- Les JO de Munich pris en otage (FLAC - 57 mn - France Culture). Les évènements racontés et vécus par les témoins de l'époque, aussi bien par les athlètes que par les journalistes.
- Mike Hariri, l'espion du Mossad qui vengea les athlètes assassinés aux JO de Munich (FLAC - 36 mn - France Inter). Portrait de Mike Hariri désigné pour mener à bien l'opération « Colère de Dieu ».
- L'opération Colère de Dieu ou la vengeance de Golda Meir (FLAC - 49 mn - France Inter).
- Septembre noir 1970 - La guerre fratricide (FLAC - 55 mn - France Inter).
Le commando Septembre noir est né des événement tragiques qui ont décimé l'OLP au cours du mois de septembre de l'année 1970. Petit rappel historique : suite à la guerre des Six Jours de 1967, près de 300 000 Palestiniens sont chassés de Cisjordanie et de la Bande de Gaza, et trouvent refuge en Jordanie. Certains réfugiés transformés en révolutionnaires prennent les armes et deviennent des fédayins. Mais leur présence sape et déstabilise l'autorité du roi Hussein de Jordanie qui, appuyé par les États-Unis, envoie ses chars pour détruire les bases militaires palestiniennes. Dix jours de combats et une guerre fratricide qui tourne au désastre pour les combattants palestiniens : plusieurs milliers de morts. Un mois de septembre noir pour Yasser Arafat et l'OLP, définitivement expulsés de Jordanie en 1971 et qui n'ont d'autre choix que de trouver refuge au Liban.
- Septembre noir (FLAC - 36 mn - France Inter).
Livre et journaux :
- Paris-Match n°1219 du 16 septembre 1972 (Extraits - PDF - 25 p). Traitement à chaud de l'événement par François Caviglioli.
- Paris-Match, chronique de notre temps. Année 1972 (Extraits - PDF - 10 p).
- Historia, février 2024 (Extraits - PDF - 3 p).
- Historia, mai 2008. Golda Meir pionnière de choc (Extraits - PDF - 3 p).
- Éric Champel. Les fantômes de Munich. Contre-enquête sur l'attentat des JO de 1972. Édition Solar, 2024 (Extraits - PDF - 13 p).

Dans un livre mettant au jour de nombreux documents déclassifiés, le journaliste Éric Champel ne manque pas de rappeler toutes les négligences qui ont conduit au drame. Ainsi, les alertes terroristes pendant cette année 1972 étaient nombreuses. Georg Sieber, psychologue de la police de Munich, avait pourtant établi un rapport accablant sur les risques d'attentats terroristes durant les JO et le service allemand de renseignement avait même flairé que des Palestiniens préparaient bien quelque chose durant ces Jeux. Mais le chef de la police de Munich, Manfred Schreiber, n’a pas pris la peine de prendre en considération les avertissements et les conclusions du rapport, portant ainsi une lourde responsabilité dans le déroulement et l’issue des événements. La préparation et l’organisation des Jeux se sont construites sur cette obsession, sur cet aveuglement politique lié à la volonté de faire de ces Jeux une fête joyeuse, insouciante, de favoriser délibérément une ambiance peace and love, au détriment des exigences et des impératifs sécuritaires. Dans ses mémoires Palestine : de Jérusalem à Munich, publiées en 1999, Abou Daoud, le cerveau des attentats de Munich, révèle comment, pour en repérer les lieux, il s'est facilement infiltré dans le village olympique avant même le début des Jeux. Et comment il réussit par la ruse à accéder aux appartements vides de la délégation israélienne !
Interviewé par Éric Champel, Georg Sieber laisse entendre que, contrairement à tout ce qui a été officiellement dit, Israël aurait bel et bien participé à l'assaut final, l'Allemagne fournissant les hommes et le matériel en laissant Israël aux commandes. Zvi Zamir, chef du Mossad, qui était bien présent à l'aéroport de Fürstenberg pendant l’assaut final, l'a toujours réfuté. Il n’a été qu’un observateur. Rien de plus. Personnellement, j’ai du mal à croire que le Mossad, aguerri aux missions spéciales, soit directement impliqué en faisant preuve d’autant d’impréparation. Certains otages israéliens ont même été tués sous le feu des balles allemandes. Il faudra sans doute attendre la déclassification des archives (prévue pour 2032) pour démêler les nœuds des responsabilités dans l'imbroglio des événements. Qu'on apporte, enfin, des réponses claires aux familles des victimes. En attendant, le sort des trois terroristes, capturés pendant la fusillade finale, a fait, lui aussi, couler beaucoup d’encre. L'absence de procès et leur libération, en octobre 1972, suite au détournement d'un avion de la Lufthansa par des terroristes palestiniens, laissent planer, plus que des spéculations, une ombre maléfique sur la façon dont a été négociée leur libération. Par intérêt et pragmatisme, l’Allemagne aurait signé un pacte avec le diable, autorisant la libération des terroristes responsables du massacre de Munich contre l'assurance et la promesse de ne plus être victime d'attentat palestinien sur son sol.

Vidéo :
- Un jour en septembre (Remux DVD - 90 mn - MKV) Kevin Macdonald 1999.

La voix de Michael Douglas donne encore plus de corps à la gravité des événements. Le réalisateur Kevin Macdonald mène l'enquête et revient sur le fil de cette journée noire, avec un énorme travail d'archives entrepris. La virtuosité du montage fait la force de ce documentaire aux images parfois crues. Les photographies ensanglantées des athlètes israéliens morts peuvent heurter. Le témoignage émouvant de Ankie Spitzer, veuve de l'entraîneur d'escrime André Spitzer, mort assassiné dans les attentats de Munich, sert de fil conducteur à un récit qui met peu à peu au jour le fiasco des autorités allemandes dans la gestion de la crise. Kevin Macdonald donne la parole à tous les acteurs du drame. Parmi les nombreux témoignages, celui de Jamal al-Gashi, survivant du commando palestinien Septembre noir, détonne singulièrement. Jamal al-Gashi qui n'aura de cesse d'affirmer haut et fort la fierté d'avoir tué des otages juifs pour faire entendre la cause palestinienne.
À noter que pour Kevin Macdonald, il ne fait aucun doute que Jamal al-Gashi est l'unique survivant du commando palestinien, alors que pour le journaliste Éric Champel, qui mentionne certaines sources dans son livre Les fantômes de Munich. Contre-enquête sur l'attentat des JO de 1972, Mohamed al-Safady, qui a participé à la tuerie des otages, semble lui aussi toujours en vie et en liberté.
- Israël-Palestine, l'impossible coexistence ? (3 X 50 mn - HDTV) Réalisé et écrit par Dan Setton et Charles Enderlin, 2024.
Un documentaire qui embrasse près de 80 ans de conflits entre ces deux peuples dont le destin semble aspirer dans une spirale sans fin de haine et de violence.
- Une terre deux fois promise Israël-Palestine 1897-1967 (2 x 53 mn - MKV) Réalisé par William Karel et Blanche Finger, 2017.
- Munich 72 réalisé par Joey Boink, 2019. ( 44 mn - MKV - Web Dl)
- Une Histoire du terrorisme de Michaël Prazan, 2012. 1.Les années de libération (1945-70) 2. Les années de poudre (1970-1989) 3.Les années Jihad (1989-2011) HDTV - MKV.
Un doc qui n’invite guère à l’optimisme… Michaël Prazan dresse un tableau noir et assez effrayant du terrorisme depuis 1945 jusqu’à la chute de Ben Laden. Il nous expose son histoire et son évolution, ainsi que les multiples sources d’inspiration à partir desquelles il s’est développé. Car ce sont bien des intellectuels qui sont à la racine des mouvances terroristes. Ainsi, Frantz Fanon, qui préconise et légitime l'usage de la violence comme une arme politique dans la libération des peuples opprimés, devient un modèle, une icône pour les pays africains en voie de décolonisation (en Algérie notamment). De même, les écrits de Sayyid Qutb, principal idéologue des Frères musulmans dont le but ultime est d’imposer l'islam et la charia à la terre entière, ont sans aucun doute influencé Ben Laden. Aujourd'hui, la vision radicalisée et guerrière de l'islam prônée par Sayyid Qutb inspire les fondamentalistes islamiques.
Mais je trouve que le plus effrayant est la dernière séquence du documentaire. Une interview de Mahmoud al-Zahar, chef spirituel du Hamas, qui se plaint et ne comprend pas pourquoi l'Occident refuse à l'Iran la possibilité de détenir l'arme atomique. Pourquoi l'offrir à Israël mais pas à l'Iran ? Pourquoi ce deux poids deux mesures ?
Ce à quoi le journaliste qui fait l'interview saisit la balle au bond et lui fait cette réponse directe, cinglante et lucide :
« Je vais vous dire pourquoi. C'est parce que nous pensons que si vous aviez la bombe, vous l'utiliseriez. »
Mahmoud al-Zahar qui n’entend manifestement rien aux subtilités de la dissuasion nucléaire a alors cette réponse qui sonne comme un ultimatum et une menace à peine voilée.
« Une arme, est-ce que ça sert à faire des photos ou à se battre contre un ennemi ? »
Nul doute que si l'Iran, dont les dirigeants veulent l'anéantissement d’Israël, possédait des têtes nucléaires, elle ne se priverait pas d'en faire usage...
- Au nom du Temple, Charles Enderlin 2013. 65 mn
Un documentaire éloquent de Charles Enderlin qui montre comment la guerre opposant les Israéliens aux Palestiniens est une guerre essentiellement, fondamentalement, religieuse. Ce n'est pas une simple guerre de territoire, mais une guerre de religion se manifestant dans l'appropriation des lieux saints (à Hébron où se trouve le Tombeau des Patriarches et à Jérusalem le Mont du Temple, premier lieu saint du judaïsme) et dans la primauté et la légitimité à vouloir occuper ces lieux originels et sacrés. Ainsi, en Cisjordanie, les colons israéliens qui s'y sont implantés se sentent investis d'une mission messianique et sont animés par le désir de vivre sur la terre de leurs ancêtres. De même, à Jérusalem, certains sionistes religieux se donnent pour ambition de reconstruire le Temple de Jérusalem sur l'Esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam...
Alors, la paix que beaucoup souhaitent entre ces deux peuples, semble presque illusoire, tant les extrémismes religieux, de part et d'autre, suscitent des confrontations en cascades et empêchent, in fine, toute solution politique.
Films à voir :
- En 2005, Steven Spielberg s'est emparé du massacre de Munich pour en faire un film ambitieux et personnel. Munich ne revient pas seulement sur les évènements tragiques de la prise d'otages, mais aussi sur la longue traque des responsables des attentats mise en œuvre par le Mossad. Œuvre d'espionnage, elle n'en révèle pas moins la profonde césure entre Israéliens et Palestiniens. Dans une scène sidérante mettant face à face les agents du Mossad à des terroristes palestiniens, sans que ces derniers ne se doutent un instant à qui ils ont affaire, s'amorce un dialogue surréaliste où éclate avec une force inébranlable la tragique évidence que ces deux peuples sont par leur histoire, irréconciliables et inaptes à vivre ensemble. La force des antagonismes religieux, comme des marqueurs indéboulonnables, délimite l'étendue du gouffre qui les sépare et empêche toute coexistence pacifique. Á tous ceux qui reprochent à Steven Spielberg de prendre des libertés avec les faits, je rappelle à bon escient qu'un cinéaste n'est pas un historien (et heureusement !), mais un artiste qui s'approprie la réalité, la déforme selon sa sensibilité. Je préfère mille fois une histoire en partie basée sur des faits historiques à une reconstitution fidèle, fade et sans âme de ces mêmes faits historiques.
- 5 Septembre de Tim Fehlbaum, 2025
Efficace dans sa réalisation, le film de Tim Fehlbaum est un huis clos original qui aborde le massacre de Munich sous l'angle médiatique. J’ai particulièrement apprécié le soin accordé à la reconstitution des technologies audiovisuelles et du matériel technique utilisés à cette époque (voir l'énorme caméra si difficile à déplacer utilisée pour filmer). Le film propose aussi une réflexion de fond sur l'éthique journalistique en posant LA question essentielle : que faut-il filmer dans la retransmission d'un événement qui peut à tout moment basculer dramatiquement ? Ou plus précisément : jusqu'où peut-on filmer ? Inévitablement, la question s’est posée aux dirigeants d’ABC Sports, puisque le commando menaçait d'exécuter les otages en direct si ses revendications n'étaient pas satisfaites. Étaient-ils moralement prêts à prendre ce risque, celui de filmer l'exécution des otages alors que les familles des athlètes suivaient elles aussi les évènements à la TV ? À mon sens, c’est la scène centrale du film. Quel est le récit que l'on veut médiatiquement donner des évènements ? Quelle est l'éthique à adopter devant ces événements incontrôlables ? Choisir la surenchère dans le spectacle sans aucune limite, rien que pour la course à l’audimat, avec le risque de filmer une exécution et de tomber dans le jeu des terroristes qui ont besoin des médias pour exister. Ou alors raconter une autre histoire, celle des otages dont la vie est en jeu ? C’est cette dialectique entre les images qu’on veut diffuser et l'événement lui-même qui est au cœur du scénario.
Liens :
Documentaire :
https://1fichier.com/?aty83qtjod639rujl83t
Bonus :
https://1fichier.com/?usmy2cg4t513hujf7ers
Kermite.