieux les connaître. Philippe Noiret a choisi la forme qui lui convenait peut-être le mieux : une autobiographie classique. Mémoire cavalière,³ en hommage à la passion qu'il nourrit pour les chevaux, a l'avantage de présenter un récit chronologique de ses soixante-seize années d'existence et permet de mieux appréhender la longue carrière de l'artiste, au théâtre comme au cinéma. Il y parle notamment de son travail d'acteur, de l'importance cruciale des costumes et de la façon dont il s'approprie ses personnages. C'est sur ce terrain-là que l'ouvrage trouve toute sa force. Réputé pour sa pudeur, Philippe Noiret se met à nu pour exprimer l'essence même du travail de l'artiste.


Correspondant à son tempérament fantaisiste, Jean-Pierre Marielle a, lui, opté pour une forme plus foutraque, un abécédaire truffé d'anecdotes et de souvenirs. Le grand n'importe quoi ⁴ porte finalement bien son nom. C'est un clin d'œil à ses années de jeunesse, quand, du lycée au Conservatoire d'art dramatique, il entendait la voix des enseignants lui faire continuellement ce reproche : « Marielle, arrêtez de faire n'importe quoi ! » Dans sa grande sagesse, l'intéressé finissait par expliquer que « n'ayant jamais donné de bonnes raisons de leur obéir, j'ai continué. » !  On reconnaît bien là toute la gouaille insolente de Marielle !

C'est un livre d'une délicieuse légèreté, où se trouve élégamment condensé, exposée, le parcours de toute une vie. Marielle y clame son amour du jazz, évoque ses écrivains de cœur (Beckett, Camus, Céline) et insiste, avec sa sensibilité d'artiste, sur ce qui, pour lui, a compté le plus, à savoir ses rencontres. Car ce sont elles, finalement, qui ont déterminé la trajectoire que sa vie a prise. Il écrira à propos de son métier d'acteur, qui n'en est pas vraiment un : 

« Je n'ai pas le sentiment d'avoir fait une carrière, mais des rencontres. (...) On ne peut pas parler de carrière en art, les attentes et la logique n'y prennent aucune part ; cela ressemble davantage à la traversée de l'Atlantique en solitaire, tout peut arriver, y compris rien du tout. » 

À rebrousse-poil de certains, qui se plaisent à vouloir faire de l'acteur une figure intellectuelle de son temps, il fustige les artistes qui veulent donner des leçons de morale et ériger leurs opinions comme des dogmes intangibles. Si l'artiste doit se faire remarquer, ce n'est pas par une parole intempestive, mais plutôt par sa discrétion.  

« Un comédien n'est pas un intellectuel, il n'a pas à faire entendre son babillage à tort et à travers. Qu'il reste sans voix quand il ne joue pas me paraît une attitude raisonnable. Je tiens en horreur les gens certains de leurs opinions, qui ont un avis sur tout, avec leur règle dans la poche, de l'encre sur les mains et des craies plein les escarcelles. » ⁷ 


Quant à Jean Rochefort, il a écrit, dans un style qui lui est propre, un livre inclassable. Distant, drôle, raffiné et parfois bouleversant, on le retrouve comme il est au cinéma. Il y a des fulgurances sublimes, des dialogues immensément drôles et surréalistes, et des souvenirs de jeunesse qui resurgissent douloureusement, comme ces séances de torture, exécutées sur la place publique pendant l'Épuration, auxquelles il assista dans sa jeunesse. Ce genre de choses qui marque au fer rouge un gamin de 14 ans. « Je n'arrive pas à oublier. Les psys me disent :  « C'est normal », peut-être, mais la nuit ça réveille. » 


1. « Par les critiques, l'expression « cinéma populaire» est presque toujours employée  avec condescendance. Mais pour moi, le vrai cinéma populaire, c'était par exemple ce que Bertrand Tavernier recherchait : un cinéma d'auteur à portée de tous. C'était exactement le cinéma dont j'avais envie. »  Mémoire cavalière. Philippe Noiret. Robert Laffont. 2008, p. 218.

2. Poème extrait de Histoires. Jacques Prévert. Éditions Gallimard. 1963.

3. Mémoire cavalière. Philippe Noiret. Robert Laffont. 2008.

4. Le grand n'importe quoi. Jean-Pierre Marielle. Calmann-lévy. 2010.

5. Ibid., p. 137.

6. Ibid., p. 38. 

7. Ibid., p. 45. 

8. Ce genre de choses. Jean Rochefort. Stock. 2013, p. 87.



- Télérama : hommages 








































Le trio légendaire Noiret/Marielle/Rochefort vu par Noiret.










Radio : 


- Philippe Noiret (France Inter - FLAC - 55mn)

- Jean Rochefort, le magnifique  (France Culture - FLAC - 9 X 28 mn)
Jean Rochefort se confie en 2012 dans un long entretien où  transparaît toute la verve et l'humour qu'on lui connaît. Irrésistiblement attachant.

Livre : 

Ce genre de choses. Jean Rochefort. Stock. 2013 (epub).




Kermite.


Lien :

https://1fichier.com/?28twua772vqlk3sfyluy

(HDTV - 2,94 Go, TS - 93 mn.)

jeudi 22 février 2024

Free Solo - Jimmy Chin et Elizabeth Chai Vasarhelyi, 2018 HDTV





El Capitan, une falaise se dressant fièrement du haut de ses 915 mètres, dans le Yosemite, en Californie. Un bloc de granit monstrueux, paroi vertigineuse, qu’Alex Honnold a fait le pari fou d'escalader en free solo, c’est-à-dire seul, sans aucune attache, ni corde ni matériel. L’escalade dans sa plus lumineuse et simple expression. Le grimpeur John Long à qui la journaliste américaine Lara Logan avait demandé quel était, selon lui, le plus grand exploit d’Alex Honnold, avait répondu laconiquement : « Être toujours en vie. »  (1)  Il est vrai que parmi les grimpeurs pratiquant le free solo, beaucoup y ont perdu la vie. La liste s'allonge au fil des ans. Près de la moitié d'entre eux sont morts durant les quarante dernières années...

Free Solo est un projet insensé, qui a été longtemps mûri, préparé, planifié, car avant de gravir les parois vertigineuses d’El Capitan à main libre et sans attache, Alex Honnold a eu la sagesse de s'encorder pour mieux tester les prises et mesurer les risques. Sage précaution qui n’enlève rien à son exploit et permet de mieux saisir l’hallucinante prise de risque de cette entreprise hors norme, où la moindre erreur se paye cash. Comme l'écrit David Roberts dans le livre coécrit avec Alex Honnold, l'enjeu est d’une simplicité effrayante : « si tu tombes, tu meurs. » (2) Une maxime qui peut très vite prendre des allures d’épitaphe.

Le passage le plus technique de l'ascension se trouve à 600 mètres au-dessus du plancher des vaches, dans le Boulder Problem (problème du rocher). Un passage ô combien périlleux, pourvu d'une minuscule prise de 3 millimètres qui offre à Alex Honnold un choix cornélien : soit « sauter dans le vide et se rattraper à deux mains sur un morceau de corniche, ou alors tenter un coup de pied de karaté pour réaliser un grand écart effrayant, simplement retenu à la roche par la pression de son pouce. » La dramaturgie atteint ici son paroxysme dans ce coup de pied de karaté désespéré qui exige une tension musculaire inouïe entre les mains et les pieds.

Au-delà de l'exploit sportif, cette ascension prend pour Alex Honnold une dimension spirituelle. C’est une quête de la perfection, où chaque geste se doit d’être parfait. La difficulté est de discerner clairement ses limites. Il avoue dans une interview : « C’est utile d’évaluer ce dont on est capable et ce dont on n’est plus capable. La difficulté consiste à savoir où se situe la frontière. » (3)

Alex Honnold ne connaît pas la peur de mourir, celle qui tétanise et paralyse, comme s’il s’était construit une armure mentale pour mieux s’en protéger. Il entretient avec la mort une étrange et fascinante relation, comme un tête-à-tête perpétuel, et semble toujours prêt à chevaucher dangereusement une ligne de crête qui pourrait lui être fatale. Alex Honnold l’avoue lui-même : c’est en défiant la mort qu’il se sent le plus vivant.   

Réalisé par Jimmy Chin et Elizabeth Chai Vasarhelyi, le documentaire Free solo offre des images époustouflantes de l’ascension. Alex Honnold n'est plus qu’un petit point perdu au milieu d’un mur immense. Mais assez vite, l’ascension fait passer des sueurs froides aux spectateurs et laisse planer un effroyable sentiment d’angoisse pour l’équipe technique chargée de filmer l'événement. On peut tout imaginer et tout craindre, surtout le pire. Une crampe, un pied qui glisse, une rafale un peu trop brusque et l'aventure se transforme illico en tragédie. 

Ayant reçu l'Oscar du meilleur film documentaire en 2019, Free Solo nous fait découvrir, par-delà le prodige de l'escalade, un garçon simple, modeste et attachant, qui n’en est pas moins lucide sur ses exploits. Dans Solo intégral, il les relativise et refuse qu'on leur prête un caractère exceptionnel  : « Je suis sûr qu’un temps viendra où ce que j’ai fait sera considéré comme banal (...). Des ascensions comme mes solos intégraux de Moonlight Buttress ou du Half Dome seront relégués aux livres d’histoire : intéressants pour leur époque, mais plus du tout des trucs incroyables. » (4) 

 Une belle leçon d'humilité.


(1) Cité par David Roberts dans Solo intégral, d'Alex Honnold avec David Roberts. Éditions Paulsen. 2022, p. 218.

(2) Solo intégral, p. 14.

(3)  https://www.telerama.fr/television/free-solo-lexploit-dalex-honnold,-grimpeur-de-lextreme,n6175511.php

(4) Solo intégral, p. 230.


Bonus :


- Interview donnée par Alex Honnold à l'Équipe magazine, le 06 mai 2023. (PDF - 7 p.)

- Critique du documentaire extrait du journal Le Monde du 30 mars 2019. (jpg)

- Expédition Groenland avec Alex Honnold. L'ascension. (HDTV  - 50 mn - MKV.) 

Toujours plus haut. Alex Honnold s'attaque en 2023, en compagnie des alpinistes chevronnés Hazel Findlay et Mikey Schaefer, à l'ascension de l'Ingmikortilaq, en Arctique. Une paroi de 1200 mètres encore jamais gravie, plantée dans un décor irréel de glace et d'eau. L'expédition ne se résume pas à ce seul exploit sportif, mais s'inscrit dans un cadre scientifique visant à étudier les effets du changement climatique dans cette région si cruciale du globe.


Kermite.

Liens : 


Documentaire : https://1fichier.com/?l5iazub4cwzleemcrdsc

(HDTV - MKV - 2,7 Go)


Bonus : https://1fichier.com/?m8cm0ee9tfss848woxcs

(HDTV - MKV - 1,30 Go)