dimanche 24 octobre 2021

Une confiance aveugle





À la réflexion, comment imaginer un seul instant qu’un aveugle puisse piloter une moto, seul, à la vitesse de 265 km/h ? Ce qui peut paraître, a priori, inimaginable, trouve un démenti cinglant dans l'histoire qui nous est ici contée à travers le documentaire d'Eva Küpper.

Je ne suis pas un mordu des sports mécaniques, et n'ai jamais été attiré par ces bolides à deux roues qui filent à des vitesses diaboliques et exercent sur la gent masculine une étrange fascination, mais je dois bien avouer que j'ai été franchement touché par le portrait de Ben Felten, un australien passionné de moto, devenu subitement aveugle à l'âge de 37 ans, et qui s'est donné pour objectif de battre le record de vitesse à moto détenu par un aveugle. C'est Kevin Magee, ancien champion de Grand Prix Moto, qui va le prendre sous sa coupe, l'aider, le guider peu à peu dans ce défi totalement fou.

Il ressortira de leur rencontre une véritable aventure humaine, où l'amitié, flirtant continuellement avec l'amour, fait naître des espérances insensées. Leur complicité grandissante se nourrit de cette confiance aveugle qui devient le ciment de leur relation. Cette confiance aveugle, c'est justement celle que placera Ben Felten dans son guide, pour battre ce fameux record, quand, roulant sur une piste de 19 kilomètres à plus de 160 miles, il s'évertue à suivre consciencieusement les consignes radio de son mentor, qui le suit à moto juste derrière lui, pour corriger la trajectoire et éviter les écarts de conduite.

Parallèlement à cette histoire, il y a celle de Jed, adolescent se sachant condamné à devenir aveugle des suites d'une dégénérescence maculaire, et qui imagine soudain à quel point sa vie va devenir un enfer.

C'est bien la conjonction de ces deux histoires qui fait toute l’originalité du documentaire. La trame du récit prend des allures de rite d'initiation. La rencontre entre Ben Felten et Jed doit permettre à l'adolescent d'accepter l'inéluctable, de trouver un sens à ses interrogations, de voir la vie d'un autre œil. Lui, qui ne réalise pas complètement ce qui l’attend, semble avoir pour seul repère la volonté farouche de s’accrocher à ses passions, le rodéo et la moto.

C’est un Ben Felten aguerri, étonnamment mature, qui trouvera les mots justes pour passer un message gorgé d’optimisme, à tous ceux qui cherchent des réponses à leurs angoisses : accepter son handicap, ne pas baisser les bras devant les difficultés rencontrées, et continuer de vivre et faire, ce qui, au fond de nous-mêmes, nous passionne. Voilà une magistrale leçon de vie !



Liens : https://1fichier.com/?l5j8a01suekkp2hi5okx

HDTV (1080 X 1040 - TS- 1,61 Go)


Kermite.

dimanche 3 octobre 2021

Regard neuf sur Olympia 52 - Julien Faraut











Pour tous les passionnés de sport et de cinéma, Regard neuf sur Olympia 52 est une aubaine, une chance inespérée, puisqu'il exhume quelques bouts d'histoires du premier long-métrage, que Chris Marker réalisa sur les Olympiades d'Helsinki en 1952, et sobrement intitulé  Olympia 52. Dans les années 50, le film fut brièvement exploité, mais l'auteur, jugeant l'œuvre de jeunesse trop brouillonne, l'enterra définitivement en l'enlevant de sa filmographie. 

Julien Faraut a eu la très bonne idée de vouloir faire un film sur la genèse de ce film oublié. Raconter son histoire. En somme, un film sur le film. Il demande et obtient de Chris Marker l'accord pour exploiter quelques extraits d'Olympia 52. Et le résultat est fascinant. Il nous plonge directement dans le maelstrom de la création cinématographique, au cœur du processus créatif, avec ses enjeux, ses contraintes techniques et, bien sûr, les pressions financières auxquelles il est soumis. Absolument tout est décortiqué sous nos yeux, et c'est un peu comme si Olympia 52 renaissait, revenait, par miracle, à la vie. Du grand art !


Et puis il y a les images des Jeux eux-mêmes, marqués par la figure légendaire d'Emil Zatopek. Et cette finale hallucinante du 10 000 mètres, restituée par quelques bribes d'images heureusement conservées, qui nous font vivre cette course d'anthologie, dominée par la puissance et la vélocité du coureur tchèque. Même Alain Mimoun, qui accrochera la deuxième place, ne pourra jamais revenir à sa hauteur. Zatopek termine ce 10 000 mètres dans une prodigieuse  accélération, doublant tous les retardataires avec une aisance déconcertante. Ces derniers semblent atteints d'une étrange léthargie et ont tout juste l'air de faire un footing ! Après 9 kilomètres dans les jambes à une allure démentielle, Zatopek trouve l'énergie de boucler le dernier kilomètre en 2'45 s ! Monstrueux. 

Coureur d'exception, Emil Zatopek marquera ces Jeux olympiques en réussissant, fait unique dans les annales des Olympiades, à gagner, en plus du marathon, les 5 000 et 10 000 mètres ! Une performance surhumaine.  




Bonus : 




- Deux extraits de la revue Peuple et Culture qui présente succinctement Olympia 52 et son idéal olympique.(PDF - 6p)


- Histoire du premier long métrage de Chris Marker, par Julien Faraut. (PDF -15p)


- Chris Marker, une vie, une œuvre. (France Culture 59mn Flac)


Kermite.


Lien : https://1fichier.com/?upkqzxm4cdc4s4gv05k4

TVRip (720 x 576 - 79mn- TS)

Le Voyage cosmique - Vassili Jouravlev 1936 Muet St fr

 



Synopsis :  Nous sommes en 1946, à Moscou, quand un vieux savant, son assistante et un tout jeune passager intrépide, s'apprêtent à décoller à bord d'une fusée géante. Direction, la Lune...





Réputé pour ses décors futuristes et sa vision plutôt réaliste pour l'époque des voyages spatiaux, le Voyage cosmique, réalisé en 1935 par Vassili Jouravlev avait de quoi satisfaire pleinement  l’amateur de SF et de Space Opera que je suis. Autant dire que j'avais hâte de voir l'un des fleurons du cinéma d’anticipation soviétique. Imaginez un peu ma déception quand je découvris que le film était flanqué d'une bande son franchement horripilante et détestable, qui m'a écœuré et coupé toute envie de le voir ! En fait, pour être tout à fait juste, j'ai trouvé trois bandes sonores... Toutes horribles ! 
Celle pour laquelle j'aurai peut-être le plus d'indulgence est la plus ancienne : un patchwork de musique classique, (Liszt, Beethoven) dont la sonorité, affreusement grésillante et crépitante, pourrait laisser croire qu'il provient d'un très vieux gramophone ! Les 78 tours ont leur charme, mais l’écoute est ici rédhibitoire ! 
À côté de cet enregistrement d'un autre âge, figure une musique résolument plus moderne, trop moderne, signée par un groupe de rock russe au nom peu ragoûtant de Mumiy Troll. Si le but était de satisfaire un large public, autant dire que l'objectif est raté, tant cette musique, composée de solos de guitare électrique insupportables, est une atrocité ! Je me demande vraiment comment ce film muet prestigieux a pu être affublé d'une musique aussi indigeste ? Quel gâchis ! Quel est l'intérêt d'éditer un film dans des conditions aussi médiocres ? Faire définitivement fuir un public déjà peu nombreux ? C'est réussi ! 
Pas au bout de mes surprises, j'ai découvert un troisième accompagnement musical, composé par Vetrophonia, et autant dire que celui-ci a fini par achever mon optimisme naturel… Ce duo musical, originaire de Saint-Pétersbourg, produit une musique avant-gardiste, expérimentale, ou rétro-futuriste, d'une abyssale monotonie et totalement inexpressive. Un gloubi-boulga électro-synthétique neurasthénique épouvantable ! Juste bon pour vous endormir !! 
Je m'étais donc résolu à jeter l'éponge, à me faire à l'idée que je ne verrai pas ce film, quand, à force de fouiner sur la Toile, un petit miracle s'est produit. Eureka ! J'ai fini par trouver la perle rare, car le film était aussi sorti dans la prestigieuse Edition Filmmuseum ! Cette édition m'avait jusque-là échappé ! Enfin une version qui fait mon bonheur !! La copie, pour ne rien gâcher, est de meilleure qualité, présentée, qui plus est, dans une version plus longue (1h19mn contre 1h05) et elle dispose, enfin, alléluia ! d'une bande son conforme à ce que l'on peut attendre d'un accompagnement musical pour film muet. C'est une partition orchestrale de Neil Brand, musicien spécialisé justement dans l'accompagnement musical des films muets. Une valeur sûre.
Je dois préciser que le DVD est en VO, c'est-à-dire avec des cartons en russe, sous-titrés en anglais et en allemand. Restait à trouver les sous-titres en français. Je les ai trouvés sur le site de muadidib-sc-fi, résolument tourné vers l'univers bariolé de la SF, et joyeusement animé par une armée de cinéphiles passionnés, partageant des films introuvables, jamais édités. Leur originalité tient dans leur volonté de créer eux-mêmes les sous-titres français, pour des films qui n'en disposent pour l'heure aucuns. (merci au passage à Bunkerghost pour les sous-titres !) Mais je n'étais pas au bout de mes peines, car, après moult essais infructueux, un constat malheureusement s'imposait : impossible de synchroniser les sous-titres ! Sans doute qu'ils étaient adaptés pour la version courte, et non pour la version longue. La poisse !
Je me suis donc imposé la synchronisation manuellement, guidé par ma patience. Sous-titre après sous-titre, j'ai réussi à en venir à bout, grâce notamment aux sous-titres anglais qui figuraient, eux, sur le DVD et sur lesquels je me suis calé. Ils m'ont heureusement facilité la tâche. Sinon, impossible de mener à bien le travail, étant donné ma connaissance de la langue russe... J’ai bien sûr opéré quelques modifications et un brin de toilettage : les coquilles ont été nettoyées et les imperfections gommées. (fâcheuse tendance à oublier les accents sur les e)
Résultat : un beau fichier de sous-titres flambant neuf, parfaitement synchronisé, qui m'a permis de regarder enfin ce film étonnant et naïf, dont la réussite repose en grande partie sur les compétences scientifiques, le savoir-faire et l'imaginaire de l'un des pères de l'astronautique et des fusées modernes : Constantin Edouardovitch Tsiolkovski.







Né en 1857 d'un père issu de la noblesse polonaise et d'une mère d'origine Tatare, Constantin Tsiolkovski n'a pas eu une enfance facile. Conséquence de la scarlatine contractée à l'âge de neuf ans, il fut atteint d'une surdité partielle, à la suite de laquelle il changea radicalement de comportement. Son handicap l'amena à se considérer comme un paria de la société. Du fait de son asociabilité, il fut expulsé de l'école à 14 ans. Il commença alors une vie d'autodidacte et développa très tôt des aptitudes pour les inventions, parmi lesquelles le cornet acoustique occupe une place de choix. Il se fera même construire une soufflerie à ses frais, premier laboratoire d'aérodynamique de Russie. 
Il se mit à étudier des journées entières, comme un forcené, les mathématiques, dans une bibliothèque de Moscou, où il y fit une rencontre capitale, celle du philosophe Nikolaï Fiodorov, dont le cosmisme et les convictions religieuses eurent sur le savant russe une influence déterminante. 


Dans l'Exploration de l'espace cosmique au moyen d'engins à réaction, Tsiolkovski a formulé, au début du 20e siècle, les principes fondamentaux qui permettent d'envoyer correctement une fusée dans l'espace, grâce notamment à l'équation énonçant les lois du mouvement d'un astronef. C'est le fonctionnement même d'une fusée qui est  ainsi mathématiquement décrit. 
Ses travaux ne reçurent aucune reconnaissance, sous la Russie Tsariste, de la part de l'Académie impériale des sciences, mais trouvèrent rapidement un écho favorable auprès du régime bolchevique, une fois ce dernier mis en place. On comprend aisément à quel point les fusées pouvaient intéresser l'Armée Rouge... 
Il faut dire que l'œuvre de Tsiolkovski regorgent d'idées géniales qui ont fait faire à la fuséologie des bonds de géant. Propulsion par réaction, utilisation d'oxygène liquide (au détriment de la poudre) du gouvernail gyroscopique, du train spatial... (1) Soit autant de trouvailles étonnantes, d'intuitions novatrices qui posèrent les bases scientifiques d'une astronautique moderne.
Mais au-delà de ses contributions scientifiques, Tsiolkovski était aussi un écrivain, dont la passion pour l'astrophysique s'exprima à travers des œuvres d'anticipation, partagées entre rêveries un peu folles et science mathématique. 
Car ce professeur de géométrie s'était passionné dès sa jeunesse pour les récits fantastiques et les voyages interplanétaires qui lui permettaient de mettre en scène ses idées. Il échafaudait des scénarios, des hypothèses, parfois fantaisistes et singulières qui, par une sorte de dialectique euphorisante, le stimulaient dans la conduite de ses travaux scientifiques, et l'amenaient à trouver des solutions mathématiques aux problèmes posés par son imagination. Il était intimement convaincu de l'utilité de faire découvrir ses idées au plus grand nombre, non par égoïsme ou narcissisme, mais parce qu'il était, au fond, persuadé que ses récits sur des futurs voyages cosmiques favoriseraient l'émulation intellectuelle et l'intérêt porté à cette nouvelle science qu'était l'astronautique. Et justement, le cinéma, à ce titre, pouvait grandement y contribuer !
Le 23 juillet 1935, dans la Komsomolskaïa Pravda, il écrivait : « Les récits fantastiques sur les vols interplanétaires portent les idées nouvelles dans les masses. Celui qui les écrit fait un travail utile; il aiguise l'intérêt, incite à une activité intellectuelle, gagne à ces grands desseins des partisans et des futurs réalisateurs ! »







Le Voyage cosmique est le fruit d'une collaboration difficile entre Vassili Jouravlev  et Tsiolkovski. En effet, en plus de présenter une surdité handicapante, le vieux savant, à près de 78 ans, était fortement diminué par un cancer de l'estomac, qui allait, hélas, l'emporter quelques semaines seulement avant la sortie du film sur les écrans.
Pour les besoins du scénario, Tsiolkovski expose en 1933 une ébauche de ses idées dans un carnet d'une trentaine de pages, qu'il nomme L'Album des voyages spatiaux. Ce cahier esquisse à grands traits ses idées sur les voyages interplanétaires. Par des croquis, des dessins, des annotations, il en vient à expliquer comment l'homme peut évoluer dans l'espace, et comment les effets de l'apesenteur doivent être pris en compte. La caution scientifique apportée par Tsiolkovski contribua grandement à la réussite de l'entreprise.

Il faut, bien sûr, souligner le travail fabuleux des peintres et décorateurs. Youri Shvet, Fiodor Krasne et Mïchael Tiunov ont réalisé de véritables prouesses, apportant un soin méticuleux au réalisme des décors. Je pense évidemment à la scène d'ouverture qui présente le complexe du lancement de tir, avec la ville de Moscou en arrière-plan. 

La rampe de lancement dans toute sa splendeur, avec sur la gauche le centre de recherche spatial, surmonté d'une représentation d'une fusée, et en arrière-plan, en forme de pyramide, le Palais des Soviets, construction pharaonique à la gloire de Lénine et du communisme. Les travaux avaient débuté en 1937, mais seront définitivement abandonnés après-guerre. C'est la cathédrale du Christ-Sauveur qui fut à sa place édifiée. On distingue, au fond, la ville de Moscou, en 1946.



Mais je pense aussi à la scène du hangar, où se trouve entreposée la fusée. Filmée dans un long travelling en stop motion, elle donne une incroyable impression de puissance et de force. 


Voilà une fusée qui en impose par son gigantisme, mais l'illusion de sa grandeur n'a été rendue possible que par la grâce et le génie des maquettistes. Car le mastodonte mesurait, en réalité, seulement 4 mètres de long... Et toutes les scènes ont été filmées en stop motion.




La fantaisie s'invite parfois à brûle-pourpoint et donne lieu à des situations délicieusement décalées. J'ai en tête cette scène un peu cocasse du vieux professeur Sedykh, s'empressant de faire sa valise (!) in extremis, juste avant de décoller pour la lune, en y jetant pêle-mêle, vêtements et vieux livres, et qui, dans la précipitation, en oublie l'essentiel : ses fameuses bottes de feutre, protection indispensable pour affronter les glaçantes -270° Celsius des nuits lunaires...! 


L'équipage, composé donc du vieux savant Sedykh, (on pense évidemment à Constantin Tsiolkovski), de son assistante, et d'un tout jeune passager intrépide, réussira l'exploit de poser la fusée sur la face cachée de la Lune ! 
Munis de leur scaphandre, et une fois délestés de leurs semelles de plomb présentes pour pallier la faible gravité lunaire, nos vaillants astronautes pourront partir gaillardement s'aventurer et découvrir le paysage rocailleux de la Lune en s'adonnant à d'irrésistibles sauts de batracien...! (2)


Les premiers pas de l'homme sur la Lune se feront avec des semelles de plomb dignes d'un équipement de scaphandrier ! La faible gravité lunaire pouvait laisser craindre que les astronautes ne s'envolent !  



Trois astronautes prêts à planter un drapeau sur la Lune, tiens, ça ne vous rappelle rien ?







Malgré son succès populaire, le film n'a pas été épargné par les critiques de l'époque, qui lui reprochaient notamment son manque de dramaturgie, le peu de psychologie, de caractères des personnages, et surtout, ce qui ne manque pas de toupet, son absence de souffle visionnaire ! Il me paraît incroyable de reprocher au film son manque d'ambition, alors que tout l'enjeu du film n'est rien de moins que l'accomplissement du plus vieux rêve de l'humanité ! Mettre en scène le premier vol sur la Lune est à mon sens la marque de la plus audacieuse ambition, et on pourra répondre à ces critiques, pour moi injustifiées, que le Voyage cosmique est justement un film précurseur dans la manière d'appréhender la conquête spatiale, dans l'idée de faire envoyer, de la façon la plus réaliste possible, des astronautes sur la Lune, mais peut-être encore davantage, dans la façon dont a été imaginé et conçu ce périlleux voyage. 


Décollage nocturne réussi pour la fusée.


Après une folle envolée, le deuxième étage de la fusée se sépare et file inexorablement  vers la Lune.


Retour du vaisseau sur Terre...en parachute,
 pile à l'endroit où la fusée décolla !
Quel timing !
 



La résolution des défis techniques a permis de poser les bases de l'astronautique, nouvelle science naissante, et les choix opérés par Tsiolkovski ont été d'une clairvoyance prémonitoire ! Ainsi, le retour sur Terre en parachute du vaisseau ou l'invention du train spatial, (1) montrent à l'évidence que Tsiolkovski maîtrisait intuitivement la conception des vols spatiaux. Je rappellerai tout de même que, à la même époque aux États-Unis, on en était resté aux aventures de Flash Gordon et Buck Rogers et qu'il a fallu attendre les années 50 pour voir fleurir des films d'anticipation aux idées particulièrement fécondes. 

Pour le réalisme socialiste, la portée symbolique d'un tel vol ne présente aucun intérêt. Aller sur la Lune sans rien y faire apparaît comme une hérésie, un non-sens politique. Il aurait fallu considérer cette entreprise hors-norme, comme l'expression d'une volonté politique, en lui attribuant des buts et des objectifs précis, prévoir de magnifiques plans quinquennaux, avec l'espoir de voir prospérer sur la Lune des industries métallurgiques, fleurir des usines de charbon. On aurait, ainsi, pu faire l'éloge de la révolution en marche, en louant, comme il se doit, les exploits stakhanovistes des astronautes ! 




Évidemment, comme il s'agit d'un film de commande réalisé en pleine ère stalinienne, les éléments idéologiques propres au communisme ne manquent pas. Les astronautes sont des "camarades" et la première fusée en route vers la Lune s'appelle Joseph Staline. La deuxième a pour nom Klim Vorochilov, décoré premier Maréchal de l'Union Soviétique par Joseph Staline. Le décor est planté...
Sla route vers les cosmos est encore longue, elle est désormais ouverte (les cosmos, dans la mesure où ce sont bien des mondes inconnus que l'homme est amené à découvrir par les voyages interplanétaires) et mise au service de l'utopie communiste.
Comment expliquer le fait surprenant, troublant, que le film sorti en 1936 soit muet ? Peut-être faut-il y voir un besoin de toucher  le plus large public possible. Sans doute, faut-il y voir aussi la volonté de faire enraciner dans l'esprit du peuple les bienfaits du progrès scientifique, de montrer que, finalement, ces escapades spatiales sont loin d'être inaccessibles, et qu'elles sont même à portée de main, puisque possiblement réalisables en 1946...  
Il s'agit donc d'exposer clairement aux masses laborieuses, la suprématie intrinsèque du socialisme. 

Pourtant, en 1936, étant donné l'état des connaissances techniques et scientifiques, il y avait peu de chances de susciter l'engouement du public pour les voyages spatiaux. Les Soviétiques avaient à l'époque d'autres priorités que de vouloir aller poser le pied sur la Lune...
Mais Tsiolkovski avait à cœur de sensibiliser le public à la conquête spatiale, de susciter le désir d'exploration, de découverte, amenant peu à peu la certitude que l'espèce humaine pourra quitter un jour la bonne vieille Terre, pour s'aventurer dans l'étendue infinie des horizons cosmiques. 
Les voyages interplanétaires sont ainsi perçus comme une finalité inéluctable et une ouverture vers une réalité inconnue. 
Justement, l'ossature et la structure du film sont bel et bien construites à partir des idées philosophiques du mathématicien et ingénieur Russe. Il s'agit de montrer comment l'humanité, par l'exploration et la conquête spatiale, peut dépasser son stade d'évolution et s'élever au-delà de sa condition. « La Terre, écrivait Konstantin Tsiolkovski il y a un siècle, est le berceau de l'humanité, mais on ne passe pas sa vie dans un berceau. » 

En définitive, le Voyage cosmique est un savoureux mélange de poésie, de naïveté et de rigueur scientifique, un mariage peu orthodoxe, de fantaisie et de pragmatisme scientifique, qui fait tout le charme de ce film d'anticipation, injustement tombé en disgrâce sous le régime soviétique, et qui mérite, à mes yeux, d'être impérativement réhabilité ! 





 Bonus : 




- Pour qui veut s'immiscer avec passion et abnégation dans les coulisses et la genèse du film de Vassili Jouravlev, je conseille vivement le site internet d'un passionné, qui lui a consacré un travail d'une ampleur impressionnante. Comment dire ? La somme d'informations est d'une richesse inouïe, avec extraits de lettres, photos, croquis, interviews, affiches, c'est monstrueusement détaillé, et d'une précision quasi-chirurgicale dans l'évocation des évènements qui ont conduit à la réalisation du film. Un fabuleux travail d'investigation qui m'a réellement impressionné. Je me suis évidemment servi, en partie, de ses précieuses informations.





 - Constantin Tsiolkovski : Le chemin des étoilesEditions en langues étrangères.1963. (PDF-508 p)
Un recueil des nouvelles fantastiques, parmi lesquelles on trouvera En Dehors de la Terre, dont le Voyage cosmique s'inspire.
La nouvelle de Tsiolkovski va bien au-delà de ce que le film propose. Car la finalité des voyages interplanétaires est bien la colonisation de l'espace, et sur ce plan, ce que propose l'ouvrage s'avère plus audacieux et visionnaire. Il envisage la mise en place d'une station orbitale autour de la Terre, capable d'utiliser l'énergie solaire. Il imagine un moyen astucieux fait de rideaux amovibles, recouverts d'une peinture blanc et noir, pour réguler la température à bord de la station. De même, pour subvenir aux besoins élémentaires des astronautes, il préconise la création d'une immense serre, où fruits et légumes poussent à profusion. Cette station spatiale sert de point d'ancrage pour l'exploration future des planètes lointaines, où l'exploitation des métaux rares susciterait l'implantation d'une véritable industrie. Parfois, ses prédictions s'avèrent un poil fantaisiste, comme ces montagnes de diamants et de rubis qu'il espérait secrètement trouver sur la Lune ! On peut toujours rêver..!.
Mais ce qui m'a peut-être le plus impressionné est la façon dont il imagine la vie des astronautes en apesenteur dans leur vaisseau spatial. Elle est d'une incroyable modernité, tant la description qu'il en donne correspond, en fait, à ce que vivent les astronautes à bord de l'ISS !  Les sorties extravéhiculaires en scaphandre, avec sas de décompression, sont décrites avec un réalisme bluffant, les astronautes étant attachés à un long câble de 1 km qui les reliait au vaisseau spatial et leur permettait de se déplacer à leur aise dans l'espace sidéral. Pour plus de sécurité, si jamais la corde cédait, leur combinaison était pourvue d'un dispositif leur permettant de se propulser et de rejoindre sans encombre le vaisseau spatial. Et dans le cas extrême où les astronautes se seraient tellement éloignés de leur vaisseau spatial qu'ils ne le verraient plus (!), il leur conseillait de prendre avec eux une...longue-vue ! Comme souvent, chez Tsiolkovski les idées scientifiques les plus sérieuses s'acoquinent sans mal avec un humour farfelu... !

-La pensée de Constantin Tsiolkovski (1857-1935). Du Cosmisme à la conquête spatiale, itinéraires d'une philosophie récupérée, de Kevin Limonier. (PDF-24p) Comment la pensée et la figure de Constantin Tsiolkovski ont été perçues depuis l'époque de la Russie Tsariste jusqu’à l’ère post-stalinienne. 

-Sur la route des étoiles, par Pierre Poix. Revue des deux mondes. Avril 2000. (PDF-8p) Un petit texte bien écrit reprend ici le thème de l'ascenseur spatial, cher à Constantin Tsiolkovski.
 
- Constantin Tsiolkovski et la conquête spatiale (PDF - 11p)



- Une critique pleine de pertinence du film, écrite par Jean-Luc Algisi : 




- Une liste des inventions de Tsiolkovski : 

 




(1) Le train spatial est appelé ainsi pour désigner la technique permettant à une fusée de décoller, en lui imprimant l'accélération nécessaire pour s'arracher à l'attraction terrestre. La fusée est assemblée, à la façon d'un train, de plusieurs étages accolés les uns aux autres, et disposant chacun d'une chambre à combustion autonome. Après avoir brûlé tout leur carburant, ils se détachent les uns après les autres, et à mesure que la fusée s'élève, l'entraînent vers une accélération progressive, jusqu'à atteindre la vitesse de libération lui permettant de s'arracher à l'attraction terrestre.
La fusée Saturn V, qui s'envola vers la lune le 16 juillet 1969, suivait ce principe.

(2) Première nouvelle publiée par Constantin Tsiolkovski en 1893, Sur la Lune évoque déjà, sous la forme d'un rêve éveillé, les effets et les sensations qu'un homme éprouverait en marchant sur la Lune. Tsiolkovski  envisage ainsi une démarche légèrement planante qui s'explique par la faible gravité et qu'il assimile, dans son imagination, au saut du grillon ou de la grenouille...! (p14)



Bibliographie sélective : 


Mécaniques du ciel de Tom Bullough.

- Constantin Tsiolkovski : sa vie, son œuvre, par Arkadi Kosmodemianski, Editions en langues étrangères (1957).

- Constantin E. Tsiolkovski, précurseurs des vaisseaux interplanétaires, par Philippe Bailhache, Pont Royal (1961)

Kermite.
  

Liens :  https://1fichier.com/?fb7hdaeb7rzdnbi62593

Remux DVD (720x576 - MKV, Muet, Cartons en russe, St fr, anglais, allemand) Les St fr sont à part.

mardi 17 août 2021

Himmel Ohne Sterne - Helmut Käutner 1955 VOSTRF






Synopsis :   Après la Seconde Guerre mondiale, dans l’Allemagne des années 1950, Anna Kaminski, jeune veuve d’un mari mort à la guerre, résidente dans la Thuringe en RDA, a été séparée de son jeune fils élevé par ses grands-parents en RFA. Elle passe illégalement le rideau de fer et tente de ramener son fils vers L'Est...



Voilà une étrange impression qu'il m'est arrivé d'éprouver  en voyant Himmel Ohne Sterne pour ce que je croyais être la première fois. Car bizarrement, des bribes de cette histoire me revenaient en mémoire au fil de l'intrigue, comme autant de réminiscences d'un passé qui jaillissaient mystérieusement d'une vie antérieure. En fait, je me suis aperçu, tout étonné, que j'avais déjà vu ce film, à une époque assez lointaine, où le nom d'Helmut Käutner ne me disait absolument rien. Mais j'ai depuis découvert ce cinéaste allemand et quelle découverte ! Son humanisme m'a conquis et la modernité avec laquelle il aborde certains sujets est surprenante. Toute l'affection que je lui porte vient en grande partie de ses films tournés parfois dans des conditions surréalistes, dans le maelstrom vertigineux de la Deuxième Guerre mondiale. Romanze in Moll, (1943), Große Freiheit Nr. 7 (1944), Unter den Brücken (1945)  sont ses plus beaux joyaux cinématographiques et témoignent, à mes yeux, d'une ardente et fervente humanité, à une époque qui en manquait singulièrement. 

C'est une lumineuse histoire d'amour qui vient éclairer ce Ciel sans étoiles, brillamment mis en scène par H. Käutner. La photographie de Kurt Hasse joue intelligemment sur des éclairages contrastés pour magnifier ou assombrir des sentiments, des situations. Ombre et lumière s'adjugent un jeu perpétuel dont la nuance s'avère capitale. J'ai en mémoire pour exemple deux plans différents d'une même scène. Dans le premier, la lumière éclatante, solaire, illumine le couple amoureux qui semble nager dans une félicité, le portant vers un avenir radieux. 


Filmé en contre-plongée, dans une atmosphère solaire et lumineuse, le bonheur à l'état brut, incarné par l'espoir d'un amour radieux.



Le même  couple, la même journée, filmé un peu plus tard dans une lumière tamisée par le crépuscule du soir, sur un fond noir inquiétant, semble timoré, presque ramolli sur lui-même, laissant présager un avenir incertain.



     La même scène, avec un arrière-plan sombre et une lumière tamisée par le crépuscule du soir, comme l'amorce d'un mauvais présage.
      





En revoyant le film, le charme opère toujours, tant cette histoire d'amour filmée sans pathos, dans une Allemagne scindée en deux blocs idéologiques par la guerre froide, sonne infiniment juste. C'est un hymne à l'amour qui s'exprime par-delà les frontières, un magnifique poème amoureux entre un homme et une femme, qui s'obstinent passionnément, inconsciemment, à s'affranchir de cette frontière qui leur est imposée et bouleverse leur existence. Le drame est posé de facto et ira crescendo jusqu'à l'ultime plan final d'une cruauté poignante.

C'est aussi un film sur le destin déchirant de l'Allemagne d'après-guerre, où des familles se sont trouvées brutalement séparées par une frontière devenue infranchissable. Ce sont ces petites tragédies familiales que sait si bien mettre en scène Helmut Käutner, à travers ici l'histoire de cette femme qui, après avoir perdu son mari pendant la guerre, vit seule en RDA et veut récupérer son jeune fils, habitant sous le toit de ses beaux-parents... en RFA. 


Un style à l'épreuve de l'imagination : des cadrages d'une étonnante poésie.



Le film jette une lumière sans fard sur l'exode des Allemands fuyant l'Allemagne de l'Est. C'est au péril de leur vie que certains tentent de passer le rideau de fer, et la scène d'ouverture montre combien cette périlleuse aventure est soumise au cynisme mercantile des passeurs, le plus souvent complices des gardes-frontières. Toute une galerie de personnages, comme souvent chez Käutner, étoffent naturellement la trame du récit, et les personnages secondaires ont ce supplément d'âme qui les fait exister par eux-mêmes. À l'instar du jeune soldat russe, figure étrange et presque irréelle qui exhale une douceur et une affabilité inattendue.

Avec ce film tourné au cœur de la guerre froide, Helmut Käutner porte un regard éclairé sur le cours de l'Histoire et pressent déjà ce vers quoi l'Allemagne se dirige inexorablement : une scission, irrémédiable, à la lisière de la schizophrénie, tant politique que psychologique, dont la matérialisation la plus éloquente fut la construction du mur de Berlin. 

Le drame de l'Allemagne d'après-guerre, parfaitement résumé dans l'épilogue par la voix off du narrateur (Helmut Käutner lui-même)  fut justement celui-là :  d'avoir instauré, au sein d'un même pays, "une frontière qui sépare l'Allemagne de l'Allemagne." 



"Une frontière qui sépare l'Allemagne de l'Allemagne."



 
Les ponts sont une véritable obsession chez Helmut Käutner. Plus qu'un élément décoratif, ils sont un symbole de liberté et peuvent devenir l'emblème d'un enjeu militaire ou politique.



En 1956, Himmel Ohne Sterne fut le seul film allemand en compétition pour la Palme d'Or du  Festival de Cannes. La guerre froide battant son plein, celui-ci devint le terrain des affrontements géopolitiques. Et cette année 1956 fut particulièrement tumultueuse, tellement les litiges mirent à mal la sérénité des débats. Le principal point de discorde concernait le film de Käutner. Un article du règlement pouvant occasionner le retrait d'un film en cas d'offense au "sentiment national",  le comité d'organisation du Festival vota pour l'éviction du film de Käutner,  suite aux protestations de l'URSS qui voyait dans le traitement infligé à l'Armée rouge une atteinte à son patriotisme...   Le film fut donc retiré et la délégation allemande quitta aussitôt Cannes.

1956 sera pour le Festival de Cannes l'une des dernières années où les prérogatives politiques prévaudront outrageusement sur l'expression artistique.





Bonus : 



-Cinéma 63, n°80,novembre 1963 :   Lettre d'Allemagne par Ulrich Gregor. (PDF - 7p)





En ce début des années 60, le critique et historien du cinéma Ulrich Gregor dresse un état des lieux consternant du cinéma allemand, où seuls Wolfgang Staudt, Bernhard Wicki et Helmut Käutner trouvent grâce à ses yeux, et encore...

Faillite et misère du cinéma allemand, films conformistes et sans idée... la critique est acerbe et sinistre, et l'auteur, comparant le cinéma allemand à un arbre desséché sans sève, se permet d'affirmer sans ambages que sa disparition ne serait même pas regrettable !!! On pourra, à juste titre, s'offusquer d'un tel constat amer, à la limite du ressentiment. Le renouvellement du cinéma allemand aura bien lieu, et l'avenir donnera, fort heureusement, tort à Ulrich Gregor.   


- 20 ans de cinéma allemand par Lucien Maas. (PDF-10p)

Kermite.




Trouvé sur la Toile, le remux est issu du Blu-ray en VO. Ajout des sous-titres en français, synchronisés par mes soins et issus, eux, d'un enregistrement TV, le film étant passé il y a peu sur Arte. 


Remux Blu-Ray (1920 x 1080)


Liens Film : 

https://1fichier.com/?0obxfsrmz0g5hyb4d8df

https://1fichier.com/?6d8qb9tzeb5u74kbdno5


Lien Bonus : 

https://1fichier.com/?1qin0z5tif4x0bjca89e

samedi 22 mai 2021

Devenir Extra-Terrestre (HDTV -VF)

 





Les rêves de conquêtes spatiales deviennent aujourd'hui de plus en plus à portée de main. Mais pas encore assez vite à mon goût, malgré les progrès technologiques. Je n'ai pas eu la chance d'assister un certain 16 juillet 1969, à l'envol de la fusée Saturn V, majestueux colosse de 3 000 tonnes, s'arrachant lentement du sol dans une mer de feu pour aller défier l'espace. La vision de cette fusée titanesque, m'avait enfant ébloui, fasciné, pétrifié, et l'exaltation éprouvée à la vue des vols spatiaux ne m'a, depuis, jamais quitté.

Si je n'ai pas pu assister à cet événement historique, j'espère bien voir, en revanche, le pied des hommes fouler pour la première fois le sol martien. En matière de prédiction, je ne vais pas me hasarder à lancer une date, tellement cette entreprise hors-norme s'avère immensément complexe. Fondée sur une volonté politique claire et forte, assortie d'objectifs réalistes, elle s'effectuera nécessairement en plusieurs étapes, et demandera la collaboration de plusieurs entreprises privées, voire de plusieurs pays. Une coopération économique et technologique en somme, comme elle se fait déjà pour un grand nombre de missions spatiales. Tout le contraire du programme Apollo, qui était le fruit d'une compétition acharnée, dans le contexte de la Guerre froide, entre les deux plus grandes puissances de l'époque. 

En matière d'exploration spatiale, il est vrai que nos rêves prennent souvent le pas sur la réalité. Je ne peux m'empêcher de penser à un numéro de Paris-Match qui, publié en juillet 1969, (1) dans l'euphorie du programme Apollo, s'enflammait à juste titre sur les perspectives d'explorations spatiales qu'on imaginait fructueuses. À la suite de l'exploit réalisé par les astronautes Neil Armstrong, Buzz Aldrin et Michael Collins, on imaginait déjà que l'homme irait fissa construire des bases lunaires souterraines creusées dans la roche, avec piscines et salles de sport, pour y vivre en sélénites... Quant à savoir de quoi les hommes allaient se nourrir pendant leur séjour,  c'est assez simple : la nourriture serait fabriquée et obtenue à partir de la roche basaltique, (!) transformée, selon les besoins, en steaks de plastique, laitages de synthèse, ou, graal suprême, pâtisseries de laboratoire ! Des usines électroniques assemblant des micro circuits seraient construites et enverraient sur Terre, par fusée-cargo, les dernières innovations technologiques. Estampillées non pas, Made in China, mais bien, « Made in the Moon » !  Les élucubrations futuristes de Marc Heimer prêtent à sourire aujourd'hui, mais il reste que l'incroyable défi de faire marcher l'Homme sur la Lune, nous a donné des rêves d'aventures démesurés. 

Seulement, l'enthousiasme des débuts est vite retombé, et depuis le dernier vol d'Apollo 17, en 1972, la conquête de la Lune a été jetée aux oubliettes, et les vols habités drastiquement confinés à la seule orbite basse. Il semblerait que la donne ait changé depuis qu'on a découvert de l'eau sous forme de glace sur la Lune, et qu'on projette sérieusement d'y retourner, avant d'envisager d'aller poser le pied sur Mars. La construction d'une station orbitale lunaire constituerait une sorte de camp de base idéal avant l'ultime chevauchée vers la planète rouge. Afin de préparer nos astronautes à des voyages plus longs, soumis aux radiations et au rayonnement cosmique. Les projets Artemis ou Lunar Gateway sont dans les cartons de la NASA, laquelle semble enfin afficher, en matière de vols habités, des ambitions retrouvées. Mais il faudra sans doute aussi compter avec les Chinois, qui ont envoyé avec succès un rover sur la face cachée de la lune, et viennent de faire atterrir Zhurong sur la surface de Mars ! Si la NASA espère envoyer une fusée pour Mars en 2030, d'autres scientifiques, un peu plus prudents, nous avertissent déjà que ça ne sera pas avant...2050 ! Rendez-vous est pris. J'aurai près de 80 ans, et j'espère bien  être encore là pour être  témoin de cette incroyable aventure humaine et apprécier pleinement cet exploit forgé à la poigne de nos rêves.

À tous ceux qui ne comprennent pas pourquoi sont englouties des sommes jugées parfois pharaoniques dans des programmes spatiaux, je répondrai deux choses : d'abord, que ramenées proportionnellement par contribuable, les sommes deviennent presque dérisoires. Par exemple, la mission Rosetta, portée et financée par l'ESA, a coûté 1,5 milliards d'euros, auxquels la France a contribué à hauteur de 250 millions d'euros. Divisez cette somme par le nombre de contribuables sur une période de 20 ans, (temps qu'a duré la mission) et vous aurez une idée assez précise du montant astronomique sorti de la poche du contribuable : même pas un euro !

Ensuite, c'est parfaitement méconnaître d'où nous venons : comment ignorer que nous sommes une partie intégrante du monde du vivant, dont l'ADN s'inscrit dans une logique naturelle d'expansion et de conquêtes ? Explorer, pour s'approprier de nouveaux environnements, est bien la marque emblématique du vivant. Depuis que la vie a émergé des océans pour aller s'établir sur la terre ferme, les continents, et aujourd'hui l'espace sidéral, son rayon d'action n'a jamais cessé de s'agrandir. Ainsi va le mouvement de la vie.

Mais il est tout aussi vital, pour nous, de savoir d'où nous venons, pour mieux comprendre notre monde. Et satisfaire notre soif de connaissances est une  nécessité. Depuis la nuit des temps, depuis que l'Homme a levé les yeux vers le ciel, pour en contempler la beauté et les mystères, nous sommes perpétuellement happés par le désir d'explorer l'inconnu, de mieux l'approcher pour en saisir les méandres, obnubilés par cette Terra Incognita, sur laquelle nous voulons fièrement poser notre empreinte. Ainsi va l'Homme, mû par une curiosité naturelle, grâce à laquelle il ne peut s'empêcher de se créer de nouveaux défis. Voilà ce qui détermine notre condition et nous a amené à délaisser nos grottes caverneuses, pour devenir ce que nous sommes aujourd'hui.

Si le robot Perseverance qui s'est posé avec succès sur Mars, apportait la preuve d'anciennes traces de vie microbienne, cette découverte fantastique révolutionnerait notre façon de voir le monde, et donnerait à penser, que le vivant n'est pas l'apanage de notre seule Terre. Au regard du nombre d'étoiles et de galaxies peuplant l'Univers,  les probabilités penchent en faveur de la présence de la vie ailleurs que chez nous, quand bien même ses conditions d'apparitions obéiraient à une collusion de circonstances exceptionnelles. Je suis personnellement convaincu que la vie est bien présente sur d'autres planètes, sous des formes dont nous n'avons même pas idée. Mais cette croyance, qui m'a toujours habité, n'a aucun poids sans l'once d'une observation empirique qui viendrait la confirmer. 

Aller sur Mars, oui, mais pour y faire quoi ? Certainement pas pour y planter un drapeau, ramasser de jolis cailloux, et revenir dare-dare. Le but est tout autre. Il ne s'agit pas de la visiter, mais bien de l'habiter. À l'image de ce qui se fait actuellement  en Arctique, nous pourrions envisager l'implantation d'une base scientifique pour mieux étudier Mars, avant d'aller préparer sérieusement une future et hypothétique colonisation. Quoi qu'il en soit, nous avons besoin d'un programme spatial ambitieux, à la mesure de nos connaissances technologiques, pour porter ce projet d'exploration risqué en terre martienne. Aucune aventure humaine de cette envergure ne pourra se réaliser sans mobiliser toutes les énergies possibles. Sans compter qu'un tel programme devra nécessairement trouver l'assentiment et l'appui du public. Car, quand il s'agit de dépenser l'argent du contribuable, il est bon que celui-ci cautionne et approuve ces choix budgétaires qui, dans le cadre d'un vol habité sur Mars, prendront des proportions substantielles. 

C'est à cette condition qu'on pourra mieux cerner, entreprendre et mettre en pratique ce vieux rêve d'exploration martienne. Quel intérêt à entreprendre ce long voyage sur Mars pour n'y réaliser finalement que des expériences scientifiques, dont le public ne saisirait pas les enjeux  ?  L'exploration spatiale est avant tout une aventure humaine. Elle a besoin d'une histoire, d'un récit pour s'accomplir, d'une mythologie motrice à laquelle l'humanité est prête à s'identifier. Depuis la nuit des temps, Mars fait rêver, jamais aucune autre planète n'aura exercé, dans l'imaginaire populaire, autant de fascination et de fantasmes mêlés. Elle pourrait bien devenir un formidable catalyseur d'innovations technologiques. L'histoire montre, en effet, que l'industrie spatiale peut faire, en peu de temps, des bonds de géant, mais il faut s'en donner financièrement les moyens et porter un projet visionnaire d'une réelle ampleur. 

Elon Musk semble aujourd'hui cristalliser la démesure du rêve spatial, capable de booster non seulement les techniques d'ingénierie, mais de porter un projet fou, celui de faire vivre des hommes et des femmes sur Mars. Loin de n'être qu'une lubie de milliardaire, cette idée saugrenue, irrationnelle, est portée par la conviction que le sort de l'humanité est en jeu. Il veut vraiment envoyer des hommes et des femmes coloniser Mars, parce que c'est une conviction qu'il a toujours eue, qui le guide continuellement, et se trouve à l'origine du développement de sa société SpaceX. Cette perspective de colonisation que certains réprouvent ou jugent irréaliste, improbable et inutile, moi, je la trouve incroyablement excitante, même si potentiellement dangereuse et mortelle. Bien que Mars soit une planète physiquement hostile pour nous, humains, à mon sens, rien n'arrêtera l'homme dans son désir d'exploration. J'aime à citer Constantin Tsiolkovski, père de l'astronautique et de la fusée spatiale moderne, qui écrivait il y a un siècle :   « La terre est le berceau de l'humanité, mais on ne passe pas sa vie dans un berceau. »  

L'engouement pour Elon Musk, personnage iconoclaste, prouve qu'une partie de l'humanité est même prête à prendre tous les risques pour vivre cette aventure spatiale, et que les sacrifices qu'elle consent à subir, ne lui font absolument pas peur.










Mars, comme vous ne l'avez sans doute jamais vue. La caméra HIRIS, embarquée sur la sonde Mars Reconnaissance Orbiter, nous offre une série de clichés d'une incroyable beauté. 



Alors, allons-nous devenir Extra-Terrestres ? Rêve, fantasme, ou bientôt réalité ?  Le documentaire de Ruth Chao analyse les différentes étapes qui vont permettre, en théorie, à l'Homme de donner corps à ses rêves d'exploration spatiale. Et la grande question qui anime les scientifiques aujourd'hui est celle de la vie. Mars cristallise tous les espoirs placés dans cette quête du vivant. Petite sœur jumelle de la Terre, elle pourrait, en effet, abriter d'anciennes traces de vie depuis que l'on sait, avec certitude, que des étendues d'eau y couvraient sa surface, et que des sols argileux y ont été découverts. À rebours de la Terre, dont la tectonique des plaques a complètement restructuré la surface, Mars est un livre ouvert qui a gardé intactes les traces primitives de son passé géologique. Elle possède, incrustée dans ses roches, la mémoire vivante de ce qui s'est passé il y a près de 4,5 milliards d'années.

Voilà pourquoi envoyer des robots sur Mars permettra de mieux comprendre ce qui s'est passé au début de la formation de notre planète, avec l'espoir, peut-être, de savoir comment les éléments prébiotiques se sont structurés pour former les premières briques du vivant. Étudier Mars nous aidera à mieux cerner ce fil si ténu qui sépare le vivant de l'inerte. Bien sûr, toutes les missions sur Mars auront pour objectif de savoir si une chimie du vivant a pu se produire, et dans la négative, question tout aussi fondamentale, pourquoi elle ne s'est pas réalisée. Assez proche de la Terre il y a 4,5 milliards d'années, Mars a par la suite subi des évolutions différentes, mais s'il y a eu en ces temps reculés l'amorce d'une chimie microbienne, alors la vie pourrait bien être plus présente qu'on ne le pense dans l'univers. Et la question métaphysiquement angoissante de savoir si nous sommes seuls, trouverait, enfin, un début de réponse.


Mars a parfois des airs étrangement familiers. Cette petite sœur jumelle de la Terre pourrait bien livrer une réponse définitive à la question qui obsède tant les scientifiques : y a-t-il eu de la vie sur Mars ? 




Ce voyage sur Mars, c'est surtout un nombre impressionnant de défis technologiques, psychologiques,  biologiques et humains à relever. Ils se dressent devant nous, telles des montagnes infranchissables. Serons-nous capables de les surmonter pour réaliser ce projet ambitieux ?

En tentant d'aller coloniser Mars, ou tout du moins de s'y installer provisoirement, l'Homme risque bel et bien de devenir lui-même ce martien qu'il s'est tant complu à imaginer des décennies durant ! Car si le Martien reste dans l'imaginaire populaire la figure emblématique de l'Extra-Terrestre, le premier Extra-Terrestre officiellement reconnu sera sans doute l'homme lui-même. Ce voyage vers la planète rouge préfigure une nouvelle ère d'exploration qui amènera, à long terme, l'espèce humaine à s'extraire du cocon terrestre pour s'expatrier vers d'autres planètes, sous d'autres cieux. Même si certains scientifiques en doutent, je crois que le vol habité constitue l' enjeu majeur des prochaines décennies, et tentera d'apporter une réponse définitive à la question de savoir si nous sommes seuls dans l'univers. Si nous voyageons dans l'espace, et ce n'est pas là le moindre des paradoxes, c'est aussi pour savoir d'où nous venons. L'exploration spatiale essaye d'apporter une réponse à la question vertigineuse de nos origines. 

Bien sûr, chaque défi technologique ouvre de nouveaux espaces de connaissance, et nous ramène immanquablement à la question de nos origines et de celle de l'Univers. Si la théorie du Big Bang fait aujourd'hui consensus parmi les scientifiques, elle se heurte néanmoins à une question vertigineuse :  qu'y avait t-il avant ? Cette question, que je me suis posée mille fois, est juste impensable, et renvoie inévitablement aux mystères de nos origines. Comment comprendre qu'il n'y ait rien avant le Big Bang, que le temps n'existait pas ? Comment peut-il seulement ne rien avoir ? Je ne sais pas comment comprendre ce rien. Comment ce rien se traduit-il en physique ? Et surtout, comment comprendre que l'univers se soit formé, développé, complexifié à partir de ce rien, ou à partir de rien  ? C'est juste incompréhensible, mais ce n'est pas parce que nous ne le comprenons pas, que nous ne le concevons pas, que nous ne le conceptualisons pas, que la chose est impossible. Einstein était persuadé que Dieu ne jouait pas aux dés, mais essayer de comprendre l'univers, c'est déjà  présupposer une finalité à un monde qui n'en a, peut-être, pas.



(1) Paris-Match  n°1053 - 12 juillet 1969 (p 60 à 66).


Bonus :


Vidéos : 


Dans la collection Science et Vie

-  Entretien avec l'astrophysicien Francis Rocard  qui fait ici le point sur les dernières missions sur Mars, et notamment la dernière, Perseverance, dont il donne un aperçu détaillé des différentes phases. (HDTV -Ts- 16mn)

La course à la planète rouge. (HDTV - 2018 - VF - Ts - 45 mn)

- La colonisation de Mars. (HDTV - 2015 - VF - Ts - 21 mn) 

Crash sur Mars. (HDTV - 2018 -  VF - Ts - 44 mn) Cette simulation d’un vol sur Mars, avec son lot d’imprévus, participe davantage du récit de fiction que du documentaire scientifique. On appréciera toutefois les interventions éclairantes de Robert Zubrin, spécialiste en ingénierie spatiale, et fondateur de la Mars Society.  

Mars l'ultime frontière. (HDTV - 2018 - VF - Ts - 52 mn) Le documentaire vaut surtout pour la présentation du moteur de la (future) fusée magnéto-plasma à impulsion spécifique variable (VASIMR)  qui permettrait de faire le voyage de la Terre vers Mars en seulement deux mois. Cette fusée au plasma développe un moyen de propulsion, qui n'est pas encore, à l'heure actuelle, maîtrisé. Il s’agit, ni plus ni moins, de chauffer électriquement un gaz (l’argon) pour le transformer en plasma de plusieurs millions de degrés, et provoquer de fortes accélérations. Mais il est bien évident qu'à cette température, les parois de la fusée n'y résisteraient pas, d'où l'utilisation de champs magnétiques. Ce moyen de propulsion développé depuis une trentaine d'années par un ancien astronaute, Franklin Chang-Diaz, n'en est encore qu'au stade expérimental. 

ExoMars; à la conquête de la planète rouge, nous fait part des déboires et imprévus qui ont émaillé cette mission spatiale ambitieuse, orchestrée par l'ESA. Dommage que le documentaire ne s'intéresse qu'aux préparatifs de la mission, et non à ses résultats effectifs. ExoMars fut malheureusement entaché par le crash du petit module atterrisseur Schiaparelli qui s'est écrasé à la surface de Mars. Par contre, la sonde TGO réussira sa mise en orbite autour de Mars, et sa caméra CaSSIS embarquée, nous en révélera des images saisissantes. (HDTV - 2016 - VF - 53 mn -Ts) 

- Extrait du DVD Des étoiles plein les yeux : 

- La recherche spatiale, pour ou contre ? André Brahic. (Remux DVD - MKV - 4mn)

- Le robot aux yeux chimiques. Violaine Sautter. (Remux DVD - MKV - 4mn)

- On saura bientôt s'il y a de la vie sur Mars. Jean-Pierre Bibring. (Remux DVD - MKV - 3mn)




-  Figurant en bonus sur le Blu-Ray de la série docu-fiction, Mars, (2016) de Ron Howard et Brian Grazer,  le témoignage d'une pléiade de scientifiques qui affichent leur enthousiasme communicatif (!) sur les chances de réussite d'un vol habité sur Mars, et  tentent d'apporter des solutions concrètes aux nombreuses difficultés qui ne manqueront pas de se présenter aux astronautes. (Remux Blu-Ray - VOSTFR - MKV - 35 mn)

- L'homme qui voulait plonger sur Mars. (HDTV - 2017 - 86 mn - Ts ) Après la Lune, Mars... En 2030 paraît-il....Mais la somme des défis à surmonter pour réaliser ce rêve de conquête spatiale totalement démesuré est assez effarante. Personnellement, vu l'ampleur de la tâche, je pencherais plutôt pour 2050...

- Mars, 24 heures sur la planète rouge. (HDTV - 2019 -M2ts - 2,63 Go) Mars comme vous ne l'avez sans doute jamais vue. La caméra Hirise nous offre des images de la planète rouge d'une précision fabuleuse, livrant des paysages martiens d'une beauté stupéfiante, aux formes parfois surréalistes et soumis, comme sur Terre, aux vicissitudes des saisons. Avec, en filigrane, l'éternelle question qui taraude tant de scientifiques et motive toutes les missions martiennes : y a-t-il eu de la vie sur Mars ?

- Roving Mars.  (Remux Blu-Ray - 2006 - VOSTFR+VF - MKV - mn)   Nous voilà dans les entrailles de la NASA pour assister à la confection des robots Spirit et Opportunity destinés à se poser sur Mars. Le documentaire insiste notamment sur les difficultés techniques de cette mission périlleuse. 




- Radio  : 



Sur Mars : 


SF : Objectif Mars. (France Culture 2019 - FLAC - 47mn) Le mythe du Martien à travers la littérature et le cinéma. Ou comment, dans l'imaginaire populaire, l'image du Martien a évolué au fil du temps. Avec les interventions de Jehanne Rousseau, Danièle André  et Aurélie Villers. (France Culture 2019 - FLAC - 58mn)

-  Objectif planète rouge. Un entretien fascinant avec l'astrophysicien Jean-Pierre Bibring, qui nous offre une piste de réflexion sur les conditions qui ont présidé à l'émergence du vivant, et met en brèche, au passage, quelques idées reçues sur l'habitabilité d'une planète qui présuppose une distance idéale entre une planète et son étoile. En fait, nous explique Jean-Pierre Bibring,  la capacité d'une planète à abriter la vie ne dépend pas fondamentalement de sa distance au soleil. Elle est surtout liée à des processus internes de radioactivité et de tectoniques des plaques,  dont l'activité permet de créer un effet de serre et une atmosphère.  (France Culture - FLAC -60 mn)

- "La question est de savoir si Mars a été habitée"Jean-Yves Le Gall, président du Centre national d'études spatiales, et le planétologue François Forget font le point sur les dernières missions en partance vers Mars. Avec, en toile de fond, l'émergence de nouveaux acteurs économiques dans l'industrie spatiale, tels les Emirats arabes unis, qui ont mis sur pied la sonde Amal. Ayant pour but d'étudier la météo sur Mars, elle vient d'être mise en orbite avec succès en février de cette année. (France Inter 2020- FLAC - 24 mn)

- Conquête de Mars : un chemin encore long ! Quelques spécialistes nous énumèrent les obstacles à franchir pour réussir à poser un vaisseau spatial sur Mars, et la liste est plutôt longue ! ( France Inter 2020 - FLAC - 22 mn) 

- Prochain arrêt : Mars ? (France Culture 2018 - FLAC -59 mn) Christophe Lasseur et François Forget

- Plus trop seul sur Mars ? (France Culture 2021 - FLAC -59 mn)

- Objectif Mars. (France Inter 2017 - FLAC - 46 mn) avec le réalisateur Thierry Robert, auteur du documentaire L'homme qui voulait plonger sur Mars. 

- Objectif Mars : des missions et des hommes.  Avec Francis Rocard. (France Inter 2020 - FLAC - 55 mn)

- La vie sur Mars, mode d'emploi. (France Inter 2017 - FLAC - 54 mn) Avec les interventions de Florence Porcel et du planétologue François Forget.

- La vie sur mars est-elle vivable ? Assurément, certains le croient... ( France Culture 2016 - FLAC - 58 mn)

- Mars : l'eau, l'air, la vie ? ( France Culture 2018 - FLAC - 58 mn) C'est toujours un plaisir que d'écouter François Forget parler de Mars avec autant de passion et de ferveur. Le planétologue émet quelques hypothèses sur la disparition de l'atmosphère martienne.  

- La planète Mars, ce sont les archives perdues de la Terre. (France Inter 2020 - FLAC - 54 mn) Nous voilà en compagnie de Violaine Sautter, géologue et chercheuse, grande amoureuse des pierres et des cailloux. Elle nous raconte comment lui est venue sa fascination pour la planète rouge. Ce portrait brossé dans l'intimité d'une conversation est aux antipodes de l'image d'Epinal du chercheur que l'on peut se faire. Violaine Sautter  déploie avec nonchalance une inclination naturelle à la rêverie et au voyage. Au son de sa voix si douce et de son phrasé si particulier, elle nous embarque sur les rivages martiens à travers un cheminement méditatif diablement stimulant. Si la chercheuse a la tête dans les étoiles, elle a, par contre, les pieds bien sur terre. C'est en effet elle qui a collaboré à l'élaboration du laser français ChemCam, en activité sur le robot Curiosity envoyé sur Mars. C'est encore elle, qui participe à la mission Perseverance, grâce à l'instrument embarqué, Supercam, dont la tâche est d'analyser la composition chimique des roches martiennes. Une belle consécration pour celle qui aime tant sonder le cœur des pierres.

- Curiosity sur Mars : l’espace est-il l’avenir de l’Homme ?  (France Culture 2013 - FLAC -60 mn)  Une table ronde diablement animée et tout en émulation. Patrick Baudry échauffé par le manque d'ambition du CNRS et de l’ESA en matière de vols habités, incapables, à ses yeux, d’avoir un projet spatial visionnaire, se pose en contradiction flagrante avec Francis Rocard, responsable des programmes d'exploration du système solaire au CNES.  Le débat est vif, parfois tendu, Patrick Baudry pestant contre les milliards dépensés avec nos impôts dans l'ISS, alors que Mars nous tend les bras. Si l'ISS a bien englouti des milliards d'euros, elle s'avère pourtant nécessaire dans l'optique d'un long séjour de l’Homme dans l’espace. On ne peut tout de même pas envisager un vol habité au long cours sans étudier a minima les effets physiologiques et psychologiques de l'impesanteur sur le corps humain. Mars n'est pas la Lune, et si on envisage d'y envoyer des hommes, le mieux est qu'ils en reviennent vivants...! Je m'étonne que Patrick Baudry feigne d'ignorer l'utilité de ces missions scientifiques à bord de l'ISS, mais à la lumière de ses récentes déclarations excessives pleines d'aigreur et de rancœur sur Thomas Pesquet, on peut légitimement se demander quelle mouche a donc piqué Patrick Baudry ?

- Atterrissage du rover Perseverance : pourquoi autant d'engouement autour de la planète Mars ?  (France Inter 2021 - FLAC - 37 mn) L'astrophysicien Francis Rocard et le planétologue William Rapin répondent aux questions des auditeurs.



Sur l'exploration spatiale : 


- La grande aventure de la conquête de Mars. L'astrophysicien Francis Rocard fait l'inventaire des principales missions qui ont permis d'affiner nos connaissances sur Mars. (France Inter 2018 - FLAC - 54 mn)

- Exploration spatiale : des robots ou des hommes ? (France Inter 2018 - FLAC - 52 mn)

- SpaceX la nouvelle course à l'espace ? (France Culture 2018 - FLAC -58 mn)

- Qui arrêtera Elon Musk ? (France Culture 2020 - FLAC -58 mn) 

- Elon Musk, l'entrepreneur interstellaire. (France Culture 2021 - FLAC -58 mn)

- L'espace à quoi bon ?  (France Culture 2019 - FLAC -54 mn) Un débat entre Francis Rocard et l'historien des sciences, Jacques Arnould, sur l'utilité des vols spatiaux. Tous deux tentent d'apporter des réponses convaincantes aux sempiternels  "à quoi ça sert" et "ça coûte trop cher."  Et ils le font plutôt bien. (France Culture 2019 - FLAC -45 mn)

- Aux origines de la conquête spatiale. (France Culture 2018 - FLAC -59 mn)

- Conquête spatiale : Mars, ça repart ? (France Culture 2018 - FLAC - 40 mn)

- L'esprit de conquête. (France Culture 2018 - FLAC - 59 mn)

- L'épopée de l'exploration spatiale.(France Inter 2020 - FLAC - 42 mn)   

- Les nouveaux aventuriers de l'espace. Le privé dans la course aux étoiles.  (France Culture 2015 - FLAC - 54 mn) Ces nouveaux aventuriers montrent combien l'arrivée du privé dans le spatial a complètement changé la donne. Le New Space  ouvre une nouvelle ère spatiale en bouleversant le marché des lanceurs. Le Traité de l'espace signé en 1967 régissant le cadre juridique de l'exploration spatiale risque bientôt de voler en éclats...  

- Nouvelles frontières de la conquête spatiale. (France Culture 2015 - FLAC - 54 mn) Les spationautes Jean-Loup Chrétien, Claudie et Jean-Pierre Haigneré, Léopold Eyharts, Jean-François Clervoy et Michel Tognini nous font part de leur expérience à bord de la station spatiale internationale et de leur  émerveillement face au spectacle offert par la beauté de notre planète. Le témoignage de Claudie Haigneré m'a laissé rêveur :  quel spectacle époustouflant que de pouvoir écouter La Callas au casque, en contemplant notre belle planète bleue à travers la Cupola de l'ISS ! 

- Du tourisme spatial à la colonisation céleste. (France Culture 2021 - FLAC - 58 mn)

- Voyage spatial vers l'infini et au-delà. (France Culture - FLAC - 59 mn) Stéphane Mazouffre et Richard Heinemann mettent le nez sous le capot des fusées et nous présentent les différents moyens de propulsion, actuels et futurs.

- Terraformation, le grand déménagement.  (France Culture 2018 - FLAC - 58 mn) Avec l'incontournable Jean-Pierre Bribing, manifestement peu enclin à penser que la Terraformation soit la solution idéale aux astronautes qui voudraient rendre Mars habitable en créant les conditions climatiques propices à accueillir la vie.



Les mystères de l'Univers : 


- David Elbaz, astrophysicien. (France Inter - 2017 - FLAC - 43 mn)

- À la recherche de la vie dans l'univers.  (France Culture 2020 - FLAC - 58 mn) Avec sa verve et son humour habituels, André Brahic nous fait faire un petit tour du système solaire et de l'univers dans une quête effrénée du vivant. 

- Qu’est-ce que le vivant ? (France Culture 2016 - FLAC - 59 mn) Intarissable Jean-Pierre Bibring, donnez-lui la parole, et vous ne pouvez plus l'arrêter, et c'est tant mieux, tellement ce qu'il dit est passionnant. Il nous convie à nous interroger sur les origines du vivant. L'astrophysicien formule l'hypothèse que l'émergence du vivant est le fruit d'une incroyable succession de contingences, qui l'amène à supposer que ce qui s'est produit sur Terre, ne peut finalement arriver qu'une seule fois. La collision d'une planète avec la Terre qui a donné naissance à la Lune, (laquelle a permis la stabilité de l'axe de rotation de la Terre), ou encore la migration interrompue de Jupiter vers le soleil sont quelques-uns des événements astronomiques qui incitent JP Bibring à penser que l'apparition de la vie est intrinsèquement liée au hasard, et que la Terre est unique. Mais en sommes-nous certains ?  Sommes-nous sûrs que le vivant ne puisse pas émerger dans d'autres conditions et circonstances ? JP Bibring semble penser qu'il est illusoire de vouloir absolument chercher la vie ailleurs, puisqu'elle est le fruit d'un processus évolutif unique, qui a une chance infinitésimale de se reproduire, tel quel, dans d'autres systèmes solaires. Personnellement, au vu du peu que nous connaissons de l'univers et des systèmes solaires (le nôtre y compris), je ne le crois pas, mais je rejoins Jean-Pierre Bibring lorsqu'il affirme que le vivant en lui-même, est un des possibles, parmi une multitude d'autres possibles, et que nous pourrions finalement découvrir autre chose que la vie.  

- L'histoire de la théorie dite du "Big Bang" :  une succession de malentendus. (France Culture 1996 - FLAC - 30 mn)  L'astrophysicien Marc Lachièze-Rey  revient sur l'émergence de la théorie du Big Bang au cours du 20ème siècle.

- Jean-Pierre Bibring, astrophysicien. (France Inter 2015 - FLAC - 54 mn)  Un petit cours d'histoire des sciences. Vivifiant.


Livres et revues : 



- Elon Musk par le journaliste Ashlee Vance. Indispensable pour mieux cerner le personnage et comprendre la réussite de SpaceX.  Elon  Musk a révolutionné l'industrie spatiale grâce à des méthodes de management efficaces, un travail acharné, et s'est révélé, au final, un partenariat indispensable de la NASA. Sa philosophie se résume à ce slogan édifiant : réaliser l'impossible. Il pourrait bien concrétiser ce rêve un peu fou  : aller sur Mars. (PDF - 368p)





- Paris-Match Hors-Série avec une série d'interviews  de Francis Rocard, Jean-Yves Le Gall, Jim Lovell, Buzz Aldrin, Thomas Pesquet, Jean-Loup Chrétien, Claudie Haigneré. Passionnant ! Paris-Match a mis le paquet pour concocter ce numéro spécial dédié à la conquête spatiale ! 





- Ciel et Espace Hors-Série 2017. L'Homme sur Mars. Le défi du siècle.  ( (Extraits - PDF - 83p)

- Ciel et Espace n°543. L'Homme sur Mars. À quel prix ?  (PDF - 9p)

- Ciel et Espace n°574.  (PDF - 12p)

- Ciel et Espace n°550.  (PDF - 8p) Mars sur Terre.

- Ciel et Espace n°507. Vie sur Mars. Une recherche déroutante. (Août 2012 -PDF - 3p)

- Ciel et Espace n°573. La nouvelle étoffe des héros. (Octobre-Novembre 2020 -PDF - 6p)

- Mars planète bleue ? de Jean-Pierre Bibring. Édition Odile Jacob, 2009. (Extraits - PDF -  4p)

- Dernières nouvelles de Mars, de Francis Rocard. (PDF -132p)



2040 tous dans l’espace. Hugo&Maxime Lisoir. Alisio,2021. (Extraits - PDF -14 p)  

- Des étoiles et des hommes de Giovanni Bignami. Édition Cherche Midi, 2012. (Extraits - PDF - 4p)

- 1926 la première fusée spatiale. Les grands découvreurs de l'espace : de l'Antiquité à nos jours. Édition Atlas, 2011. (Extraits - PDF - 2p)

- L’homme de Mars. Maupassant. (PDF - 4p) 

- Paris-Match  1969.  ( (Extraits - PDF - 8p) Marc Eimer nous fait doucement rêver avec ses scénarios futuristes de bases lunaires !




- Vaisseaux spatiaux, une histoire illustrée du réel et de l’imaginaire. ( (Extraits - PDF - 14p)




Superbement illustré, cet ouvrage retrace l'histoire des pionniers de l'astronautique et l'évolution des vols spatiaux. Hommage à Constantine Tsiolkovski, Hermann Oberth, Robert Goddard, Max Valier.... (PDF - 16p)  

 

Audio : 


- Mars.Jean-Pierre Bibring. (Flac - 52 mn)    




1.40 ans d'exploration spatiale.

2.Mars, une planète unique

3.Cratères, plaines, volcans et gorges

4. Traces d'eau, traces de vie ?

5.Les programmes d'exploration de Mars.

6.Niches, microfossiles et organismes vivants.




Petite liste de livres de vulgarisation scientifique qui se laisse facilement dévorer :



- Chronique des atomes et des galaxies, d'Hubert Reeves, Édition du Seuil, 

- 2040, tous dans l’espace  ? Hugo et Maxime Lisoir. Alisio, 2021.

- Mars planète bleue ? de Jean-Pierre Bibring. Édition Odile Jacob, 2009. 

- Des étoiles et des hommes de Giovanni Bignami. Édition  Cherche Midi, 2012. 

- De Feu et de Glace, planètes ardentes. André BrahicÉdition Odile Jacob, 2010. 



...et de films sur Mars  à découvrir :  


- Himmelskibet. (Holger-Madsen, 1918) Une curiosité kitsch où les Martiens en vénérables pacifistes végétariens s'appliquent à faire la morale à nos courageux astronautes, qui débarquant de leur gros astronef, grenades à la main, ne sont pas venus sur Mars avec les meilleures intentions...! DVD Nordisk Film.


- Aelita. (Yakov Protazanov, 1924)  Une évocation de Mars avec ses décors futuristes aux lignes géométriques avant-gardistes  et ses costumes exotiques, mais l'épisode martien sert de prétexte à une immersion dans la Russie du début du 20e siècle. BO magistrale et envoûtante de Philip Glass.  DVD Éditions Montparnasse, 2010.


- Les envahisseurs de la planète rouge. (William Cameron Menzies, 1953)  Un film merveilleusement naïf dédié à l'enfant qui sommeille en nous.  DVD Artus, 2011.


- La Martienne diabolique. (David MacDonald, 1954)  Pamphlet féministe résolument loufoque !  DVD Bach Films, 2012. 


- Mission to Mars  de Brian De palma, (2000) se sert du fameux visage de Mars (configuration du paysage martien prenant la forme d'une figure humaine) découvert par la sonde Viking 1, pour évoquer la présence d'une vie mystique extraterrestre, nimbée d'un halo de mystère. Cette rencontre du 3e type exprimée à travers un esthétisme singulier m'a plutôt décontenancé, et je trouve que c'est le point faible du film, qui ne manque pourtant pas de souffle, loin de là, et regorge de fulgurances visuelles d'une beauté sidérante. Blu-Ray Studio Canal, 2009.



- The Last Days on Mars. (Ruairi Robinson, 2013)  Voilà un film à petit budget qui prouve qu'on peut faire bien avec peu. Pas besoin d'effets spéciaux mirifiques pour évoquer Mars et ses dangers potentiels. Les paysages martiens ressemblent étrangement à ceux de la Terre. The Last Days on Mars est efficace dans sa réalisation, assénant un suspense juste assez flippant pour vous aplatir dans votre fauteuil comme une crêpe. Et mine de rien, sous ses airs horrifiques, le film développe un point de vue que je trouve, au fond, assez réaliste, et plutôt inquiétant : si les bactéries ou autres virus ont déjà sur Terre un pouvoir de nuisance avéré, potentiellement mortel, a fortiori, la perspective de découvrir d'autres formes de vie microbiennes extraterrestres n'augure pour nous, humains, rien de bon. Le pire, dans l'hypothèse où on découvrait des formes de vies extraterrestres, est sans doute à craindre pour nos explorateurs ! Blu-Ray, TF1 Studio, 2014.


- Seul sur Mars. (Ridley Scott, 2015)  Naufragé de l'espace, Matt Damon, transformé en MacGyver botaniste, fait le show à lui tout seul, et prouve, in fine, que les vrais martiens sont bien les hommes. Blu-Ray, 20th Century Fox, 2016.


- Mars (2016) : cette série alterne, de façon inattendue, originale et pédagogique, fiction et documentaire, histoire de nous rendre un peu moins bêtes en nous divertissant. Une sacrée réussite  !  Blu-Ray, 20th Century Fox, 2017.


Quelques blogs ouverts sur l'exploration spatiale où le rêveur que je suis aime souvent se perdre  : 

Blog culture martienne

Exploration spatiale - Blog Pierre Brisson

Blog Charles Frankel







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Voilà à quoi pourrait ressembler la future fusée qui enverrait les premiers hommes sur Mars,  un prototype de la Starship, développé par Elon Musk.







Ce croquis tenu secret par la Nasa nous donne une idée assez précise de la folie des hommes. Pas sûr pour autant que le vaisseau suffise à susciter l'enthousiasme des astronautes !  Ah, il me semble justement en voir un, accompagné d'un employé de la NASA, se diriger vers la fusée, mais oui, c'est ça, l'astronaute fait mine de monter les marches, mais dans un mouvement brusque, se ravise aussitôt : 
- Vous ne croyez tout de même pas que je vais monter dans un engin pareil ? 
- Ne vous inquiétez pas, tout est automatisé. Enfin presque...( l'officiel invite l'astronaute, visiblement peu rassuré, à s'asseoir dans cette drôle de capsule ) Regardez-moi un peu ça, tout confort, électricité, eau, et trois bonbonnes d'oxygène à votre disposition pour ce long périple. N'oubliez pas de mettre votre ceinture, ça risque de chahuter pas mal au décollage !  
- Une fois sur Mars, là-haut, je fais quoi au juste ?  Demande l'astronaute un brin décontenancé. 
- Vous allez faire joujou avec votre pelle et votre seau, y a plein de jolis cailloux à ramasser !
- C'est une blague, c'est tout ??
- Plaignez-vous, tout le monde n'a pas la chance de se payer des vacances aux frais du contribuable. 
- Je rentre quand ?
- Comment... on ne vous a donc rien dit ?
- Quoi donc ?
- ... qu'il n'y aura, hélas, pas de retour.
- Mais je veux revoir ma femme et mes gosses !! 
- Vous savez, y a Skype pour ça. 
- Et pour la bouffe, je fais comment ?? 
- Ne vous en faites pas, vous ferez pousser des patates en serres. On vous a laissé deux, trois plants de patates et des sacs de terreau.
 - Mais c'est du dé-lire! Laissez-moi sortir de là ! Je ne veux pas aller sur Mars ! L'astronaute, paniqué, essaie de s'extraire, mais l'officiel lui barre la route, le repousse et referme violemment l'écoutille.
- Ah, une dernière chose, s'empresse-t-il de rajouter à travers le hublot. Une fois arrivé sur Mars, vous risquez d'avoir de la compagniiiiie.... ! 



 
Bon voyaaaaage !!
Dans un vacarme assourdissant, un affreux bruit de casseroles, le vaisseau  prend son envol, embrase l'atmosphère pour aller tutoyer les cieux, avant d'aller traîner ses guêtres sur Mars et de titiller l'inconnu. Une page mémorable de l'astronautique vient de s'écrire sous nos yeux ébahis ! 


Kermite.



Liens : 

Doc : 

Devenir Extra-Terrestre :      DocumentaireExtra


Bonus vidéo : 

Mars, 24 heures sur la planète rouge :  Mars24
Devenir Extra-terrestre :   DvExtra
Roving Mars : RovM
Bonus Série Mars : Mars
Science et Vie :  ScVie1       ScVie2
L'Homme qui voulait plonger sur Mars :  Plongermars

Bonus radio :   BonusRadio

Bonus Audio + Livres + Revues :   BonusRevlivAu