vendredi 17 avril 2020

Le Prince Igor - Borodine (Opéra)





C'est mon goût pour les musiques orientales qui m'a amené à découvrir Le Prince Igor d'Alexandre Borodine. Je découvrais alors la musique classique, vaste étendue lyrique à mes oreilles inconnues. La musique russe éveillait chez moi une effusion de sentiments. La musique symphonique de Rimski-Korsakov m'enivrait avec ses parfums d'Orient et ses arabesques soyeuses. Les tourments de Tchaikovsky étaient les miens. Pouvait-on trouver une œuvre plus impétueuse, plus orageuse, que sa symphonie n°4 ? Et que dire de Rachmaninov, dont les envolées lyriques me bouleversaient ? Ses deux trios élégiaques pour piano, violon et violoncelle m'étreignent le cœur à chaque écoute. Alors que l'île des morts, poème symphonique d'une tristesse abyssale, m'hypnotise par sa beauté morbide. Cette musique avait sur moi une telle emprise, que je me souviens avoir fait un jour un rêve extraordinaire, un de ceux qui vous marquent toute votre vie. 
J'étais entré par effraction dans un vieux cinéma, sans avoir acheté de billet, je pensais y voir un vieux film, mais à ma surprise, c'est à un concert de musique classique que j'eus droit. 
J'entends déjà la musique, étrangement, je ne vois pas d'orchestre. Un artiste est sur scène, seul et muni d'un  fusain, dessine sur une toile de peintre posée sur un chevalet, ce que la musique lui inspire. Entre lui et moi s'ouvre un horizon fabuleux, dans lequel personne ne pouvait s'interposer. 
Je l'observe attentivement. Je suis vraiment subjugué, fasciné par cet artiste. Et d'un coup, me voilà subitement projeté à ses côtés ! Je pouvais le toucher, c'était magique ! Les rêves ont la faculté de passer du coq à l'âne, en apparence du moins, car à y regarder de plus près, pour peu qu'on prenne le temps de les comprendre, ils sont le plus souvent d'une limpidité effrayante. Cet artiste m'avait choisi, moi, pour me faire partager l'intimité de son travail, et c'est bien aux mystères de la création que j'avais le privilège d'assister. 
Je m'immisce sans crier gare dans ce que je pensais être les arcanes de la création. Je percevais comment au fil des coups de fusain, la toile s'animait, prenait vie, comment le dessin prenait forme, baigné par une musique toujours plus prégnante. C'était comme si l'artiste avait voulu me dire des choses, me faire passer un message. Chose étrange, je n'arrivais pas à visualiser le tableau, et ce que je prenais pour un fusain était en fait un bâtonnet d'encens. 
Je découvrais néanmoins que les intentions de l'artiste étaient de créer une toile immense, recouvrant  toute la salle de cinéma ! Mais cette toile semblait fictive, je ne la voyais pas. Elle se matérialise et prend subitement corps, juste à l'endroit où je me trouvais. Voilà, l'artiste semble avoir terminé son œuvre. À ma surprise, il déchire un coin de la toile, l'emballe dans du papier cellophane, et m'en fait don sans que je ne m'y attende. Je suis touché par le geste de cet homme qui m'offre ce qu'il a de plus précieux en lui : un bout de son âme. Le voilà qui s'éclipse et la musique reprend le dessus. 
Le concert va réellement commencer, et je n'ai toujours pas de billet ! Je ne peux décrire, à ce moment-là, le sentiment de plénitude qui m'envahissait. Je reconnaissais instantanément l'air. L'île des morts de Sergueï Rachmaninov. C'était inouï, je percevais la musique dans toutes ses lignes mélodiques !
Je ne suis pas musicien, je n'ai d'ailleurs jamais rien compris au solfège, les cours de musique étaient pour moi un vrai supplice. Je récitais mes gammes par cœur, parce que j'étais incapable de lire les notes, ces croches, doubles croches, pour moi, c'était du charabia. Au grand désespoir de mon professeur, qui voyait bien qu'il n'allait malheureusement rien tirer d'un olibrius comme moi. 
Et là, dans mon rêve, mon cerveau restitue de mémoire, une œuvre symphonique entière, presque à la note près ! Je sais que les sceptiques pourront penser que j'exagère un peu, pourtant, cette chose inouïe a été possible, je ne sais comment. C'est comme si la musique de Rachmaninov, tel un tsunami, s'était engouffrée par tous les interstices de ma peau, avait dévalé et inondé tous mes sens, pour prendre possession de moi.
Mon cerveau m'a insufflé une énergie créatrice, capable de moduler une direction d'orchestre à la mesure d'un maestro… Avec en prime, un sentiment de plénitude, de force extraordinaire.
Mais je reviens un instant à mon rêve. 
J'écoute donc avec une prodigieuse attention cette musique si belle et si triste. Je n'ai toujours pas de billet, mais l'envie est trop forte, je m'installe dans un fauteuil.
La tension dramatique de cette œuvre me rentre par tous les pores de ma peau. Mais déjà un contrôleur, tel un pitbull, se pointe dans ma direction. Il veut voir mon billet. Paniqué, je prétexte une envie pressante ! Seulement le subterfuge ne marche pas. En désespoir de cause, je lui montre le petit bout de toile que l'artiste m'avait généreusement offert, je pensais qu'il pouvait me servir de passe-droit, de laissez-passer. Mais le contrôleur découvre la supercherie ! Je suis fichu ! 
Faut que je me barre au plus vite, ça sent le vinaigre pour moi ! Je me dirige droit vers la sortie. Gardée par un colosse à la gueule patibulaire. Il a tout de suite pigé que je voulais me faire la malle sans payer. Je lui rentre dans le lard, et j'essaye de m'enfuir à toutes jambes. Contre Mister T. c'est peine perdue ! Il m'agrippe, m'empoigne, me traîne dans une pièce vide. Je sens que je vais passer un sale quart d'heure. Une nouvelle fois, j'essaye de m'extirper, de me libérer. En vain. Cet abruti ne me lâche plus. Allons allons qu'il me dit, ne vous énervez pas comme ça. Allez, suivez-moi !
Et moi : non, je ne veux pas, je ne veux pas ! Laissez-moi ! 
Et dans un élan de détresse absolu : je vous en supplie, ne me faites pas payer !

Certains rêves frappent par leur vitalité et l'incroyable sentiment de force qu'ils vous laissent au réveil. Je me souviens que ce rêve m'avait obsédé des semaines durant. J'étais, à cette époque, très versé dans le monde onirique et ses symboles. Je pressentais combien ce monde souterrain, paré de sa plus mystérieuse logique, pouvait conduire à une meilleure connaissance de soi-même. 
Je lisais Freud et Jung surtout. La possibilité d'un inconscient collectif m'avait ouvert des nouveaux horizons. Je parcourais avec une curiosité grandissante les travaux de Mircea Eliade sur les mythes et les rites initiatiques. Je remarquais que certains de mes rêves, par leur structure, leur symbolisme, présentaient une étrange similitude avec certains mythes évoqués par Mircea Eliade, comme si nos rêves suivaient un schéma architectural primitif, et que nous y étions inconsciemment soumis. Ces rites d'initiation qui se manifestent le plus souvent par la mise en scène d'une mort symbolique, suivie d'une résurrection, répondent à un besoin fondamental de renouvellement. Comme si nous avions besoin, pour vivre, de réparer, raffermir, sanctifier un monde sujet à la contingence et aux vicissitudes du temps. Mais justement, n'est-ce pas là une des fonctions du rêve que de nous amener à affronter chaque jour avec un esprit neuf, revigoré par un sommeil réparateur ? 
Je noircissais des cahiers de mes escapades nocturnes. J'avais toujours près de moi, bloc-notes et crayon, prêt à coucher sur papier ces histoires sans queue ni tête. Dès que je me réveillais la nuit, je notais, dans les brumes d'un demi-sommeil, tous les détails du rêve, ses intrigues, ses dialogues parfois surréalistes. Le moindre détail ayant son importance, je notais absolument tout, du moins tout ce dont je me souvenais. La chose était aisée, parce que je gardais miraculeusement en mémoire la trace de mes rêves. 
Mais ce rêve-là m'avait tant impressionné, obsédé, interpellé, qu'il m'a littéralement épuisé en essayant d'en saisir le sens. Ce que je crois en avoir compris s'est imposé à moi sous la forme d'une révélation. 
Comment ne pas comprendre que le spectacle auquel j'assistais, ce qui se jouait sur scène, n'était pas un spectacle ordinaire. J'étais ce spectateur privilégié, et tel un Narcisse qui s'ignorait, je me contemplais, et voyais sur scène mes aspirations artistiques prendre forme.
C'était un peu de mon âme qui trouvait là un moyen de se révéler. Mise à nu, comme exposée devant moi sur un plateau, elle prenait les traits de cet artiste à la fois peintre et gourou. De fait, j'assistais, hypnotisé, au spectacle et à l'accomplissement de ma propre spiritualité, et la musique de Rachmaninov en était la singulière expression. Tel un Chaman jonglant avec les esprits, j'étais moi-même devenu chef d'orchestre, jouant avec les notes et possédé par une musique qui s'enracinait en moi.
Que le lecteur me pardonne de m'être un instant éloigné du Prince Igor pour avoir abordé une expérience onirique personnelle. Mais j'ai voulu jeter un œil sur les motivations  qui me font tant aimer la musique russe et comprendre pourquoi elle éveille en moi les émotions les plus fortes.
Et il est grand temps pour moi de dire enfin quelques mots sur l'opéra de Borodine !


Le 
Prince Igor est le seul opéra écrit par Alexandre Porfirievitch Borodine.  Partagée entre médecine et chimie, sa vie ne lui laissait en effet guère le temps de s'adonner à la composition. Sans compter, qu'aux dires de ses amis, il fallait le pousser un peu pour qu'il mette à profit ses talents de compositeur... 
Pour autant, Borodine avait non seulement des talents de musicien (il jouait lui-même de la flûte, du piano et du violoncelle), mais un merveilleux don pour la mélodie. Franz Liszt lui-même, qu'il rencontra plusieurs fois au cours de son existence, sera un des premiers à reconnaître l'originalité et la finesse de ses œuvres. Il saura aussi trouver les mots justes pour lui prodiguer conseils et encouragements.
Autodidacte, Borodine se qualifiait lui-même comme un «simple musicien du dimanche». Ses activités de chimiste à l'Académie Militaire  de Saint-Pétersbourg, ainsi que son implication dans de nombreuses sociétés de bienfaisance, accaparent toute son attention. D'où le temps exorbitant  qu'il consacrait à certaines de ses œuvres… Pas moins de 6 ans pour le compte de sa deuxième symphonie, et pour son opéra, le Prince Igor, près de… 18 ans ! Et encore, ce ne fut pas assez, puisque terrassé à 53 ans par une attaque, en faisant le pitre dans un bal costumé, Borodine laissa à sa mort, son opéra inachevé. C'est Rimsky-Korsakov, aidé par le tout jeune Alexandre Glazounov, qui se sont mis à l'œuvre pour orchestrer, réécrire, compléter, en un mot, parachever cette fresque épique à la gloire de l'ancienne Russie.


L'effervescence culturelle et le développement des arts en Russie, au milieu du 19e siècle, traduisent l'irrésistible ascension de la culture russe sous toutes ses formes. Car jusqu'à cette époque, c'est la musique européenne, plus précisément italienne, qui avait toutes les faveurs des salons aristocratiques en Russie. Ainsi, les œuvres de Locatelli, Cimarosa ou Galuppi, avaient-elles un succès auprès de la cour du Tsar. La seule musique russe se cantonnait dans les traditions orales des chants paysans. Mais le début du 19e siècle marque un tournant dans la volonté de se démarquer de la culture occidentale. Cette soudaine ébullition artistique semble répondre au besoin de faire resurgir du passé les caractéristiques de l'âme russe, de s'approprier ce qui en fait toute la saveur et la noblesse.
Dans le domaine musical, un petit groupe de cinq musiciens composé de Rimsky-KorsakovModest MoussorgskyCésar Cui,  Mily Balakirev et d'Alexandre Borodine, s'attelle à raviver le patrimoine folklorique russe, à faire revivre contes, mélodies et chansons populaires, et à puiser dans le terreau slave, ce qui fait le ferment et la fierté du pays. Ils concourent, de par leur activité, à l'élaboration d'une véritable culture nationale. 

Ainsi, l'histoire du Prince Igor devient le symbole d'une épopée exaltant les vertus de l'héroïsme, et retranscrit, dans son exaltation, la fierté de l'âme russe. L'opéra se plonge dans la Russie médiévale, au temps des guerres féodales qui ont émaillé le pays, au 13e siècle. Kiev en était alors la capitale, et la rivalité entre princes et grands ducs concourait à l'émiettement du pouvoir en place. En 1185, Igor Sviatoslavitch, prince de Novgorod-Severski, affronte les Polovtsiens, nomades turcs, et guerriers intrépides, emmenés par leur chef et KhanKontchak. L'histoire retiendra la défaite d'Igor face aux Polovtsiens. Fait prisonnier, il réussit néanmoins à se libérer et rentre à Novgorod-Severeski dans un premier temps, avant de rejoindre le grand Prince Sviatoslav à Kiev. 
C'est justement de cet affrontement historique entre Igor  Sviatoslavitch et les Polovtsiens que s'inspire Borodine pour écrire son opéra. De fait, il faut bien reconnaître que, loin de présenter un fait d'arme prestigieux propre à honorer l'histoire et la mémoire de la Patrie, l'auteur met bel et bien au premier plan, au cœur de son ouvrage, une défaite historique... 
Mais ce n'est peut-être pas un hasard si Alexandre Borodine s'intéresse de près à cette période trouble, où la Russie kiévienne, en proie à d'incessantes luttes intestines entre princes, perd peu à peu de son autorité. Le pouvoir du Tsar au 19 e siècle semble, lui aussi, perdre de sa superbe. Son autorité, de plus en plus contestée, fait émerger des failles dangereuses pour le régime, qui se maintient, malgré tout, par une répression exacerbée. Les révoltes paysannes, qui mettent à mal l'autorité du Tsar, soumettent le pays au désordre et aux troubles. Anarchistes et nihilistes sèment le chaos, des attentats se perpétuent, et ce climat de défiance envers l'autorité suprême trouve son point d'orgue dans l'assassinat du Tsar Alexandre II, en 1881, par un groupe d'anarchistes.
Peut-être, ce climat délétère où les rênes du pouvoir semblent se déliter, s'effriter, trouvera comme un écho dans les terres lointaines de la Rus' de Kiev, et  poussera Borodine à s'immiscer corps et âme dans cette lointaine épopée médiévale...
Toutefois, il ne faudrait pas oublier l'essentiel : à savoir que le livret de l'opéra repose sur un poème épique du XII e siècle, Dit de l'Ost d'Igor, un "monument" de la littérature russe médiévale, selon les dires d'Alexandre Pouchkine, à la croisée du récit mythologique et du témoignage historique. Comme l'écrit justement Victoire FeuilleboisLe Dit de la campagne d'Igor est «une œuvre complexe, composite et manifestant pourtant une rare unité.» (1) En fait, cette chanson de geste qui pourrait trouver dans la Chanson de Roland son équivalent littéraire, se situe au carrefour de plusieurs cultures : orientale, slave, panthéiste et païenne. Ce qui en fait toute sa richesse. Il est même devenu, au cours du 20e siècle, un pur objet politique et idéologique, en exprimant «avec une clarté géniale et un talent poétique extraordinaire les traits du caractère national du peuple russe, et en premier lieu son amour inconditionnel de la Patrie.» (1)(Discours inaugural de Vavilov, président de l'Académie des Sciences de l'URSS en 1951, pour le 150e anniversaire de la publication de la première édition du Dit de la campagne d'Igor
Se déclinant comme un poème épique, il s'avère être un précieux document historique. 
Je ne reviendrai pas sur l'histoire mouvementée du manuscrit et les polémiques liées à son authenticité, les philologues et historiens ayant sur la question un avis partagé, le débat n'est semble-t-il pas tranché… Les arguments, exposés par Victoire Feuillebois dans une de ses études critiques, (1) permettent de mieux cerner l'histoire du manuscrit et les nombreuses rumeurs auxquelles elle a donné lieu. L'auteur, dans sa grande sagesse, évitera d'avoir sur le sujet un avis définitif.




L'opéra en lui-même se distingue par une pléthore d'airs aux mélodies cristallines.  Il révèle la prédilection de l'auteur pour la cantilène. Les chœurs, omniprésents, apportent à l'œuvre une couleur et une vivacité saisissantes. Les célèbres et fameuses danses Polovtsiennes débordent de fureur guerrière, de furie libidineuse. Tantôt âpres et lascives, elles affichent, telles des bacchantes en liesse, une rage vertigineuse, tout en se déployant comme une ode primitive au plaisir et à la sensualité. Au fond, à travers elles, ce ne sont rien de moins que les mystères de l'Orient qui se révèlent dans leur habit d'apparat.
Voilà en somme un opéra qui mérite bien une écoute attentive, tant le souffle lyrique décoiffe majestueusement cette monumentale et guerrière fresque historique. 

(1) Le Dit de la campagne d'Igor, le mythe russe d'une épopée nationale de Victoire Feuillebois.




Bonus :



Revues et livres : 



- Le livret (extraits) du triple CD, scanné par mes soins.(PDF-6p)

-Le Dit de la campagne d'Igor, le mythe russe d'une épopée nationale (PDF-21p). Spécialiste de littérature russe, Victoire Feuillebois pose avec une clairvoyance aiguë les rivalités et polémiques qui se sont cristallisées autour de l'authenticité du manuscrit. Elle démontre comment la réappropriation d'un texte médiéval a suscité l'éveil d'une conscience nationale et a contribué, par la glorification de son passé, à l'émergence d'un sentiment national.

- Esquisse d'une vie et d'un ouvrage par André Lischke. Grand spécialiste de la musique russe, l'auteur,  pose ici les jalons d'une œuvre certes peu prolifique, mais qui se distingue néanmoins par son originalité.  (PDF-8p)

- Extrait de la biographie écrite par André Lischke et sobrement intitulée, Alexandre Borodine. Sans aucun doute, LA référence en la matière. Glanées sur la toile, les neuf premières pages de l'ouvrage. (PDF-9p)

L'enfant qui avait tant de dons par Anastasia Nakov. (PDF-3p)

- Extrait de Ma vie musicale, autobiographie de Rimski-Korsakov : un chapitre consacré à Borodine et à son opéra, le Prince Igor. (PDF-11p)

-"Étranger au Paradis" ? par Marcel Marnat. (PDF-10p)


Le Prince Igor, une icône lyrique par Olivier Rouvière. (PDF- 10p)

Danse sur un volcan par Marc Dumont. (PDF- 4p) L'auteur replace l'opéra dans son contexte historique, et revient sur cette fin de siècle tumultueuse en Russie, marquée par un pouvoir tsariste de plus en plus contesté. Attentats anarchistes et révoltes de tous bords, suscitent en effet un émiettement du pouvoir, qui refuse d'abdiquer, et se maintient dans la répression.
Borodine se prend de passion pour la Rus' de Kiev dans laquelle il peut entendre un écho lointain aux troubles de son époque. Néanmoins, en faisant de la résilience une vertu propre à enflammer le cœur d'un Russe, il réussit la prouesse de transformer la défaite historique d'Igor en hymne patriotique !


Le Prince Igor et les Ballets russes par Claire Collart (PDF-7p) ou comment les  célèbres Danses Polovtsiennes ont fait, au début du 20 e siècle, le succès des Ballets Russes,  emmenés par la troupe de Serge de  Diaghilev, qui mit surtout l'accent sur l'orientalisme de l'opéra.


- Extrait de la Revue Diapason n°599 (février 2012) : un portrait succinct du célèbre auteur des Danses Polovtsiennes. (PDF-1p)

Comment les découvertes du chimiste Kekulé empêchèrent Borodine de terminer "Le Prince Igor". (PDF - 11p) 
Je ne résiste pas au plaisir de livrer ce texte étonnant et savoureux, signé par le professeur et pharmacien, Jean-Albert Gautier, et publié dans la Revue d'histoire de la pharmacie. ( 58e année, n°204, 1970) Surtout, n'allez pas imaginer trouver ici rigorisme scientifique et formules chimiques. Bien au contraire, il est écrit dans une prose délicieuse et avec une jubilatoire espièglerie. L'auteur s'arrête un moment sur le parcours peu orthodoxe du chimiste/compositeur russe qui, outre la musique, se passionne également pour l'étude sur la condensation des aldéhydes. Les travaux scientifiques de Borodine le mettront en concurrence directe avec son homologue allemand, Friedrich Kekulé, une sommité de la chimie organique. Entre ces deux esprits scientifiques naîtra une controverse sur la primeur de leur découverte, celle d'une réaction chimique appelée l'aldolisation. 
Finalement, le Prince Igor fera malheureusement les frais de cette émulation.


Mazon et le Slovo d'Igor par Robert Roudet. (PDF-15p)


La Geste du prince Igor', épopée russe du XIIe siècle, par Robert Bossuat. (PDF-3p) 

Histoire  de la Russie et de son empire de Michel Heller (PDF-3p) Une histoire en 3 pages du Dit de l'Ost d'Igor. Difficile d'être plus synthétique... !

Musique : 

- Trouvée sur la toile, une compilation consacrée à l'immense chanteur d'opéra, Chaliapine, sous la forme d’un quadruple vinyle proposé par un collectionneur. J’ai choisi les 3 morceaux issus du Prince Igor

1.Galitsky’s Aria.Acte1
2.Khan Konchak’a Aria.Acte2
3.Prince Igor Aria.Acte2

Orchestre conduit par Eugene Goosens pour le 3
Orchestre conduit par Julius Harrison pour le 1 et 2 



Radio : 

- Une biographie du compositeur brossée dans un portrait musical en cinq épisodes. 
Alexandre Borodine à Saint Pétersbourg. (France-Musique - Flac - 5 X 28 mn) 

Internet :

- Une approche originale de la vie du compositeur examinée sous l'angle scientifique. Jérémy Monteilh, agrégé de Sciences Physiques, propose dans son blog une étude richement documentée qui permet de combiner musique et sciences dans un esprit ludique et pédagogique.








Kermite.

3 CD Flac.

Liens :  https://1fichier.com/?oqdulnh0pvwx1ifrcnjm ou 


mdp : Kermitou