samedi 8 novembre 2025

Un monsieur bien rangé - Minisérie Agnès Delarive 1973




Cette minisérie en quatre épisodes réalisée par Agnès Delarive en 1973 a plutôt bien vieilli et se laisse aisément regarder. Évidemment, elle n’a rien à voir avec les séries d’aujourd’hui qui prônent l’action à tout-va. 

Un monsieur bien rangé se distingue par une distribution minimaliste et une mise en scène théâtrale, que l'austérité des décors rend encore plus prégnante. Gérard Depardieu incarne un jeune loubard, Jenk, accusé d’avoir tué un vieillard à coups de marteau. Il encourt la peine capitale. Mais le témoignage de Paul Mallard, brillamment interprété par André Gille, risque de faire basculer l'issue du procès. Ce monsieur bien rangé, c'est bien lui, Paul Mallard, préparateur en pharmacie, dont la vie casanière est réglée comme une horloge suisse. Rien ne semble vouloir mettre à mal la quiétude de sa paisible, triste et morne existence. Mais à l'issue du procès, elle va subitement et brutalement voler en éclats. 


L'accusé Jenk risque gros : la guillotine.  



Paul Mallard, un témoin surprise inespéré. 



Voilà, les enjeux sont posés et la peine de mort, d’une actualité brûlante à l'époque (procès Buffet-Bontemps en 1972), y occupe une place centrale. Le scénario joue sur l’antagonisme des personnages et leur inévitable confrontation. À la fougue et l'audace du jeune Depardieu, André Gille oppose toute son impassibilité trompeuse. C’est un beau duel d’acteurs qui prend corps au fil de l'intrigue. Depardieu est un fauve, imprévisible dans ses excès de violence. Il carbure à l'instinct. Aux antipodes d’André Gille, sobre, élégant, discret, tout en retenue. Il fait preuve d’une maîtrise pointilleuse, méticuleuse, qui semble cacher bien des mystères. On a quelquefois du mal à saisir le fond de ses motivations.



Les prémices d'un duel prometteur.


Outre le plaisir de (re)découvrir Depardieu à ses débuts, cette série révèle l'ossature sociologique de toute une époque, avec ses codes, ses travers et parfois même ses tics de langage (« c'est bath ! », aujourd'hui tombé en désuétude). Une époque finalement pas si lointaine, mais au fond, tellement différente de la nôtre !


P.-S. -  Attention, images et couleurs d'époque !  Captation réalisée à partir de mon ordinateur, via le site madelen.ina.


Kermite

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